( 27 octobre, 2019 )

Analyses prises de tête !

Il n’y a pas à dire, au début de ces maladies thyroïdiennes, on panique à la moindre prise de sang. Angoisse de voir cette TSH monter ou descendre au grès de ses humeurs ! Pour tout arranger, on se heurte à l’incompréhension médicale pour qui une variation de TSH n’est rien à côté d’un changement de glycémie par exemple.

Cela n’arrange pas l’anxiété des malades, car une chose est sûre, si on va se déranger pour faire une prise de sang, c’est que l’on ne sent pas bien dans notre corps et de ce fait, on sait, nous, que quelque chose cloche. On attend du toubib un petit mot compatissant, après tout pour 23€, il pourrait faire un effort, non ? Et trop fréquemment, on se heurte à un mur.

La TSH est dans les normes. Merci. Au revoir. Qui ne l’a pas déjà entendu ? Qui n’est pas ressorti en larmes d’un rendez-vous où on avait tout misé, un espoir vite effacé ?

Parce que la norme c’est quelque chose dans notre société. Elle n’est pas totalement à dénigrer. Il faut bien des repères pour commencer, mais après ? En France, on met tout le monde dans le même panier ! Pas de jaloux, seulement hypothyroïdie, hyperthyroïdie, Hashimoto, Basedow, cancer de la thyroïde, que des cas différents de dysfonctionnements. Et pire encore, au sein même de ces cas, chacun va réagir différemment. De quoi y perdre son latin.

C’est pour cela que des études canadiennes ont ciblé l’importance de la « zone de confort », cette zone qui sera différente pour chacun, qu’il est bon d’atteindre et surtout de garder.

Qu’est-ce que la zone de confort ? Un dosage de la TSH dans lequel vous aurez le minimum de symptômes en particulier fatigue, cardiaque et mémoire. Elle se trouvera dans la norme officielle des laboratoires mais pourra fort bien frôler le minima sans que ce soit dangereux pour le malade ( c’est souvent le cas pour Hashimoto où beaucoup de normes de confort sont autour de 0,5)

On trouvera aussi que pour faire un bébé, il est important que la TSH soit autour de 2 ou 2,5.

Et la liste est longue.

On comprend ainsi la souffrance de certains malades dont les médecins refusent de regarder autre chose que la norme de labo. Une adhérente nous a raconté avoir consulté avec une TSH à 4,5 ( le maximal du labo était 4,8). Elle était épuisée dès le lever, perdait ses cheveux, oubliait sans cesse ce qu’elle avait à faire, flirtant avec une grosse déprime. Le praticien refusa de lui donner un traitement et la renvoya chez elle avec juste un anxiolytique. Six mois après, elle fut diagnostiquée Hashimoto. Elle dut changer de médecin car ce dernier refusait toujours de la soigner « au vu de ses résultats ».

Avoir un dysfonctionnement thyroïdien, c’est apprendre à écouter son corps surtout lorsque l’on a une maladie auto-immune. On entend beaucoup de choses fausses sur les réseaux sociaux, comme quoi une maladie auto-immune peut disparaître avec un claquement de doigts. Si cela pouvait être vrai ! Il n’en est rien. Hashimoto est à vie ! Un dysfonctionnement du corps qui va imposer à nos anticorps d’attaquer notre thyroïde. Peu importe la raison ! Elle sera aussi différente pour chacun d’entre nous.

On doit donc cohabiter avec cette bombe qui par vagues va nous voler notre concentration, va nous faire prendre des kilos, va perturber notre libido, va nous rendre aussi lent qu’un escargot. Pour que la cohabitation soit la meilleure possible, il est important d’écouter son corps afin de pouvoir interagir en adaptant parfois ponctuellement son traitement, sans pour autant se précipiter vers le premier labo du coin. Le moindre changement de vie va influencer notre thyroïde en bien comme en mal, et apprendre à mieux la connaître, c’est une manière d’apprendre à vivre mieux.

Mais c’est un long parcours que traversent de nombreux papillons !

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