( 5 mars, 2019 )

Se perdre dans les réseaux sociaux.

 

Les réseaux sociaux sont fatigants pour beaucoup ces derniers mois, à tel point que la jeunesse les déserte totalement. Seulement comment un auteur qui ne s’appelle pas Musso ou Stephen King pourrait-il être lu sans passer par cette case obligatoire, pire incontournable.

Je m’interroge beaucoup sur ce sujet, car je fatigue des groupes avec ce flux incessant d’informations, presque identiques dans chaque groupe, où les gens finalement ne lisent pas l’autre, mais se contentent de poster leur publicité, la photo de leur livre ou du livre qu’ils ont aimé, mais sans apporter pour autant de la nouveauté.

Photos de livres, chroniques, avis, on frôle presque la publicité subliminale ( je le dis avec humour). Je m’aperçois de plus en plus que les gens se perdent dans ces réseaux, répondant à une question qui n’est pas celle du post indiqué, insultant au passage sans avoir vu le début de la conversation, et toujours jugeant, tranchant.

L’homme est-il en train de disparaître dans cette immensité anonyme où chaque mot est décortiqué, transformé pour servir parfois seulement à des fins personnelles ? Se perdre dans ce monde virtuel, c’est un peu comme s’enfoncer dans un état brumeux comme tomber le long d’une falaise rocheuse sans aucune prise pour se rattraper, c’est sentir ce manque d’oxygène compresser les poumons, avec juste cette envie soudaine de remonter pour respirer, et de hurler à la vie !

 

J’aime lire, et je lis beaucoup, mais je m’éloigne de plus en plus des groupes où je ne trouve pas ma place. Ce que j’aime, ce sont les gens, discuter avec, de lecture, de faits de société, de peinture, de séries, bref, mais pas voir passer en continue de la publicité. Les pages FB sont là pour cela, les groupes devraient être pour se sentir «  bien » à un endroit.

 

« La meilleure chose qui puisse arriver à l’homme est de se perdre. »

 

Et bien se perdre, peut-être, mais pas sur Facebook …

( 5 mars, 2019 )

Ces p … de dates d’anniversaire !

 

Il y a des dates que l’on oublie, inconsciemment, parce que cela nous arrange, parce que c’est mieux pour nous, et celles qui vont marquer notre vie à jamais. Cette année, peut-être encore plus que d’habitude, mes pensées vont vers toi mon ange. Parce que chaque jour que je vis, tu es avec moi, chaque respiration me rappelle ta dernière, peut-être simplement parce que des personnes peu sympathiques se sont servies de toi pour me détruire, et continuent encore.

Je me souviens de cette nuit, de ces contractions qui n’étaient pas des « vraies » comme on disait à l’époque, mais qui me faisaient diablement mal. La péridurale n’était pas au goût du jour ! Ces heures à souffrir, à maudire le ciel ! Qu’est-ce qui m’avait pris à vingt-cinq ans de faire un second enfant ! Je me souviens de la gentillesse de la sage-femme, une vieille de la vieille comme on dit, compréhensive, patiente … je me souviens de ce temps qui ne passait pas ! De cette naissance au final bien douloureuse. De ces mots « Ce bébé est né coiffé, ce sera un grand homme ! », du verdict : «  C’est un garçon ! » Mince ! Je voulais une fille ! Et de tes yeux noirs qui m’ont immédiatement fixée l’air de dire : « Et alors, je suis un mec, ça t’embête ? »

Comme à chaque naissance, j’ai pleuré, je venais de donner la vie, cette magie, cette beauté unique.

C’était le 5 Mars 1985 à midi …

Un an après, les politiciens nous ont menti sur la terrible catastrophe de Tchernobyl.

Le 5 Mars 1988, tu as fêté tes trois ans en chambre stérile à l’IGR, un an qui tu étais malade, un an que la souffrance, ta souffrance, j’aurais voulu la prendre, puis tu t’es envolé vers l’infini six semaines plus tard.

Aujourd’hui,  exceptionnellement, je m’autorise à te pleurer, à verser quelques larmes sur moi, sur ces personnes qui n’ont jamais compris que ta mort est devenue ma force, et que derrière mon sourire, il y avait toujours ce manque de toi. Honte à tous ceux qui ont porté des coups simplement parce qu’ils ne comprenaient pas que j’ai réussi à survivre, que j’ai fondé une grande famille, que je leur ai ainsi donné tout l’amour que je ne pouvais plus te donner. Je ne sais pas si une vie existe « après », si tu es là quelque part à me tenir la main dans l’invisible, mais je sais une chose, jamais je ne regretterai de t’avoir donné la vie, même si tu aurais aujourd’hui trente-quatre ans, je t’aimerais à jamais, toi, mon fils, mon amour, ma force …

 

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( 4 mars, 2019 )

Toucher le sommet

« Quand vous êtes au sommet n’humiliez jamais ceux qui sont en dessous, vous pourriez les croiser en redescendant. »

J’aime beaucoup cette citation qui exprime fort bien ce dédain de certains envers les plus petits. Une anecdote me revient, celle d’un éminent chef de service lorsque j’étais stagiaire puéricultrice à saint Michel, toute jeune, toute timide, un dimanche ( on bosse le we dans ce type de profession) je me suis retrouvée affublée à la tâche d’apporter le café à ce grand ponte que tout le monde craignait. Seulement voilà, je ne savais pas faire le café, n’en buvant pas ( je ne sais toujours pas , mais vive l’expresso de nos jours), et déjà je n’aimais pas trop ces ordres machistes. Alors, quitte à me payer un zéro pointé à mon stage, j’ai préparé un thé parfumé et avec mon plus beau sourire, je l’ai proposé au grand monsieur, scotché que l’on n’ exécute pas ses ordres pour finalement, le voir  partir dans un immense éclat de rire. Pour l’anecdote, il a adoré mon thé !

J’ai croisé de nouveau ce monsieur vingt ans plus tard dans le centre où mon grand-père était soigné pour son hémiplégie. Le grand homme avait fait une attaque et même s’il conservait ses facultés, sa superbe avait bien baissé d’un cran voire de deux !

 

Moralité, croire que l’on touche le sommet n’est qu’une illusion. Il m’a toujours semblé beaucoup plus important de toucher le coeur des autres plutôt qu’un hypothétique pouvoir.

Souriez à votre boulanger, à votre facteur, à l’éboueur, à vos voisins, à vos amis, car ensemble vous atteindrez le sommet, celui de la sérénité.

 

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( 4 mars, 2019 )

Voyances et charlatans

 

Je ne crois ni aux horoscopes ni aux prédictions des dites voyances souvent non personnalisées et offertes à des milliers de personnes sur des journaux. Après, je pense que certaines personnes possèdent un don d’intuition, ce qui ne veut pas dire qu’elles sont capables de prédire votre avenir avec certitude, juste qu’elles sont sensibles aux énergies ou aux sons de voix. C’est devenu malheureusement un véritable attrape pigeon. Regardez juste le nombre de cartes de visite de marabouts que vous recevrez régulièrement dans vos boîtes aux lettres. Cela laisse rêveur …

Quitte à me faire des ennemis, encore, je pense que la voyance comme on l’entend à notre époque s’allie beaucoup à la psychologie. « Est-ce que mon mari va me quitter ? », «  Vais-je trouver un travail ? ». Beaucoup de personnes qui sont en demande, la majorité sont des femmes, ne recherchent au fond qu’une oreille et un conseil. Je trouve qu’elles feraient mieux de se diriger vers un vrai thérapeute plutôt que vers une cartomancienne qui ne fait qu’interpréter des cartes. Je me suis amusée , à un salon de la voyance, un jour,  à ce tirage aléatoire. Je me suis beaucoup amusée ! Si j’avais écouté la dite professionnelle, j’aurais accouché dans l’année ( sic ! À  plus de cinquante piges), j’aurais divorcé aussi ( enceinte et divorcée, bonjour les bonnes nouvelles), j’aurais par ailleurs croisé l’homme de ma vie en faisant du ski ( mince ! J’aime pas la neige !) et j’en passe !

Ce fut extrêmement amusant ! Mais également terriblement dangereux pour ceux qui y croient vraiment ! Imaginons une femme déjà dépressive, convaincue que son mari la trompe, en plus il suffit que la voyante décrive un physique particulier, on peut aisément imaginer l’enfer que va vivre cette personne allant jusqu’à provoquer au final sa propre chute, voire une situation adultérine.

Je crois à l’intuition, non à la voyance, simplement parce que je pense que rien n’est écrit, et surtout parce que nous sommes les seuls responsables de nos propres choix.

Essayez de tester avec une information qui va vous arriver, un rendez-vous, une promotion, et vous aurez presque toujours une réponse identique «  Je sens que l’affaire est grave, très grave, il faut vraiment que vous sachiez vous entourer, bla bla. »

Et vlan, la pauvre fille qui était juste passée pour avoir un peu de réconfort, se retrouve complètement déprimée parce que seul le mot « grave » est resté figé dans son cerveau.

 

Nous réagissons tous à l’énergie des autres, mais il est important que nous apprenions à rester dans notre propre « bulle » d’énergie sans avoir besoin d’écouter ces personnes. Si on croit en soi, nul besoin d’avoir besoin d’une confirmation extérieure, surtout s’il s’agit d’une confirmation négative. Une fois encore, les mots n’ont que le pouvoir que nous leur donnons. Rien de plus !

 

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( 3 mars, 2019 )

L’illusion de l’écriture

Aujourd’hui, tout le monde écrit, et c’est bien. Tant que les hommes laissent leur plume s’agiter, il reste de l’espoir pour notre société. Seulement, il y a écrire et écrire. C’est là que cela coince souvent, car trop de personnes s’imaginent qu’un roman va se construire en un claquement de doigts. Que de posts où des bébés auteurs s’esclaffent qu’ils ont pondu leur nouveau roman ou leur album en une journée !  Et vlan, direct envoi plein d’espoir à une ME.

C’est mignon, touchant même, mais cela prête à sourire. Même le meilleur des écrivains ne pourra créer un véritable manuscrit en si peu de temps !

Il est bon de rendre à la littérature ce qui lui appartient. Réaliser un livre ne veut pas dire juste aligner des mots, c’est aller bien plus loin, trouver les idées, les façonner, les changer, les transformer, puis parfois tout déchirer ou tout effacer, recommencer encore et encore, se relire, corriger.

Étant une grande lectrice, j’ai lu beaucoup de livres ainsi « vite faits », où le style restait bancal, où l’illustration trop enfantine ou trop commune.

J’avais reçu dans le cadre d’un projet littéraire, il y a quelques années, un auteur d’albums connu et reconnu, qui m’avait dit cette phrase : « Un vrai auteur est celui qui va prendre son temps. Qui ne va écrire ou dessiner que pour lui. Et surtout qui ne s’en vantera pas avant que le livre soit en rayon. »

Belle leçon d’humilité !  Ce monsieur vivait de sa plume, de ses crayons, mais on n’entendait pas parler de lui sur Facebook. Il vendait simplement parce que son album était beau ! J’ai toujours celui qu’il m’a offert et dédicacé dans ma classe.

Peut-être est-ce cela « être écrivain » et non se pavoiser dans multiples salons pour montrer que l’on existe ? En tous les cas, il faut se méfier du miroir de Facebook que trop de personnes prennent pour la réalité, où les fans ne sont souvent que des relations ponctuelles, alors que ce n’est que trop souvent juste le miroir d’une illusion.

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( 3 mars, 2019 )

Faire une croix sur une personne …

Petite, je me demandais toujours ce que voulait dire « faire une croix sur quelqu’un », comme s’il suffisait de prendre son crayon et de dessiner une croix sur la tête d’une personne pour qu’elle disparaisse. Adulte, j’ai eu envie de m’intéresser à l’histoire même de cette phrase. Il semblerait que cette expression date de la moitié du XIX, des vestiges du Moyen-Âge où les individus faisaient le signe de croix sur le dos d’une personne pour symboliser le renoncement ou la séparation définitive.

 

Dans la réalité, faire une croix, c’est renoncer définitivement, c’est s’autoriser à mettre le mot fin même si on reste attachés, c’est surtout couper le ruban des souvenirs. J’ai l’impression que trop souvent, nous restons dans une bulle de « culpabilité », comme si faire un pas en avant pouvait nous nuire, comme si on devait rester scotchés à cet autre qui pourtant nous a fait du mal. Toutes les personnes victimes de pervers narcissiques savent à quel point c’est compliqué de dire « non » simplement parce que l’autre nous a entraînés dans une histoire où règne la peur. Peur de ne pas être à la hauteur, peur d’être la cause de l’échec, etc

Alors on se raccroche aux souvenirs, comme si, eux, pouvaient nous sauver. Malheureusement, ce n’est pas simple, car l’autre, qui n’est au fond qu’un manipulateur, va jouer sur nos cordes sensibles comme s’il inventait une musique sur une harpe.

Mon prochain roman sera certainement sur ce sujet qui me tient vraiment à coeur, simplement parce que malheureusement la vie n’est pas un roman, que le mot fin ne se fait pas toujours en douceur, et que dans la vie, c’est parfois les méchants qui gagnent.

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( 2 mars, 2019 )

Il n’y a pas d’émotions négatives, il n’y a que des émotions

Dernièrement, je suis tombée sur cette phrase :  « Il n’y a pas d’émotions négatives, il n’y a que des émotions. » cela m’a poussée à réflexion. J’ai tendance à toujours pointer les énergies négatives liées aux émotions négatives, mais à bien y réfléchir, une énergie négative peut engendrer une émotion à l’état pur sans que cette dernière puisse être catégorisée. Cela m’a ramené à une remarque d’une spécialiste au début de ma maladie : « Il faut accepter ses émotions, toutes ses émotions, car elles ne font qu’une. »

Avec le recul, même si j’ai travaillé sur ce concept sans y poser de mots, je pense que c’est effectivement la clé. On ne doit pas se focaliser sur le côté dit pervers de l’émotion, mais juste le fait que cette émotion existe.

La vie m’a appris qu’il n’existe pas de mauvaises émotions, il y a simplement des émotions qui servent à réaliser des expériences, et il faut bien le dire, toutes ces émotions nous poussent à la sagesse ! Accepter ses émotions est une façon de moins souffrir, car trop souvent à poser le pied sur le frein, ces émotions sont refoulées, et on va beaucoup moins bien.

Au final, on ne peut intervenir sur les actes des autres, on ne peut non plus intervenir sur les émotions qui vont nous envahir suite aux mots ou à nos relations avec les autres, mais on peut complètement apprendre à gérer la manière dont on organise nos vies et comment gérer nos propres émotions. Car la vie est si courte, qu’il vaut mieux ne pas se prendre la tête avec des futilités !

 

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( 1 mars, 2019 )

Ces ruptures qui font si mal

Texte pour une amie … on survit, toujours …

Pourquoi une rupture fait-elle si mal ? Tout d’abord parce qu’une seule des deux personnes a souvent décidé de rompre, laissant l’autre complètement désoeuvrée, au prise avec la peur et le doute. Personne n’en parle ouvertement parce que c’est devenu d’une banalité. Tout le monde quitte tout le monde, simplement parce que notre société se vautre dans un égoïsme qui n’a plus de place pour les vrais sentiments. Seulement, il n’en est rien. Ce n’est pas « normal » de se quitter, autant en amour qu’en amitié. Être abandonné par une personne est similaire à un deuil. On perd cet autre auquel on tenait, dans lequel on croyait, et souvent, on n’a pas les raisons véritables de la rupture, peut-être simplement parce qu’il n’existe pas de vraies raisons. Il n’y a plus que ce vide, cet espace que l’autre prenait par ses mots, son sourire ou bien son amour, son soutien. C’est douloureux, ça fait mal, c’est une vraie blessure. Aimer, en amitié ou en amour, c’est se projeter inconsciemment sur un petit nuage où on se retrouve soit pour discuter avec un ami, soit pour s’aimer dans un couple. Ce nuage est notre bulle de sécurité, stable, que l’on n’a pas envie de voir éclater, et si cela se produit, c’est la catastrophe, notre univers s’écroule, un peu comme si un cyclone dévastait tout. Il ne faut pas croire qu’il y a un âge où cela fait moins mal. Il paraît que c’est scientifiquement lié à une hormone (encore une !) l’ocytocine et la dopamine qui emportent les amoureux dans un rêve. Une rupture brutale après des moments magiques où on y a cru, où on a vraiment vécu à fond cet amour, est pire qu’une drogue que l’on arrêterait de prendre. On se retrouve en manque de cette dopamine qui va conduire parfois à un tel vide que la personne va se retrouver triste, avec juste une obsession, revoir l’autre pour combler cet insupportable manque.

Une rupture brutale fait mal, simplement parce que non préparée, on n’a pu parer le coup. Trop souvent, on se rend même compte que l’on était vraiment amoureux, alors que l’on niait cette réalité.

Et puis un jour, car il y a toujours un jour, la douleur s’efface, on ne sait pas pourquoi.

Il faut avoir conscience tout de même qu’au XXI siècle, les réseaux sociaux ne facilitent guère ce deuil. Soit parce que des tiers nous informent « par pure amitié ! » de ce que devient « l’autre », soit parce que cet autre ayant refusé de nous bloquer, se rappelle simplement à nous, soit encore parce qu’on reste persuadé qu’il y a une chance que ce lien ne soit pas coupé.

 

La bonne nouvelle, il y en a toujours une, c’est que l’on finit toujours par oublier, si on le veut vraiment. Si on n’y arrive pas, peut-être faut-il songer à aller voir un bon psy ?

La seconde, souvent on a idéalisé cet autre, et le jour où on le croise de nouveau, et bien, il ne se passe rien, même pas le coeur qui bat, rien de rien.

En clair, c’est vrai, les couples ne durent pas vraiment de nos jours, mais pourquoi ne pas essayer et surtout pourquoi se retourner vers le passé ? Inutile de réouvrir une plaie qui est enfin cicatrisée !

Il y a une vie après une rupture, alors ce serait trop bête de ne pas la vivre, non ?

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( 1 mars, 2019 )

Si on pouvait habiter quelques secondes dans les souliers des autres …

L’envie de vivre  ce que les autres vivent, cette illusion tenace qui fait souvent passer juste à côté du possible, s’avère de plus en plus fréquente. Notre société ne juge que sur l’apparence, sue ces signes extérieurs qu’autrefois on appelait de richesse.

N’avez-vous jamais capté ces airs dédaigneux sur le téléphone dernier cri qu’une personne d’origine étrangère va sortir de son sac ? Comme si ce droit n’était réservé qu’à l’élite ! Ou bien ce mépris face au voisin qui vient de s’offrir malgré ses revenus modestes une superbe voiture, parce que c’était son rêve. Pourquoi n’en aurait-il pas le droit ?

Et si ces biens matériaux cachaient une profonde solitude intérieure ? Et si ce dernier smartphone avait juste demandé des heures de travail supplémentaires ? Et si…

Que de « et si … »

Les films comiques imaginent souvent des situations cocasses où les personnes échangent leurs vies durant quelques heures ou quelques jours, et où au final, chacun n’a qu’une envie, retrouver ses souliers.

La morale s’avère toujours la même. On veut ce que l’autre possède, mais on ne veut que les belles choses, pourtant chaque individu trimballe son lot de casseroles. Habiter dans les souliers de l’autre reviendrait à endosser aussi bien ses galères qu’attraper les clés de sa superbe Porsche.

Personnellement, je n’ai jamais envié la vie des autres, ni leurs palaces ni leurs villas en bord de mer. Je n’ai jamais désiré non plus ce qui ne m’appartenait pas aussi bien les objets que les hommes. J’aime mes souliers. Ils sont un peu usés, c’est vrai, un peu troués par endroit, mais ils ont le privilège de m’emporter là où j’en ai envie, dans mes rêves aussi bien que dans la réalité, ma réalité. Endosser ceux des autres risquerait de me donner des ampoules aux pieds, alors je passe mon tour. Une fois encore, l’herbe n’est pas certainement plus verte ailleurs, j’en mettrais ma tête à couper !

 

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