( 21 avril, 2019 )

Vendre peu importe les moyens

 

Survolant les réseaux sociaux, j’arrive encore à sourire face à certaines astuces employées par des auteurs pour promouvoir leur livre. Il y en a qui s’avèrent très originales voire cocasses ! Quand on regarde les statistiques nationales et que l’on voit que les français ne lisent  que 1,6 bouquins par an, on peut s’interroger sur le virgule six ! De même au regard des parutions correspondant en moyenne à huit livres par habitants par an, on se doute que beaucoup de livres ne seront jamais lus.

Cela doit-il décourager l’écrivain en herbe pour autant ? En ce qui me concerne, j’ai toujours écrit, je ne pensais pas être lue, j’ai eu cette chance mais ce n’est pas une baisse de lectorat qui assèchera ma plume. Écrire est un besoin, une nécessité, pas toujours, parfois, qui s’invite et que je compte bien garder à ma table le temps du reste de ma vie. Après, vendre n’est pas ma raison de vivre ni mon obsession. Je préfère de beaucoup être lue que vendue. Cela peut sembler un pléonasme, et pourtant ! Être lue se dessine comme une véritable interaction avec le lecteur, une personne qui a une envie réelle de découvrir mes mots. Tandis que vendre, à l’inverse, c’est indirectement imposé à des salons ou des dédicaces un livre à un parfait inconnu qui parfois va se sentir obligé de prendre le roman, qui ne le lira pas ou pire qui n’ira parfois pas le payer.

Dernièrement je lisais un post sur une page auteur où ce dernier se gargarisait de trouver tous les stratagèmes pour se faire « le plus de pognon possible » quitte à ne pas toujours être vraiment honnête ! Ouille ! Faux commentaires, choix de chroniqueurs de complaisance, investissement sur des publicités payantes pour faire croire à des ventes, création de publicités mensongères du style « 500 000 lecteurs » alors qu’il n’est question que de livres téléchargés gratuitement ! Mais pourtant, cela marche ! J’ai un peu de mal avec cette mentalité qui me glace. Je ne dis pas qu’écrire n’est pas un travail, mais cela doit avant tout une passion. Tout le monde n’est pas Victor Hugo.

Écrire juste pour vendre n’offrira que des ouvrages au goût du temps, qui ne passeront pas dix ans, et on le voit bien, à notre époque, ce ne seront les fameux livres de développement personnel ou les romances young adults.

Faut-il se plier à cette mode en tant qu’auteur ou préférer jouer simplement avec les mots pour le plaisir ?

Vendre à tout prix pour écraser les autres, pour se mettre en avant, cela n’a jamais été ma façon d’être. J’aurais un peu l’impression de me prostituer pour que l’on découvre mes mots. Je préfère laisser ma plume voyager quitte à avoir moins de lecteurs mais des vrais qui feront partie de ce 1,6, qui se seront arrêtés sur le mien, et non sur celui du voisin, et qui peut-être au final l’auront tout simplement aimer.

 

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