« On ne part jamais sans une trace …«
« On ne part jamais sans une trace … », phrase que j’ai entendue dans une chanson. À ne pas se méprendre, il ne s’agit pas de « laisser une trace de qui on est », mais de toujours laisser un mot une explication lorsque l’on part. Et pourtant, j’ai l’impression en écoutant cette jolie chanson que l’on vit dans le monde des Bisounours. Tout le monde ne s’en va pas en laissant des explications de ses actes, c’est même au vu des divers commentaires que j’ai pu lire plutôt le contraire. Je vais même être encore plus saignante, ce sont souvent les hommes qui parent sans s’expliquer, laissant l’autre avec ses questions voire induisant une pseudo culpabilité. Sont-ils moins sincères ?
Je dirais surtout plus lâches ! S’expliquer, donner les raisons d’une rupture que ce soit dans le milieu du travail, relationnel ou autres, s’expliquer nécessite de se regarder , de faire son auto critique, et on le sait bien, ces messieurs sont parfaits, donc c’est inutile pour eux. Je pense que les hommes ne supportent pas en fait l’idée de l’échec, et donc ne pas expliquer « pourquoi ils ont agi ainsi » est une solution de facilité.
Partir en laissant une trace, c’est s’interdire de revenir, c’est surtout être la cause de tout. Quand j’étudiais la psycho, le raccourci était vite fait entre ce satané œdipe qui bride les garçons, les poussant à quelque part ne pas vouloir rompre les liens car ce serait quelque part renoncer à maman une seconde fois. Utopique ? Pas vraiment !
Avez-vous constaté que beaucoup d’hommes conservent un lien avec leur ex ( femmes, amies ou maîtresses), que ce sont rarement eux qui vont les bloquer sur les réseaux sociaux ou qu’ils garderont toujours leurs adresses mails ou leur téléphone.
L’homme va donc rompre sans donner d’explication claire, car au fond il n’en a pas. Il sait juste « qu’il a besoin d’air ». Seulement, à agir ainsi, il augmente la souffrance de l’autre, et surtout évite ainsi un dialogue où lui se retrouverait dans l’obligation de se remettre en question. Il part sans trace afin de laisser planer le doute; peut-être un peu sadiquement afin d’empêcher la femme de se reconstruire sans lui. Il conserve ainsi un fil rouge qui frise le sadisme certainement inconscient.
La femme, elle, partira presque toujours en laissant une trace, c’est à dire une réelle explication du pourquoi, du comment, non pour culpabiliser, mais pour pouvoir mettre le mot fin de manière définitive.
« On ne part jamais sans une trace », ce serait bien, car chacun a besoin de comprendre pour avancer, et conserver l’autre dans l’interrogative implique de le laisser mijoter dans un jus trouble. Sachons réussir nos départs afin qu’ils ne sont qu’une étape et non une entrave.
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