Le jour où mes mots sont nés …
Un jour, car il y a toujours un jour, mes mots sont nés. Tel un nourrisson, ils ont poussé leur premier cri, un peu nasillard, un peu glauque aussi. Il y a écrire et écrire. J’ai toujours écrit, simplement parce que j’ai toujours aimé les phrases, leur beauté, seulement, j’écrivais juste pour moi, des tranches de vie. Lui m’a invité à écrire pour mes enfants, m’a fait découvrir les livres, comme il serait content de moi aujourd’hui. Je me souviens encore lorsque ma fille était petite et faisait d’affreux cauchemars liés à la perte de son frère, qu’elle n’avait pourtant que peu connu puisqu’elle n’avait que six semaines, Lui m’a dit : écris pour elle. J’ai écrit une petite histoire, son histoire, et elle n’a plus jamais eu peur la nuit. Comme j’aimerais qu’il soit encore là aujourd’hui avec son appareil photo en bandoulière, avec ses pinceaux, son pendule, et son énergie.
Mes mots sont devenus nécessité lorsqu’il s’est envolé. Peut-être parce que ces mots avaient besoin de croire qu’il avait rejoint mon ange et qu’ensemble, ils pourraient m’inspirer. Alors mes mots ont continué leur chemin, sans trembler, sans s’arrêter, comme s’ils étaient guidés par une nécessité.
Il y a maintenant dix ans, j’ai écrit de nombreuses nouvelles. Mes mots étaient encore des enfants, un peu tremblotants, « À toi qui fus Lui », un hommage à mon fils parti, qui fut malencontreusement « volé » sur mon pc, divulgué, transformé tout comme « Autopsie d’une amitié », dont le texte, par des tiers malintentionnés fut changé. Peu importe. J’aurais pu voir mes ailes se briser, elles se sont à l’inverse mises à pousser.
Mes vrais mots sont nés, des histoires puisées simplement dans des remarques entendues au coin d’une rue ou non loin d’un café, des intrigues totalement inventées, des romances pour faire rêver.
Voilà comment mes mots sont nés, et aujourd’hui, même si je voulais les stopper, l’encre continuerai toute seule de couler, sans jamais sécher.
Alors aujourd’hui, je voulais juste te dire, à toi qui m’as tout appris, même si tu ne m’entends pas, à toi mon papa chéri, MERCI …
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