Pourquoi tant d’auteurs mécontents ?
Question récurrente sur mon blog. Pourquoi tant de maisons d’édition refusent les manuscrits ? Réponse toute simple, parce que c’est leur métier ! Ils ne sont pas là pour accepter n’importe quel navet qui passe. Il faut savoir que statistiquement un manuscrit sur huit mille sera accepté, ce qui fait tout de même peu, sachant qu’un éditeur lambda reçoit en moyenne deux cents à cinq cents manuscrits par mois. Ensuite, le précieux manuscrit va passer dans des comités de lecture ou pas, ce sera selon les éditions, et pour finir le succès ne sera qu’en fonction du goût des lecteurs. Coup de bol, vous allez taper dans l’oeil de ces personnes, ce sera un saut de géant qui va vous propulser en haut de la liste de publication, sinon et bien votre chef-d’œuvre va juste rejoindre la pile d’ouvrages « en attente » et cette attente peut durer des mois.
Alors bien évidemment, nul besoin de lire dans une boule de cristal, ce procédé fait de nombreux mécontents qui accusent les maisons d’édition de tous les maux.
Rendons à César ce qui lui appartient, chaque auteur, surtout ceux qui débutent, pensent que « leur bébé » va se retrouver mis en avant, que l’éditeur va les choisir, eux, pour faire LE fameux salon, que ce dernier va investir pour faire vivre ce roman.
Seulement, rares sont les auteurs qui auront cette opportunité même dans les éditions de renoms. Et alors, graves sont les désillusions de certains.
Trop souvent aussi, certains jeunes auteurs s’imaginent que, parce que leur premier livre a marché (on rappellera qu’un livre qui marche est un livre qui dépassera les 500 ventes), le second fera à coup sûr un buzz. Rien n’est moins sûr ! On le voit encore plus avec les « grands écrivains » qui vont nous ravir avec plusieurs romans et d’un coup, catastrophe, ce sera le flop !
Ensuite viennent s’ajouter le parrainage et le copinage comme on peut le lire dans un article de l’Express « On fait plus attention aux connaissances que la personne peut avoir du monde de l’édition, donc on choisira plutôt d’anciens éditeurs, des critiques, et des auteurs qui ont déjà été publiés. »
Après on s’étonne que les auteurs s’en prennent à leur maison d’édition ? L’écrivain en herbe a mis tellement de fougue dans ses écrits qu’il ne peut supporter que son éditeur ne soit pas à ses petits soins. Une fois cette prise de conscience, il va trouver des failles dans son contrat, dans la mise en avant, dans la mise en page, dans la publicité, et c’est ainsi que l’on assiste sur les réseaux sociaux à de vrais lynchages en règle, avec des groupes d’auteurs agressifs et frustrés, prêts à démolir autant l’édition que les auteurs qui s’y trouvent. J’ai assisté à des échanges qui m’ont écœurée et surtout fait prendre la poudre d’escampette!
Tous ces auteurs mécontents me font bien rire, s’imaginant toujours que l’herbe est plus verte ailleurs, oubliant que leur premier livre n’aurait certainement jamais vu le jour sans le regard bienveillant de cet éditeur. Ils reprochent fréquemment, dans les éditions à droits d’édition, de ne pas avoir reçu le Goncourt ou d’avoir peu vendu.
Mais quitte à être dure, ce n’est pas l’éditeur qui fait le best-seller, mais le lecteur, et un livre qui n’aura eu qu’une trentaine de ventes, n’est peut-être au final qu’un mauvais livre !
Quelle prétention de penser que l’on peut faire éclater les compteurs à tous les coups !
Personnellement, j’ai la chance d’avoir un bon lectorat, ce qui ne m’a pas empêché de faire un bide avec mon petit roman jeunesse, même si toutes mes classes l’ont adoré. J’en suis totalement responsable ne l’ayant pas assez travaillé, n’ayant pas fait moi-même les illustrations et surtout ayant été très paresseuse zappant la pub.
Reconnaître avec modestie que nous, amoureux de la plume, nous ne sommes qu’une petite goutte d’eau dans l’océan de l’édition, me semble raisonnable et surtout se souvenir qu’un best-seller reste par définition un cas unique, une ou deux fois par an …
Bien évidemment ! Celui qui perce a forcément des coup de pieds au C… On sait cela quand on a participé à la génèse d’un livre.
Et quelque soit le mode d’édition qui ait permis sa parution, on se doit d’être content, et pourquoi pas heureux, de pouvoir le présenter à un étal, ne fut-il que d’un petit salon de très petite région ^_^
Certes, mais il y a éditeur et « éditeur », comme celui qui prend 310, 40, 50 manuscrits par mois pour se faire de l’argent sur les quelques ventes que l’auteur fera autour de lui, etc.
30, pardon.