Le désir sexuel est-il une fin en soi ?
Ah ! Ce désir qui fait couler inlassablement de l’encre depuis des siècles, peint par les artistes, clamé par les poètes, ce désir est-il une fin en soi ?
Le désir pur existe depuis notre naissance, il apparaît d’abord sous la forme de la faim qui est un des premiers désirs du nouveau-né, puis ensuite naîtra tout un panel de désirs se mélangeant souvent à l’envie, mais ce n’est pas ce désir là qui fait la une des magazines d’été, s’apparentant au besoin conscient ou inconscient de posséder l’autre. Ce désir est très présent à l’adolescence, l’âge où les hormones bouillonnent, mais il devient beaucoup plus pathologique s’il reste constant à l’âge adulte où il doit être contenu. On ne voit que trop souvent les dérives de ces désirs non contrôlés conduisant à des violences sexuelles, des actes de pédophilie, des viols, des agressions, des harcèlements.
Le désir sexuel n’est pas une fin en soi. C’est un concept pourtant trop souvent véhiculé par les médias, par les sondages avec leurs questions redondantes sur la qualité des relations intimes, sur leurs nombres, comme si ce qui se passait au lit était le fondement même du couple et surtout comme s’il existait « une norme » du bonheur.
J’ai lu il y a quatre ans un commentaire sur mon blog venant d’une femme dont la vie personnelle s’est terminée en véritable enfer. Un conjoint, pire qu’un lapin, qui la « baisait » ( car effectivement il n’y a plus d’amour dans de tels actes) chaque nuit sans exception ( règles ou pas, grossesse, accouchement, malade ou pas) durant plus de dix ans. La pauvre femme a fini par quitter le navire, dégouttée du sexe, et surtout bonne pour une psychanalyse qui a duré des années avant d’accepter qu’un autre la touche de nouveau. Honnêtement vous auriez tenu dix ans vous ? Moi, même pas en rêve !
Le désir est une réalité qui peut prendre différents visages, qui appartient à chacun, qui devra être géré au mieux avec l’autre, sans imposer un pouvoir comme ce fut le cas dans ce témoignage, car même mariée, pour moi, cette femme subissait un viol quotidien.
Contrairement à l’idée reçue, les hommes « normaux » n’ont pas que ce désir constant en tête, certains souvent lié à une frustration venant de leur enfance, mais la majorité ne voit pas une femme comme un vulgaire objet sexuel, et trop souvent ce sont les femmes elles-mêmes qui posent des barrières. Nombreuses celles qui refusent d’avoir des hommes comme amis pour cette raison et c’est bien dommage ! Un ami homme est une véritable bénédiction ! Savoir dire non reste une nécessité et permettra aux hommes de demain de connaître la limite du désir et d’apprivoiser positivement « le leur » en sachant que seul le bonheur est une fin en soi, et non le désir.
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