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( 24 février, 2019 )

Un joli roman à découvrir

Un seul jour à vivre de Maryn Morgan

 

Un peu de retard dans mes chroniques ayant eu quelques impératifs personnels et n’étant pas une machine, je remercie chaleureusement l’auteure pour son SP et son roman numérique. J’avais accepté ce service presse pour couper un peu de l’univers des polars où je nage comme un poisson, et quelque chose m’attirait dans ce roman, comme si ses mots m’appelaient.

Au fur et à mesure que je le lisais cela m’a fait penser à mon roman Juste une seconde, cette philosophie qui rejoint tellement la mienne, celle qui affirme que seul le présent est important. Beaucoup de phrases que j’aurais pu écrire ou qui rejoignent mes articles de ce blog. Un excellent style littéraire, une histoire tendre, une belle morale, un livre « feed good » qui fait du bien. Le personnage « principal » d’Elsa est extrêmement attachant, cette femme à la fois forte et fragile qui va traverser des épreuves terribles en gardant pourtant la tête hors de l’eau.

Un roman à lire si on veut sortir de sa zone de confort, si on veut cesser de s’apitoyer sur son propre sort, si on veut simplement vivre l’Instant.

Des phrases qui me parlent particulièrement :

« Quand je peins, je ne pense à rien. Ce n’est pas moi qui commande le pinceau, c’est lui qui me guide, moi je le suis. »

« Le bonheur, comme la vie, est immuable, nous perdons simplement, par épuisement, le contact avec eux. »

« Le secret de la vie, c’est de mourir avant de mourir et de découvrir que la mort n’existe pas. »

Eckhart Tolle

« Si vous êtes dépressif, vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix, vous vivez dans le présent. »

Lao Tseu

« Nous ne sommes pas nos pensées. C’est un fait. Mais à travers elles, nous créons, en permanence, notre réalité »

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( 24 février, 2019 )

Le meilleur …

Trop de personnes aujourd’hui les yeux rivés sur leur téléphone oublient l’essentiel, ce qui est bon pour eux. Devient-on plus sage parce que l’on vieillit ou simplement les coups de la vie nous aident à voir au travers des nuages. Le meilleur n’est pas nécessairement ce qui brille, mais cette lumière qui s’allume dans un regard, le ciel bleu qui s’étale sous nos yeux en ce jour de Février, ce nouveau manuscrit que l’on a envie de reprendre malgré toute sa poussière, la joie d’être simplement vivant.

Depuis longtemps j’ai cessé de dessiner des rêves impossibles me contentant de peindre des instants en couleurs.

Vous êtes encore nombreux depuis l’annonce de la sortie de Bleu à me demander pourquoi un nom de couleur pour mes polars. Je l’ai déjà expliqué. Je vivais une époque difficile lorsque j’ai écrit mon premier vrai manuscrit. J’avais déjà fait des dizaines de nouvelles, mais ce type d’écrits souvent humoristiques ne me satisfaisait pas. Et puis, j’ai repris des carnets des années 2000 où j’avais mis en scène des trios amoureux. Volatilisés mes premiers chapitres, j’ai vu rouge. Colère, frustration, sensation de viol, toujours ce rouge. Et si tu en faisais de cette douleur un polar m’a dit  un collègue …

Rouge est né, sans un vrai travail d’écriture, juste pour que mon crayon écorche le papier tout comme mon être fut écorché.

Après, les mots ont continué de glisser, de danser, sans se prendre la tête, sans même réfléchir, juste pour exister. Mon style est loin d’être parfait, mais je ne vise pas le Goncourt, juste le bonheur qui me lie à vous mes adorables lecteurs et la paix.

Bleu , réédité chez EE, fut totalement retravaillé avec ma directrice de collection que je remercie encore, et qui continue de m’offrir cette chance, pouvoir continuer cet arc-en-ciel de couleur, un peu comme si je me perdais dans les coups de pinceaux d’un tableau. Écrire dans l’ombre, je ne souhaite pas autre chose, juste être lue, un tout petit peu …

 

« Si la vie ne t’offre pas ce que tu souhaites, ce n’est pas parce que tu ne le mérites pas, c’est parce que tu mérites mieux. » Didier Girault

 

Rappel : sortie nationale de Bleu le 16 Mars 2019  (papier ou numérique )

 

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( 23 février, 2019 )

Tu dis qu’il n’y a pas de mots.

Aujourd’hui, nous nous sommes vues. Tu étais bien, enfin, ce « bien » est presque un anachronisme, puisque dans ta tête Hier rencontre Demain. Je tenais juste ta main, si fragile, qui n’arrive plus à serrer, et qui pourtant ne cesse de se crisper, plongeant avec appréhension mes yeux dans l’océan des tiens. Tu étais »bien », un sourire enfantin sur ton visage, heureuse de me voir, une sorte d’arc-en-ciel qui nous reliait avec au centre cette petite lumière qui me montrait que tu étais là, encore, brièvement, mais bien là. J’aurais aimé stopper le temps juste pour conserver cet instant, pour t’écouter parler encore un peu. Seulement ta maladie ne t’y autorise pas. En plein milieu de cette phrase qui faisait briller de mille paillettes tes yeux, tu t’es figée, immobilisée, les yeux regardant un point dans cet infini où je n’avais pas la clé. Tu m’as juste dit, il n’y a pas de mots, je n’ai plus les mots. Tu as montré ta souffrance de ne pouvoir voir ces pensées s’échapper, sur ton visage attristé la peur se lisait. Tu étais bien, et pourtant je n’ai pas pu apaiser tes angoisses ni tout ce qui s’entrechoquaient dans ta tête, je n’ai même pas pu te dire à quel point je t’aimais, car déjà tu ne m’écoutais plus. Tu étais retournée dans cette île déserte qui n’existe sur aucune carte, cet endroit où un jour tu te perdras, ce lieu où je finirais par ne plus pouvoir t’atteindre. Ne laisse pas ce vieux robinet fermé, laisse encore la vie s’écouler. N’oublie pas, je ne sais pas bien nager, alors je t’en prie maman, ne m’emmène pas dans cette eau glacée, car malgré tout mon amour, je pourrais m’y noyer.

 

( 23 février, 2019 )

Écrire toujours, encore …

 

Partir sans rien regretter, partir sans se retourner, telle est ma devise ! Seulement nous ne savons pas le jour où nous partirons définitivement ni comment cela se passera et qui peut affirmer qu’ainsi nous ne serons plus. Partir ne veut pas dire couper le lien des souvenirs ni faire en sorte que ce que nous avons vécu ne puisse servir.

En tant que petite plume, je me suis toujours promis de faire un livre sur tous les milieux où j’avais vécu tant de moments merveilleux et tant de désillusions, que ce soit celui de l’éducation, celui de la puériculture ou celui de l’édition. J’y ai rencontré tant de caricatures, tant d’anecdotes rigolotes qu’il me semblait important de faire connaître, un jour, le coeur de ces mondes, leurs galères, leurs réussites, pour simplement montrer que quoiqu’il arrive, on survit, toujours ! Si on le veut, vraiment !

Et puis, je vieillis, comme tout le monde, et même si les mots me démangent trop souvent, même si mon crayon se casse en laissant ces traces, je n’ai envie de ne garder que le meilleur. Écrire sur le monde pour simplement le plaisir d’entendre teinter à mes oreilles, très égoïstement peut-être, le son de mes propres mots, une façon de poser une touche de couleur, un éclat de rire dans ce monde si tristounet.

J’écris sans parachute depuis mon enfance, sans me prendre la tête, sans me soucier des critiques simplement parce que j’ai toujours ( formatée par mon éducation) voulu transmettre un peu de bonheur aux autres. Parfois je me suis vautrée. C’est la vie. Certaines personnes, comme dirait le Petit Prince, se pensent très importantes et cherchent toujours à tout analyser. Mon crayon est simple, brut, sans détour, destiné simplement à faire du bien à ceux qui me lisent, à créer aussi du lien, car telle une balle qui rebondit, la bienveillance se répand telle une trainée de poudre.

Je ne serai jamais Zola ni Hugo. Mon style reste imparfait simplement parce que je laisse juste mes mots sortir du coeur. En tous les cas, vous qui me lisez quotidiennement, pas un jour sans une ligne, rappelez-vous, si vous passez par Paris, vous me retrouverez au salon de Paris Dimanche 17 Mars de 10h à 13h.

Juste pour que ces lignes ne s’arrêtent pas …

 

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( 22 février, 2019 )

La peur, cette ennemie

Terrible la peur ! Elle statufie un jeune le jour du bac, elle enchaîne une personne qui n’a pas su dire non, elle traumatise et interdit de vivre. Rares sont les personnes qui n’ont pas un jour été confrontées à la peur, qui ne se sont pas retrouvées au bord d’un précipice avec cette angoisse : vais-je faire ce pas et ne pas tomber ?

Vaincre ses peurs n’est pas si simple. Ma thérapeute vous dirait que si nous osons formuler cette peur, elle cessera d’exister, un peu comme dans le film Ça de Stephen King. Seulement pour la nommer, il faut comprendre et souvent, nous ne comprenons pas. Je déteste les araignées. Je ne saurais expliquer pourquoi. Depuis toujours, je m’en amuse en écrivant des poèmes ou des histoires drôles ou coquines où courent ces petites bestioles, mais cela ne veut pas dire pour autant que lorsque je vois cette masse se promener sur ma chaise longue, je n’ai plus envie d’hurler !

Après, nous pouvons développer des peurs infondées, liées à notre enfance ou même, je l’ai lu dernièrement, au vécu de nos propres parents. Effrayant de se dire que la peur se transmet peut-être dans les gènes !

Heureusement il existe des solutions pour combattre nos peurs, le reconditionnement de notre cerveau, par exemple. Sérieusement, ça marche, je n’aime toujours pas les araignées, mais je n’ai plus de vraies crises de panique ! C’est la même chose pour les grandes peurs, celles qui sont nées d’une agression par exemple. On n’oublie jamais vraiment une peur, on l’apprivoise, une fois l’état de choc passé.

Quelque part, on se libère de nos peurs passés, souvent que l’on traîne comme un boulet au pied, peur d’une expérience déjà vécue, peur de la voir se reproduire. Vaincre cette peur, notre ennemie, c’est simplement regarder chaque nouvelle expérience comme unique ! Pourquoi alors avoir peur de quelque chose qui va nous faire du bien ?

 

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( 21 février, 2019 )

L’outsider de Stephen King

L’outsider de Stephen King

Super coup de coeur

Voilà bien longtemps que je n’avais pas lu un Stephen King n’ayant pas accroché avec ses derniers lus Cellulair et Joy Land, bien éloignés de mes chouchous : Ça, Shinning, .Carrie, Dead Zone, , les Tommyknockers, bref les livres d’il y a plus de vongt ans.

L’outsider est totalement différent des derniers, non sans rappeler le style de Ça avec cette ambiance diablement bien écrite.

 

Prenant dès les premières lignes, captivants, un livre que l’on ne peut pas poser tellement on a envie de lire la suite ! Cela débute comme un bon vieux polar, autour de la mort horrible d’un enfant. Un livre où l’auteur nous entraîne dans une histoire où chaque chapitre est un rebondissement. Coupable ? Non-coupable ? On ne cesse de douter ! Un inspecteur, un privé, la recherche commence en profondeur. Terry Maitlan est-il,derrière cet horrible meurtre ou alors qui tire les ficelles ?

 

Vous l’avez compris, j’ai adoré ! Totalement ! Du grand Stephen King comme j’aime en lire. Bien écrit, prenant, addictif. Quel bonheur de retrouver enfin le style du grand maître,avec surtout cette pointe d’intrigue policière. Les inconditionnels de Stephen King seront peut-être déçus car on ne frémit pas d’horreur ( sauf sur les dernières cinquante pages) mais axe plutôt sur une philosophie de l’esprit, comme dans ça, ce à quoi joue notre cerveau, ce que notre inconscient mijote. Peut-être pourrait-on reprocher la longueur pour ceux qui n’aiment pas cet auteur car la mise en route est détaillée sur une centaine de pages. Cela ne m’a pas ennuyée car c’est vraiment bien écrit.

Une phrase qui m’a vraiment interpellée et poussée à réflexion :

« Je crois qu’il y a dans ma tête des dizaines de pensées alignées en file indienne derrière chaque pensée consciente. »

 

Quant aux personnages, j’ai particulièrement aimé Holly, détective caricaturale, à laquelle on s’attache autant pour son mode de pensées que pour son originalité.

Il semblerait qu’elle soit déjà apparue dans certains romans de King, mais j’avais laissé tomber cet auteur depuis quelques années.

 

En résumé, je conseille ce livre si vous avez le temps, car il dépasse les 700 pages et il ne faut pas lire une seule page par jour pour bien comprendre l’histoire. Un très bon cru !  Même si la fin reste toujours une fin à la King :)

 

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( 21 février, 2019 )

Les mots nous définissent.

Bien trop souvent, les mots nous définissent, en bien comme en mal, tout dépend de quelle façon l’autre nous voit. Il est clair qu’au fond personne ne nous perçoit comme nous sommes vraiment, et c’est bien triste. Les mots, peut-être aussi nos actes, formatent une image de « nous » que les autres vont intégrer, mais cela ne sera qu’une image. Que sait vraiment cet autre qui nous regarde au travers de ce miroir sans tain de nos peurs, de nos larmes, de nos joies, de nos bonheurs ? Rien. L’un va nous juger sur notre façon de penser, l’autre sur notre moralité, un autre sur les kilos de larmes que nous avons versées, jugeant, tranchant, ou compatissant, mais au fond sans vouloir nous connaître vraiment. S’attarder juste à écouter le silence des mots, c’est déjà regarder derrière le miroir, toucher au-delà de l’apparence, juste à l’âme.

Mais sans mots, comment pourrions-nous vraiment définir ce qu’est une personne ? Ce qui me pousse à m’interroger sur une autre réalité, si les mots définissent ce que nous sommes, même si ce n’est pas au plus juste, alors il n’y a certainement aucun mot assez fort pour définir l’incertitude.

 

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( 20 février, 2019 )

L’impartialité de certains chroniqueurs ou pas …

Je vais certainement me faire encore des ennemis, mais j’ai mis mon armure, donc je fonce ! Je veux dénoncer l’absence d’impartialité  de « certains » chroniqueurs littéraires. Tout est dans le mot « certains » n’englobant pas, heureusement, toute la profession, mais pourtant signe d’une vraie réalité qui me fait froid dans le dos.

Naïveté de débutante, je pensais en mettant un pied, que dis-je, un doigt de pied dans ce milieu il y a cinq ans que ces personnes qui écrivaient des chroniques étaient totalement neutres. J’en ai rencontré à mes débuts pour Rouge, des débutantes à l’époque, qui ont confirmé mon opinion. Seulement, comme partout, le melon se prend vite, et quelle déception, cinq ans plus tard de constater que «  ces certains » ont complètement perdu leur sens critique pour n’être plus que le pion des maisons d’édition. Pour avoir le privilège de recevoir un livre gratuit et avant sa sortie, on assiste à une avalanche de superlatifs sur un ouvrage  pour parfois des livres juste « bons ».

Serait-ce le prix à payer pour ne pas voir ce privilège disparaître ? Cette lecture « avant tout le monde » ?

Quant à celles, ces super chroniqueuses qui avaient toute mon admiration et qui se sont mises à dédaigner les petites maisons d’édition au profit juste « des grandes » pour simplement faire du chiffre, c’est à dire le nombre de like ou de vues d’une vidéo, j’en ai la chair de poule.

Comment peut-on changer ainsi ? Comment peut-on perdre son identité ? Comment peut-on surtout devenir un instrument de marketing ?

Résultat des courses, je ne lis maintenant que peu d’avis sur un livre ou je ne choisis que des « bébés chroniqueuses » que je sais encore non perverties par ce milieu, et dont l’avis sera sincère. Tout comme je reste, pour mes propres livres cette fois, fidèle à celles qui  continuent vraiment à me lire avec sincérité et impartialité, aux jeunes chroniqueuses de ma maison d’édition, sympathique et sérieuse.

Je terminerai juste par ce commentaire d’une chroniqueuse avec qui je discutais en MP de ce sujet :

« L’honnêteté est incompatible avec le fait de chroniquer certaines éditions. Si tu veux continuer à recevoir des livres papier, tu ne dois émettre aucun avis défavorable. Et moi, mon but est de ne pas payer mes livres et de les revendre ensuite. »

Tout est dit … En tous les cas, ce n’est ni ma façon de penser ni ma manière d’agir, et je préfère acheter mes bouquins que de flirter avec une telle mentalité !

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( 20 février, 2019 )

Apprendre les leçons de la vie

Chacun à sa manière va s’aventurer sur le chemin cahoteux de la vie, certains en ont fait des livres comme le magnifique livre de James Redfield, la Prophétie des Andes.

Chacun va apprendre ses propres leçons de vie, parce que chacun aura son propre chemin à vivre.

Une des premières leçons que j’ai apprise, c’est que nous ne pouvons pas avoir tout ce que nous voulons. Nous ne pouvons obtenir que ce qui est bon pour nous. Alors, plutôt que de se contenter de miser sur un bonheur que nous n’aurons jamais, contentons-nous des milliers qui sont à portée de notre main.

Ensuite ma seconde leçon fut que le bonheur se partage. Vivre en huit clos, on arrive vite à cet « l’enfer , c’est les autres » de Sartre. L’amitié n’est pas figée, elle est fluctuante. Elle est, tout simplement, une évidence qui n’a besoin ni de chaîne ni d’entrave. Tout comme l’amour ceci étant même si c’est un peu plus complexe.

Ma troisième leçon est surtout d’aimer la vie, même si parfois elle est bien pourrie. L’aimer à s’en faire saigner le coeur. L’aimer à en pleurer. Mais l’aimer, parce que le jour où elle se terminera, où le rideau noir se fermera, ce ne sera vraiment plus le moment de comprendre ces fameuses leçons de la vie. C’est maintenant, aujourd’hui !

Ma dernière, c’est que parfois même innocent, on peut tomber sur de vrais méchants, l’injustice est partout. Alors juste serrer les dents …

( 19 février, 2019 )

La déformation professionnelle

On en parle partout pour un oui ou pour un non, et dans le monde enseignant, elle est omniprésente. Presque impossible de quitter son manteau d’enseignant le week-end, et c’est alors que coincée au supermarché dans une file longue de dix mètres, on voit le petit diable de notre école en train de remplir ses poches de bonbons devant l’air admirateur de sa génitrice. On est en repos. Cela ne nous regarde pas. Le petit monstre nous en a fait baver toute la semaine. C’est vraiment la poisse de tomber sur lui dans ce magasin là. Et pourtant, pris d’une impulsion, on va finir par aller remonter les bretelles du bambin qui va reposer aussi sec tous ses bonbons !

Et ce n’est pas tout ! Enseigner devient un réflexe et te voilà à expliquer allègrement lors d’un repas amical le pourquoi de l’invention de la Tour Eiffel ou de la règle de trois. Un peu déplacé, non, au milieu d’un groupe ? Le comble reste lorsque tu es en vacances, tu fouines un peu partout à la recherche de l’idée à exploiter, les boîtes en carton à récupérer, les objets à confectionner. Tu reviens alors le coffre bondé de choses parfaitement inutiles, mais que tu as eu la fierté de dégotter.

Et je ne parle même pas des phrases réflexes qui vont t’échapper : «  chut … », «  fais moins de bruit », « tais-toi ! » pas toujours très appropriées !

Quant à cette manie de parler en années scolaires et non civiles, cela mène souvent à confusion ! Je l’ai expérimenté dernièrement pour l’inscription à un stage «  pour l’an prochain », c’est à dire en Septembre !

Après cela a des avantages, cette déformation professionnelle nous pousse. Bien écrire, proprement, à être un peu mère poule avec toutes les personnes que l’on rencontre.

Mais au final, être enseignant, c’est aussi, inconsciemment se fixer des challenges bien au-delà des sacro saintes journées de travail, et je m’interroge, l’an prochain, vais-je me situer en année calendaire ou rester en année scolaire ? Là est la question

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