La bienveillance
Longtemps j’ai vécu au pays des Bisounours, certainement parce que ma nature positive m’incitait à ne pas voir le mal chez les autres. Et puis ma route a croisé d’autres routes, dont certaines étaient tout sauf bienveillantes. Stupidement, je continuais pourtant à ne vouloir voir que le verre à moitié vide et non le verre à moitié plein. Pour moi, être bienveillant, c’était porter un regard aimant sur l’autre, sans jugement, sans négativisme. Découvrir que des personnes auxquelles on tient, qui se disent bienveillantes, sont prêtes à vous pousser dans le fossé, je ne le souhaite à personne. Devient-on soi-même, à ce moment, malveillant ? Peut-être pas jusque là, car l’empathie réelle a ce pouvoir, celui de garder le bon en soi tout en restant prudent. Cela s’appelle être humain, mais ce désappointement de voir le miroir se briser peut pousser l’homme à dire des choses qui dépassent sa pensée. Je ne suis pas une sainte et je n’ai pas échappé à cette règle, chose que je regrette aujourd’hui, m’étant abaissée au niveau, bien petit, de ces vraies personnes malveillantes. Je me suis promis de ne plus jamais recommencer !
Étant terriblement emphatique, j’ai beaucoup souffert de ces actes de malveillance gratuits, et même des années après, j’ai toujours des difficultés à effacer « les mots qui tuent », parce que merveilleusement bien orchestrés, ils ont permis à la flèche de frapper où cela faisait le plus mal.
J’ai lu dernièrement une étude qui expliquait que l’homme reçoit de l’empathie et plus l’hormone nommée ocytocine se développe, et plus nous devenons nous-mêmes emphatiques. Seulement, il existe des personnes qui n’ont aucune empathie. Elles sont donc incapables de concevoir la bienveillance en dehors de la définition, et tout acte qui déséquilibrerait leur projet, leur désir, serait alors considéré comme un acte malveillance. Ces personnes n’ont aucun scrupule à faire volontairement du mal, puisque ce simple mot n’existe pas pour eux. Le seul comportement néfaste est un comportement qui contrarierait leur plan. Les autres ne sont que des objets manipulables. Je devrais en vouloir à ces personnes, je n’ai que de la peine. Quelle tristesse ! Une personne pleinement bienveillante, sans penser négative, vivra bien plus heureuse. Elle prendra les critiques avec philosophie, sourira aux remous de la vie. Être bienveillant, c’est déjà ne pas juger rapidement, accepter de communiquer en cas de conflits, de brouilles, de mésententes, bref ne pas choisir la facilité qui conduit à la méchanceté gratuite.
Mesurons nos mots, ils peuvent être de véritables portes blindées qui nous empêcheront d’exister ou des fenêtres qui s’ouvriront sur un monde justement empli de bienveillance. Plantons des graines de bienveillance, car notre société négative en a vraiment besoin !
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