L’encre de nos mots
Les milliers de pages couvertes d’une écriture manuscrite, les carnets pleins de souvenirs, des lettres jamais envoyées, voilà l’encre de nos mots séchée depuis des années. Tout auteur conserve ces reliques dans un vieux meuble ou dans un placard, bien rangées. Cette encre peut-elle un jour venir à manquer ? Certainement, selon les aléas de la vie, selon les obstacles, cette encre va s’agglutiner, formant un gros paquet de mots qui vont stagner, qui ne vont plus couler, pour un temps. Que de manuscrits ainsi oubliés dans un tiroir bien fermé ! Et puis un jour, les différents cadenas vont éclater, les mots vont pouvoir s’envoler de nouveau, le rêve va pouvoir simplement se dessiner.
Ces temps-ci, j’ai traversé une phase où l’encre n’a plus trop coulé commençant presque à disparaître sur le papier. Rien n’est pire que de voir les mots trahis, les émotions mal comprises. L’encre déteste être jugée pour ce qu’elle n’est pas.
Peut-être un jour, par obligation, l’encre sèchera définitivement, mais en attente de ce temps, elle continuera de couler doucement, à son rythme, pour que les mots muselés, étouffés, interdits, se rencontrent et dansent sur un papier qui n’est pas encore jauni.
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