La paresse
Je n’ai pas vraiment appris dans ma vie à être paresseuse, peut-être parce qu’après avoir eu cinq enfants, je me suis sentie obligée d’être à la hauteur comme on dit, d’assurer aussi bien au niveau du travail que de ma vie familiale. Résultat, j’ai plus ou moins consciemment rayé le mot « paresse » de mon vocabulaire, ne m’autorisant pas à prendre du temps pour moi. Et puis, la donne a changé. Deux décès « de sang » comme on dit en moins de quatre mois, une vraie claque de la vie et là, je ressens comme par magie ce besoin de ne rien faire, de me laisser vivre, de m’autoriser à ne rien brusquer et franchement, c’est diablement bon !
Paresse pour faire du sport sans culpabiliser, car je sais que je marche quotidiennement ou presque, que je fais duvélo d’appartement ou du tapis quand je veux, et cela me va ! Et puis au fond qu’est-ce que cela changera puisque l’on finit tous les pieds devant ? Pourquoi nous obstinons-nous à vouloir avaler des heures à suer ? C’est la même chose avec les régimes, comme si le début de l’hiver était le bon moment alors que le froid nous grignote les orteils. Si je fais attention, c’est pour mon cardio et non pour une image à renvoyer.
Pas envie de sortir, juste besoin de se retrouver au calme avec un bon bouquin. Qui n’en a pas secrètement rêvé ? Être juste là, sur son canapé, avec un thé fumant …
Rester au chaud avec des pinceaux au bout des doigts ou un carnet pour y noter de nouvelles idées, sans pression, sans se donner une pression.
Je n’ai jamais été paresseuse et soudain, j’ai une envie irrésistible de l’être, simplement parce que ce temps que beaucoup penseraient perdu, ce sera au final du temps gagné. Simplement parce que la vie trop accélérée, c’est une vie sur laquelle on ne se sera pas arrêtée. Et quelle erreur ! La paresse, c’est s’autoriser à regarder la Beauté avec les yeux fermés.
Ce n’est pas de la paresse, ni un accès à quelque chose du genre. On ne doit pas te l’avoir appris mais ça s’appelle VIVRE