Le respect n’est plus ce qu’il est.
Une petite anecdote. Marchant beaucoup depuis quelques semaines, voilà que j’assiste à une scène qui m’a fait bondir. Un pauvre balayeur un peu simple d’esprit avait fait un tas avec ses feuilles, alors que passent un groupe de trois gamins de l’âge de mes élèves, ces derniers donnent de violents coups de pieds dans le tas réduisant à néant des heures de travail. Le pauvre homme ne disant rien, fixait son tas disparu.
Je ne suis plus enseignante, seulement l’injustice, je ne supporte pas alors du haut de mon petit un mètre cinquante-sept, je suis allée vers ces sales gosses. D’abord, l’un deux, celui qui se voulait le chef, m’a toisée. N’ayant pas baissé les yeux, il a fini par se justifier, que c’était juste un jeu. Je n’avais toujours pas dit un mot me contentant de les regarder. Le plus petit, certainement huit ans, m’a dit que ce n’était pas bien. Je lui ai donc avec douceur demandé pourquoi. « Ben, parce qu’il travaille » « Et ? » « Faut pas détruire le travail des autres ». Soulagée de voir que ces mini racailles avaient tout de même un peu d’éducation, je leur ai montré le carnage du doigt. « Et vous faites quoi maintenant ? » Les loulous se sont regardés et sont allés sans piper mots refaire le tas sous les yeux éberlués du brave homme. Une petite discussion sympathique a suivi. En partant, j’ai eu droit à un « merci m’dame et bonne journée ! »
Moralité : le respect n’est plus ce qu’il était seulement on catalogue trop vite la jeunesse de délinquante. N’avons-nous pas à notre époque arracher des herbes, donner des coups de pieds dans des tas de cailloux ? Notre société est tellement peu propice à l’espace, à la liberté que les enfants se trouvent réduits à faire des bêtises.
Bien sûr, ils avaient bien vu qu’ils avaient affaire à une personne un peu limitée, et c’est peut-être le respect de cet handicap invisible qui devrait être beaucoup plus travaillé dans les écoles. Je l’ai constaté durant de nombreuses années, tombant moi-même dans ce piège, nous parlons souvent des handicaps visibles ( fauteuils roulants, cécité, surdité) en omettant les déficients mentaux qui pourtant sont nombreux. Résultat ces derniers créent un point de vulnérabilité dans lequel tombe à pieds joints les marmots. Il suffit juste de poser les bons mots, volatiles certes, mais qui peut-être un jour atteindront leur but ? Non, rien n’est perdu …
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