( 5 mars, 2019 )

Ces p … de dates d’anniversaire !

 

Il y a des dates que l’on oublie, inconsciemment, parce que cela nous arrange, parce que c’est mieux pour nous, et celles qui vont marquer notre vie à jamais. Cette année, peut-être encore plus que d’habitude, mes pensées vont vers toi mon ange. Parce que chaque jour que je vis, tu es avec moi, chaque respiration me rappelle ta dernière, peut-être simplement parce que des personnes peu sympathiques se sont servies de toi pour me détruire, et continuent encore.

Je me souviens de cette nuit, de ces contractions qui n’étaient pas des « vraies » comme on disait à l’époque, mais qui me faisaient diablement mal. La péridurale n’était pas au goût du jour ! Ces heures à souffrir, à maudire le ciel ! Qu’est-ce qui m’avait pris à vingt-cinq ans de faire un second enfant ! Je me souviens de la gentillesse de la sage-femme, une vieille de la vieille comme on dit, compréhensive, patiente … je me souviens de ce temps qui ne passait pas ! De cette naissance au final bien douloureuse. De ces mots « Ce bébé est né coiffé, ce sera un grand homme ! », du verdict : «  C’est un garçon ! » Mince ! Je voulais une fille ! Et de tes yeux noirs qui m’ont immédiatement fixée l’air de dire : « Et alors, je suis un mec, ça t’embête ? »

Comme à chaque naissance, j’ai pleuré, je venais de donner la vie, cette magie, cette beauté unique.

C’était le 5 Mars 1985 à midi …

Un an après, les politiciens nous ont menti sur la terrible catastrophe de Tchernobyl.

Le 5 Mars 1988, tu as fêté tes trois ans en chambre stérile à l’IGR, un an qui tu étais malade, un an que la souffrance, ta souffrance, j’aurais voulu la prendre, puis tu t’es envolé vers l’infini six semaines plus tard.

Aujourd’hui,  exceptionnellement, je m’autorise à te pleurer, à verser quelques larmes sur moi, sur ces personnes qui n’ont jamais compris que ta mort est devenue ma force, et que derrière mon sourire, il y avait toujours ce manque de toi. Honte à tous ceux qui ont porté des coups simplement parce qu’ils ne comprenaient pas que j’ai réussi à survivre, que j’ai fondé une grande famille, que je leur ai ainsi donné tout l’amour que je ne pouvais plus te donner. Je ne sais pas si une vie existe « après », si tu es là quelque part à me tenir la main dans l’invisible, mais je sais une chose, jamais je ne regretterai de t’avoir donné la vie, même si tu aurais aujourd’hui trente-quatre ans, je t’aimerais à jamais, toi, mon fils, mon amour, ma force …

 

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2 Commentaires à “ Ces p … de dates d’anniversaire ! ” »

  1. MARY NEIL'S dit :

    eeeuuuuuhhhhh! Ma fille ainée est née sans glande thyroîde…que d’inquiètude! Mais elle s’en sort pas mal. Je comprends ta peine et ta révolte. Biz.

  2. Marie dit :

    Magnifique témoignage poignant, fort qui prend aux tripes …
    Une pensée pour cet ange et sa maman…

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