Les dysfonctionnements thyroïdiens et le moral.
Les dysfonctionnements thyroïdiens sont souvent pris de haut par les médecins simplement parce que cette maladie influe sur les troubles de l’humeur.
La glande thyroïde est responsable de la régulation du métabolisme, c’est elle qui régit à quelle vitesse nos cellules brûlent des calories et la vitesse à laquelle bat notre cœur. On peut donc comprendre qu’après le coeur, cette glande souvent ignorée, est une des plus importantes de l’organisme.
Une thyroïde qui débloque, va alterner tout le corps et en particulier le centre des émotions, entraînant des problèmes de mémoire, un ralentissement intellectuel, une baisse de concentration, et trop souvent l’impression d’avoir une pensée confuse.
Face à ces symptômes, un médecin est souvent démuni, jonglant entre son travail qui consiste à stabiliser cette thyroïde défaillante et à l’inverse, complètement désemparés face à un tel mal-être.
Il est important de rappeler qu’il y a deux siècles, les malades de la thyroïde étaient tous internés en HP pour folie et démence, car personne n’était capable de rééquilibrer une glande défectueuse. Voir son corps ralentir peut conduire à un changement d’humeur, engendrant la tristesse, la nostalgie, pouvant même conduire jusqu’à une vraie dépression. À l’inverse, une thyroïde qui fonctionne trop vite, va conduire à une suractivité. Là, la personne sera irritable, très nerveuse, impatiente et sujette aux sautes d’humeur. Ce seront souvent des personnes lunatiques qui réagiront avec violence. Juste une thyroïde déréglée pourra pousser un tel malade à des délires et des hallucinations, un sentiment de paranoïa aigu et surtout des insomnies. Parfois même on a observé des personnes adorables, qui se métamorphosent en démons, piquant de grosses colères, voir des crises de haine.
La relation entre la thyroïde et l’humeur est une réalité de plus en plus évidente et il est important que les médecins soient vraiment à l’écoute des malades. Seulement, il ne faut pas tomber dans l’erreur qui serait de tout mettre sur le dos de la thyroïde. Certaines dépressions ont un lien avec un dysfonctionnement thyroïdien, mais ce n’est pas une généralité. Heureusement depuis quelques années, la recherche d’un dysfonctionnement thyroïdien est faite systématiquement.
La théorie est une chose, mais dans la réalité, ce problème peut détruire des vies.
Une personne dont la thyroïde part en vrille peut soudainement péter un plomb, devenir méchante voire agressive, alors que cette personne est à l’opposé de ces comportements.
Comment s’en sortir sans trop de « bobos » ?
Peut-être déjà éviter de dramatiser. Le prendre en dérision. « Encore un coup de ma thyroïde ! ». Essayer de faire comprendre aux autres ce qu’est cette maladie.
Une personne nous écrivait dernièrement : « C’est horrible, je ne supporte plus personne, je ne me reconnais pas. C’est comme si on m’avait totalement changée. Je suis tout le temps agressive. Je pique des crises de jalousie sans raison. Je suis imbuvable. Plus personne ne me supporte. Mon hyperthyroïdie détruit ma vie. »
Seulement que peuvent faire les autres face à de tels comportements ?
Notre société a tellement mis l’empathie en berne que demander simplement aux autres de comprendre est un vrai parcours du combattant. De plus, en tant que malade, que pourriez-vous répondre au comment ça va ? Que cela ne va pas bien, que votre humeur n’est pas bonne, que vous vous sentez endormi ou sur les nerfs.
Que faire ?
Déjà adapter son traitement jusqu’à une bonne stabilisation. Ce n’est pas pour autant que le Levothyrox s’avère un traitement miracle. Il n’existe pas de poudre de Perlimpinpin. Le stress n’est pas bon pour la thyroïde, et pour limiter les dégâts, il est important de vivre sereinement, avec un minimum de stress, d’associer divers thérapies comme la sophrologie, la méditation, afin de tout faire pour préserver la paix.
Moralité, les troubles du comportement liés à un dysfonctionnement thyroïdien sont loin d’être une partie de plaisir, et il est très important que l’entourage soit positif et bienveillant.
N’hésitez pas à nous faire remonter vos questions.
J’en profite pour rappeler que toute l’équipe de l’envol du papillon sera présente le dimanche 17 Mars au salon de Paris ( de 10h à 13h)pour bien sûr vous procurer Maladies thyroïdiennes dévoreuses de vie ou découvrir un des polars de l’auteure.
N’hésitez pas à venir prendre des photos avec nous, à poser des questions.
C’est un moment unique !
Je rappelle que l’envol du papillon est une petite association reconnue et inscrite officiellement, et que nous nous battons pour le reconnaissance des dysfonctionnements thyroïdiens.