Suite à mes derniers articles sur l’édition, voilà une question qui revient souvent avec son cortège de plaintes et de détracteurs. N’en déplaise à certains, on ne vit plus à l’ère des Bisounours. Tout change, même le monde du livre. Alors avant de critiquer publiquement ou plus sournoisement un éditeur ou le fonctionnement d’une édition (souvent des critiques d’auteurs frustrés d’avoir été refusés ou de n’avoir pas eu les honneurs escomptés), il faut regarder la société d’aujourd’hui. Tout d’abord et c’est important simplement parce que le monde change à cause du livre numérique qui est de plus en plus en vogue de par son coût ( autour de 2,99€), sa facilité de stockage et sa diversité. Hormis les inconditionnels du papier, il en reste, nombreux sont ceux, en particulier les jeunes générations, qui ne lisent plus que sur leur Smartphones, et n’en déplaise aux mauvaises langues, c’est une bonne chose, car l’important reste la lecture ! Si on peut amener des jeunes à lire par ce biais, c’est une révolution positive.
Chaque année, on annonce que le livre papier est en baisse, et pourtant certains auteurs continuent de fustiger une édition qui ne vend pas, une édition qui n’investit pas assez sur le papier. C’est comme si on vous demandait à vous de mettre votre salaire dans des actions à risque, avec quoi payeriez-vous ensuite votre loyer ?
L’homme veut tout, immédiatement, sans empathie, sans concession.
Et on s’étonne que le monde tourne mal?
Je ne pense pas que le livre papier soit vraiment en danger, surtout dans un avenir où l’électricité sera peut-être restreinte. Je pense juste qu’il faut s’accommoder aux deux. Transformation ne veut pas dire échec. Juste évolution.
Lorsque les médiathèques se sont ouvertes, les gens criaient au scandale des livres qui étaient prêtés. Aujourd’hui, nul ne se permettrait de critiquer un lecteur qui s’approvisionne à une bibliothèque chaque semaine, et pourtant que de droits d’auteur perdus ! Tout comme qui viendrait à lyncher une personne qui lance un livre voyageur ( système très à la mode depuis une dizaine d’années) ? Par contre, un lecteur qui va partager un epub à un tiers se retrouve insulter sur un groupe avec violence. Quelle différence avec un livre papier prêté de main à la main ? Le monde du livre se transforme, la manière de lire également, malheureusement les mentalités restent bien figées !
Pour conclure ( et cette conclusion n’engage que moi), je pense que ce ne sont pas les éditeurs qui sont à montrer du doigt, car beaucoup font ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont ( et notre gouvernement n’aide pas beaucoup !). Ce serait plutôt les géants comme Amazon qui sont un vrai danger pour les éditions. Sans oublier, le milieu de l’autoédition qui reste en constantes progressions, et même si les romans sont de moins bonnes qualités, interrogez les lecteurs du métro, voys constaterez que les fautes, ils s’en moquent ! Ce qu’ils veulent c’est de la lecture facile pour que le trajet passe plus vite. Au passage, je viens d’abandonner un excellent polar criblé de coquilles d’un grand écrivain français publié dans une maison d’édition connue. Alors que cesse aussi cette critique des « petits » ! Lui, je n’ai vu aucun commentaire négatif à se poser encore la question sur cette histoire de commentaires sur Amazon qui détruit volontairement bien des livres ( mais c’est un autre sujet)
Peut-être, quitte à faire hurler les auteurs frustrés, pour sortir la tête de l’eau, les ME ne devraient miser que sur un nombre restreint d’auteurs, ceux qui ont un vrai potentiel, ceux qui ont une vraie chance d’être lu ? Pas juste ? Simplement selon moi un retour aux éditions d’antan. Offrir une chance à tous les auteurs d’être lus ne veut pas dire investir sur tous les ouvrages. Ce serait la fin assurée des ME.
Mais une fois encore, cela n’engage que moi …