( 24 juin, 2019 )

Ma vie de prof

Dernièrement, je lisais cette citation : « La seule chose qui me motive le matin, c’est de savoir à quel point les élèves seraient heureux de savoir que j’étais absent. » alors oui, c’est vrai ! Les gamins sont contents le premier jour lorsque la maitresse n’est pas là, voire le second puis voilà qu’arrive la remplaçante et là, l’absence prend tout son sens parce qu’un lien se créé. Vingt-six ans de vie de prof des écoles, ce n’est pas rien. Calculez ! Une moyenne de vingt-huit loupiots par classe, cela en fait des Marie, Nicolas, Yanis, Yacine, Mohamed etc que ma route a croisés ! Parfois je tombe dans la rue sur des anciens tenant par la main un diablotin de deux ans, et je prends une sacrée claque!

Bien sûr ma vie de prof en a vu des réformes toutes aussi stupides les unes que les autres, annulant les précédentes, recommençant ce qui s’était fait dix ans plus tôt.

Et les manuels, doit-on en parler de ces livres scolaires que nous sommes  tenus de changer au rythme des ministères ? 2012-2016, euh un peu court pour tant d’argent dépenser non ? J’ai depuis longtemps cessé d’être dans les clous, préférant taper mes exercices plutôt que gaspiller de l’argent inutilement.

Doit-on parler des nouvelles technologies indispensables à nos élèves mais où aucune formation correcte n’est offerte pour les diplodocus comme moi ? Comment apprendre à un gosse à coder quand on n’arrive même pas à faire un truc basique en dehors du traitement de textes ? Et je ne suis pas la seule dans ce cas. Installation de TBi , super ! Mais sans Internet dans les classes, quel intérêt ? Vingt ans que l’on réclame un minimum pour permettre aux enfants de faire des recherches ! Peut-être mes collègues auront-ils enfin cette chance l’an prochain ?

Ma vie de prof, comme je l’ai aimée ! Si, si, elle va certainement un peu me manquer, quoique à bien y penser, ces journées parfois sans pause, où même aller faire pipi relève du parcours du combattant, celles où la pluie tombe si fort que l’on se retrouve coincée dans notre classe sans pouvoir parler à un adulte, ces montagnes de copies à corriger, ces soirs où on s’endort en rentrant tellement on est exténués, et ces week-end bousillés par les livrets à finaliser ou les projets à préparer. Tout ça, ce sera sans regret !

Ma vie de prof ce fut aussi ces mains que j’ai serrées, ces parents bienveillants qui se sont confiés, ces relations qui ont perduré « après », ceux aussi qui n’ont pas toujours apprécié que je pointe du doigt leur façon d’éduquer, mais majoritairement beaucoup d’attentions partagées.

Ma vie de prof, ce fut aussi mes séjours en classe transplantée, en particulier la Dordogne que je ne pourrais jamais oublier !

Ah ma vie de prof, je pourrais en écrire un bouquin si je n’avais pas tant de manuscrits commencés, mais je sais malgré tout qu’une fois la porte fermée, je jetterai la clé, parce que ma vie de prof, même si je l’ai passionnément aimée, elle m’a sacrément égratigné la santé !

 

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1 Commentaire à “ Ma vie de prof ” »

  1. 010446g dit :

    Elle te travaillera vingt ans encore après l’avoir quittée.

    Dernière publication sur le radeau du radotage : Voyager dans le rêve des autres

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