( 30 juin, 2019 )

Tout est dans la tête ! Ben voyons !

Combien de fois n’ai-je entendu que les dysfonctionnements thyroïdiens sont dans la caboche ? Comme si le malade avait pris un Vidal, regardé les différents symptômes et décidé que cette maladie allait lui correspondre ! Pourquoi tant de médecins voire de spécialistes réagissent ainsi ?

Voilà une des réponses de Gérard D, endocrinologue en Belgique :

« Mes confrères ne jugent cette pathologie que sur les normes laboratoires et n’arrivent pas à concevoir qu’un patient peut souffrir d’une pathologie thyroïdienne sans pour autant avoir de gros écarts au niveau des formules sanguines. »

Tout est dit. C’est une maladie complexe, dont on ne connaît pas avec certitude le pourquoi du comment.

Un dysfonctionnement thyroïdien peut se retrouver déclenché après une grossesse, la ménopause, tout comme il peut s’agir d’un intestin qui réagit mal, de l’alimentation, des pesticides, voire de Tchernobyl.

Quant aux maladies auto-immunes comme Basedow et Hashimoto, elles trouvent souvent leur ancrage dans une situation de gros stress, de choc post traumatique, de deuil, divorce. Mais ce n’est pas une généralité. Il y a des cas dont on ne saura jamais la raison.

Un pas, un seul pour ces médecins qui ne veulent pas se creuser la cervelle que de faire le lien entre un choc émotionnel et la montée des anticorps. Un pas, un seul, pour affirmer que c’est au final le malade qui va déclencher psychologiquement sa pathologie. Et quand bien même, cela enlèverait-il le mal être ? Cela empêcherait-il les médecins de chercher à mieux soigner les différents symptômes ?

Car une fois cette maladie sur les rails, tout ne va pas disparaître d’un coup de baguette magique. La souffrance est bien réelle. La fatigue ne va pas disparaître du jour au lendemain, et pourtant combien de médecins osent encore dire à leurs malades : un petit coup de Levothyrox et vous allez aller mieux. Et bien non ! Il faudra du temps pour que l’hormone de synthèse permette au corps de retrouver son tonus, il faudra du courage au patient souvent découragé par les kilos, les pertes de mémoire, les cheveux que l’on retrouve sur nos vêtements par poignée, les vertiges, maux de dos, maux de tête, problèmes cardiaques, et la liste est longue.

Il faut que cesse ces regards négatifs que les autres vont poser sur les malades effaçant petit à petit l’image positive d’avant.

Le médecin tout comme l’entourage professionnel et familial devrait être juste bienveillant. Il devient urgent de poser un nouveau regard sur cette maladie bien plus compliquée qu’il n’y parait, de se mettre à la place de celui qui essaie de sortir la tête de l’eau et d’éviter de l’enfoncer un peu plus.

Il y a une vie avant d’avoir une maladie thyroïdienne, il y a aussi une vie après, mais cette vie sera inéluctablement différente. Il faut l’accepter. Il faut que les autres l’acceptent. Il faut surtout que les autres ne soient pas dans la critique négative. Tout changement est difficile à vivre. C’est à chacun de s’entraider, de se tenir la main, de se glisser des « trucs » ou des conseils, afin de tenter de vivre au mieux!

 

L’association « L’envol du papillon » aura bientôt deux ans !

Et le recueil Maladies thyroïdiennes, dévoreuses de vie ( incluant Hashimoto, mon amour) bientôt un an …

Une surprise dans quelques jours !

 

Continuez à faire vivre ce livre qui devrait se trouver dans toutes les bibliothèques ! Merci pour les malades.

 

https://www.evidence-boutique.com/samsara/maladies-thyroidiennes-devoreuses-de-vie

 

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( 30 juin, 2019 )

Cette bave collante que l’on nomme ragot.

Allez savoir pourquoi, les gens aiment « ragotter », histoire de meubler leur triste vie peut-être, histoire de sa donner l’illusion d’être intéressant. Vous avez déjà constaté certains attroupements devant les parvis des écoles, ces regards un peu fuyants, ces messes basses, bienvenue dans l’univers des ragots. Nul besoin d’avoir fait Saint Cyr, il faut juste avoir la langue bien pendue ! Peut-être aussi un oeil aussi puissant qu’un laser :)

Un claquement de doigt et la bave se déverse. Elle peut s’accrocher à un petit rien : ce sera l’enseignant qui aura osé ( eh oui ! Quelle ironie !) punir le petit chérubin parce qu’il avait simplement tabassé son copain qui l’avait mal regardé. Franchement, un enseignant qui agit ainsi, c’est la peine de mort assurée ! Et cet autre, vous avez vu comment il s’habille, vous avez vu celle-là et sa voiture de luxe ? Ce n’est pas avec son salaire d’enseignante qu’elle peut se payer ça ! Quant à madame Truc, c’est inacceptable de laisser une enseignante avec un tel vécu ! Quoi ? Cela ne se voit pas ? Elle n’est pas vraiment française, ça craint ! Elle a vécu un deuil, faut la virer ! Elle est souriante, aïe c’est louche, elle n’est pas normale !

Ragots, commérages, peste du vingt-et-unième siècle. Ragots destructeurs, glaives lancés atteignant parfois leur but.,

Au final, une réalité : un ragot ne peut vivre que s’il a des oreilles pour se nourrir ou des idiots pour les entretenir. Et il y a malheureusement trop de c… sur cette terre ! Alors la bave peut coller aussi longtemps que du chewing-gum.

Une seule porte de sortie : ignorer, se boucher les yeux, les oreilles, et toujours conserver sa bonne foi ! Un ragot reste un ragot, et toujours la vérité éclatera !

 

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( 29 juin, 2019 )

Ne pas laisser le passé définir sa vie

 

Vivre, c’est avancer en laissant sur un banc ses vêtements usés. Il ne sert à rien de ressasser le passé, de s’en couvrir comme un manteau qui ferait transpirer. Il y a toujours un moment où il faut avoir la force de s’en débarrasser. Bien sûr, allez-vous me dire, ce passé laisse des résidus, il s’accroche, et c’est bien normal. Ne sommes-nous pas le fruit de nos expériences ? Seulement, ce passé qui nous a construit n’est qu’une pierre dans le chemin de notre vie. Il n’est pas là pour nous cataloguer, ni pour définir notre vie. Nous ne sommes pas « celui qui a vécu ce deuil ou ce drame », « celui qui a failli » « celle qui a réussi et a tout laissé tomber ». Nous ne sommes pas un évènement, nous sommes juste un être humain capable d’émotions, susceptible de faire des erreurs. Notre vie n’est définie que par les routes que nous traversons et non par juste un fait que certains pourraient pointer du doigt. Le temps n’est rien qu’une illusion. Ne donnons pas au passé le pouvoir de transformer notre réalité.

 

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( 28 juin, 2019 )

Faut-il suivre ses intuitions ?

La majorité de nos intuitions ne sont pas le fruit du hasard, n’importe comment pour moi le hasard n’existe pas vraiment. Nos intuitions sont une sorte de sixième sens présent pour nous alerter d’un danger imminent ou d’une erreur de jugement. J’ai toujours suivi mes intuitions, parfois je me suis trompée, simplement parce que les autres, eux, n’étaient pas sincères. Mais mes ressentis même non rationnels se sont souvent révélés justes.

Combien de fois je me suis retrouvée face à une situation future où je devais faire un choix et où soudain  au moment d’agir, je ne ressentais qu’un immense malaise qui me faisait reculer, choix se révélant sur le long terme judicieux. Pourtant rien ne pouvait laisser entrevoir un réel problème à venir.

Parfois j’ai agi contre cette intuition me voilant la face, et le résultat fut déplorable. D’autres fois, j’ai foncé sans réfléchir et je n’ai récolté que de magnifiques fruits. À chaque fois, cette certitude était une évidence. Je sais que je peux me tromper, parfois je le voudrais de toute mon âme, mais c’est la réalité qui prend le dessus. J’ai une bonne intuition, peut-être un don ? C’est un avantage et parfois une contrainte car suivre son intuition n’est pas toujours facile. Qui n’a pas rêvé de franchir des montagnes sans harnais de sécurité ? De claquer la porte de son travail, de partir à l’étranger ? Le fameux coup de tête … Seulement au final, et bien, l’intuition ne va pas suffire. Il faut oser sans pour autant se jeter d’un pont sans savoir nager.

Peut-être simplement accepter de ne pas tout comprendre ? De se laisser guider par notre petite voix intérieure qui nous invite simplement à nous faire du bien ?

 

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( 27 juin, 2019 )

Cette canicule

 

Ah, on en parle de cette canicule, comme si c’était l’événement du siècle. On en a déjà vu des journées chaudes, sans air. Comme si c’était un scoop. Les mômes d’aujourd’hui ne sont pas en sucre. Et puis, si on respecte bien les consignes, certes, on sera un peu fatigués, mais dans quelques jours, on sera sur pied. En faire la une des médias permet de faire oublier les réformes qui passent en douce comme l’arrêt du remboursement des médicaments homéopathiques !

Parlons plutôt des personnes âgées, des enfants dans les hôpitaux où de la climatisation ne marche pas toujours, des sans abris à qui on refuse un endroit frais pour se ressourcer, des mamans qui vont accoucher. Eux sont à plaindre, mais le commun des mortels passe son temps à grogner. Il fait trop chaud, il fait trop froid, il neige, il verglace, il grêle, il y a du vent. Jamais content !

Voyons la vie sous un autre angle. Un peu de chaleur évite les attroupements dans les cités, les manifestations violentes, pas de Gilets Jaunes en vue, un peu de chaleur permet aux vieilles douleurs de s’atténuer, un peu de chaleur permet au linge de sécher plus vite, un peu de chaleur offre des fruits plus juteux.

La liste serait aussi longue que les points négatifs alors cessons de ne regarder que le côté vide du verre et jetons un regard sur l’autre moitié. Vous verrez, la vie n’en sera que plus savoureuse !

Bonne journée caniculaire !

 

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( 26 juin, 2019 )

Le désespoir est la plus grande des erreurs

Il y a ceux qui sont naturellement négatifs, ceux qui se disent positifs et véhiculent du négatif, et les autres. Je sature un peu des deux premières catégories toujours là pour donner de grandes leçons de morale et qui s’enfoncent dans leurs propres pensées souvent très égocentriques. Ces dernières ne disent pas qu’elles sont désespérées, elles disent juste que rien n’a de sens. Ce seront ces auteurs toujours à se plaindre qu’ils ne sont pas lus, qu’ils ne font pas de ventes, ces autres à pleurnicher sur leur vie ou celle retransmise par les réseaux sociaux. Comment voulez-vous ainsi que le désespoir ne pointe pas son nez ? De là à plonger dans la dépression, il n’y a qu’un pas.

Une fois encore, j’ai envie de dire que nous véhiculons bien malgré nous de multiples émotions, les parsemant au passage, les distillant tel un parfum, une odeur sans nous en rendre compte. Partager une peine est un bienfait qui unit positivement les êtres. Ressasser sans cesse une frustration financière, un problème avec son patron ou un livre non vendu, un amour perdu n’apporte rien de positif. L’énergie transmise sera source de désespoir et il suffira d’être une éponge à émotions pour tout absorber.

Cultivons des fleurs d’espoir à partager. Se complaire dans un pseudo désespoir invite à s’y maintenir comme s’il n’y avait aucune autre option. Il y en a pourtant une essentielle : donner un vrai sens à sa vie.

 

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( 25 juin, 2019 )

Le sablier du temps

Le temps est un ami pervers qui avance à petits pas, masqué, sans prévenir. Il est là caché dans l’ombre et pourtant bien présent dès le jour de notre naissance. Par moment, il vacille telle une bougie, semble parfois s’éteindre, mais continue, inexorablement sa route. Et un jour, on se retrouve face au miroir de la vie et on blêmit. Même si en dedans on a toujours vingt ans, les rides et les cheveux blancs nous rappellent qu’il y a eu un « avant ». On se dit que le passé est bien plus grand que les années qui nous restent à vivre. L’envie de hurler nous saisit en voyant ce sablier se remplir peu à peu ne laissant que quelques grains de sable. Notre vie n’est alors plus liée à ce temps qui au fond n’est juste qu’une brûlure dont les blessures cicatrisées peuvent à tout moment se réouvrir.

Alors que faire ? Le regarder se déverser ou simplement l’oublier ?

 

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( 24 juin, 2019 )

Ma vie de prof

Dernièrement, je lisais cette citation : « La seule chose qui me motive le matin, c’est de savoir à quel point les élèves seraient heureux de savoir que j’étais absent. » alors oui, c’est vrai ! Les gamins sont contents le premier jour lorsque la maitresse n’est pas là, voire le second puis voilà qu’arrive la remplaçante et là, l’absence prend tout son sens parce qu’un lien se créé. Vingt-six ans de vie de prof des écoles, ce n’est pas rien. Calculez ! Une moyenne de vingt-huit loupiots par classe, cela en fait des Marie, Nicolas, Yanis, Yacine, Mohamed etc que ma route a croisés ! Parfois je tombe dans la rue sur des anciens tenant par la main un diablotin de deux ans, et je prends une sacrée claque!

Bien sûr ma vie de prof en a vu des réformes toutes aussi stupides les unes que les autres, annulant les précédentes, recommençant ce qui s’était fait dix ans plus tôt.

Et les manuels, doit-on en parler de ces livres scolaires que nous sommes  tenus de changer au rythme des ministères ? 2012-2016, euh un peu court pour tant d’argent dépenser non ? J’ai depuis longtemps cessé d’être dans les clous, préférant taper mes exercices plutôt que gaspiller de l’argent inutilement.

Doit-on parler des nouvelles technologies indispensables à nos élèves mais où aucune formation correcte n’est offerte pour les diplodocus comme moi ? Comment apprendre à un gosse à coder quand on n’arrive même pas à faire un truc basique en dehors du traitement de textes ? Et je ne suis pas la seule dans ce cas. Installation de TBi , super ! Mais sans Internet dans les classes, quel intérêt ? Vingt ans que l’on réclame un minimum pour permettre aux enfants de faire des recherches ! Peut-être mes collègues auront-ils enfin cette chance l’an prochain ?

Ma vie de prof, comme je l’ai aimée ! Si, si, elle va certainement un peu me manquer, quoique à bien y penser, ces journées parfois sans pause, où même aller faire pipi relève du parcours du combattant, celles où la pluie tombe si fort que l’on se retrouve coincée dans notre classe sans pouvoir parler à un adulte, ces montagnes de copies à corriger, ces soirs où on s’endort en rentrant tellement on est exténués, et ces week-end bousillés par les livrets à finaliser ou les projets à préparer. Tout ça, ce sera sans regret !

Ma vie de prof ce fut aussi ces mains que j’ai serrées, ces parents bienveillants qui se sont confiés, ces relations qui ont perduré « après », ceux aussi qui n’ont pas toujours apprécié que je pointe du doigt leur façon d’éduquer, mais majoritairement beaucoup d’attentions partagées.

Ma vie de prof, ce fut aussi mes séjours en classe transplantée, en particulier la Dordogne que je ne pourrais jamais oublier !

Ah ma vie de prof, je pourrais en écrire un bouquin si je n’avais pas tant de manuscrits commencés, mais je sais malgré tout qu’une fois la porte fermée, je jetterai la clé, parce que ma vie de prof, même si je l’ai passionnément aimée, elle m’a sacrément égratigné la santé !

 

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( 23 juin, 2019 )

Mes dernières semaines

Écourtées avec la disparition de ma maman, je réalise ce matin qu’il ne me reste à partir de demain que deux semaines, soit exactement huit jours de travail. Ensuite, je serai en vacances puis en pré-retraite au 1er Septembre. Ouille ! Cela fait un peu choc :)

J’oscille entre une certaine appréhension de voir cette nouvelle aventure se dessiner, par choix mais surtout par obligation de santé, de la joie afin de pouvoir pleinement me consacrer à mes passions : l’aquarelle, l’écriture, la visite des musées, un peu d’angoisse aussi dans l’idée de ne plus pouvoir transmettre mon savoir parce que j’aime m’occuper des gamins, un soupçon de tristesse également de laisser mes collègues et plein d’autres sentiments.

Deux semaines qui vont être blindées entre les réunions à gogo, les remises de livrets, la kermesse, les derniers projets à finaliser, et ma fiesta de départ. Deux semaines où je vais devoir ranger, vider, jeter des souvenirs bons et moins bons, deux semaines où au bout, je fermerai une page, encore une. Cela commence à faire beaucoup de pages de tournées en quelques semaines. Mais elles se tourneront, et l’après se dessinera, autrement que je l’avais prévu puisque j’avais anticipé de prendre ce temps pour m’occuper plus de ma maman, mais certainement pour le meilleur.

Deux semaines, c’est court sur une vie et pourtant elles vont s’écrire à l’encre lumineuse car elles seront uniques, immortalisées pour l’éternité.

Ce n’est pas rien les deux dernières semaines … à partir de demain !

 

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( 23 juin, 2019 )

Seule, elle était seule.

 

Elle avait pris ses repères dans un petit cocon. On était rassurés. Cette fichue maladie la mettait en danger. N’avait-elle pas un jour sur le bord de sa fenêtre du troisième voulu s’envoler ? Elle avait toujours rêvé d’être un oiseau. C’est libre un oiseau. Et libre elle ne l’était plus. Son corps commençait à répondre à l’envers, elle tombait souvent. Mais c’était surtout dans sa tête que tout déraillait. Elle était bien sa chambre, grande, au rez-de-chaussée, éclairée. Elle avait une salle de bain fermée et même la télé.

La résidence était entourée d’un jardin fleuri. Elle qui adorait être dehors, elle était gâtée, enfin, c’est ce que je voulais me persuader. J’ai dû prendre sur moi et dessiner un air enthousiasmé lorsque je l’ai la première fois laissée. Elle savait qu’une fois les papiers signés, il n’y aurait plus de retour possible. Elle ne finirait pas sa vie chez elle, elle ne reverrait plus son appartement où elle avait vécu tant d’années.

Elle n’a jamais su qu’une fois la grille passée, je me suis effondrée. J’avais l’impression de l’avoir abandonnée. Que faisait-elle dans cette antichambre de la mort ? Cette maison médicalisée où on avait restreint sa liberté ? Aurais-je dû la laisser risquer de se tuer seule chez elle ? L’ai-je placée pour me déculpabiliser ?

Elle s’y est habituée, mais en triant les petits papiers qu’elle avait un jour écrit, j’ai eu le coeur brisé. D’une main tremblante, d’une écriture presque illisible, elle avait griffonné en boucle le nom de sa maladie : démence de Lewy, comme si ce simple nom la rassurait,  comme si elle ne devait pas l’oublier. Et puis, tout au fond, en boule, j’ai trouvé des posts it avec dessus ces mots « seule, seule » écrits de plus en plus gros, de plus en plus mal avec le temps qui passait et la maladie qui s’installait.

Malgré tout mon amour, malgré ma présence régulière, elle était seule avec sa maladie, seule avec ses cauchemars, seule malgré un personnel dévoué.

Est-ce cela vieillir ? Être seule  même entourée de monde ? Être seule à supporter cette maladie ?

 

@texte protégé

 

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