On le sait tous, la thyroïde régule l’organisme, mais les mêmes remarques affluent : « on est toujours fatigués ! », « j’en ai marre de prendre trop de poids » ( ou à l’inverse d’e, perdre trop), « je ne sais plus quoi manger! » On aura beau faire des dizaines d’articles sur ce sujet, la souffrance silencieuse continue à transpirer.
Une thyroïde qui ne fonctionne plus correctement que ce soit lié ou non à une fatigue auto-immune va générer de la fatigue. Le corps se ralentit (en hypo) ou s’accélère (en hyper) et donc va fatiguer, un peu comme si une voiture usée essayait de monter une pente raide. Résultat on s’essouffle, on n’arrive plus à pratiquer ce sport que l’on arrivait à faire six mois plus tôt. Rajoutons le moral qui ne va pas être au top, et on a tout pour faire dire « aux autres » que tout est dans la tête, que tout est hystérie.
Beaucoup de médecins se sentent impuissants face à une maladie qu’ils ne comprennent pas. Et surtout, c’est bien plus facile de donner un antibiotique pour une angine ou une sinusite plutôt que de chercher comment soulager un patient dont tout le corps ne fonctionne plus.
Certains vont même jusqu’à convaincre le malade que le cachet pris chaque matin est la solution miracle.
C’est ainsi que ces malades de la thyroïde ressortent de chez leur toubib avec une ordonnance de Levothyrox, persuadés qu’ils seront sur pieds une semaine plus tard !
Seulement voilà, la fatigue persiste, les kilos (bête noire de cette maladie) persistent.
Parlons-en de ces kilos que les médias ont récemment nommé « un petit inconvénient ». Alors non, la prise de poids avec une maladie thyroïdienne peut-être un véritable handicap. Chaque personne est différente et ce n’est pas parce que ce problème de poids ne dérange pas votre voisine, que vous, vous n’allez pas en souffrir !
L’âge est également facteur de souffrance. Une jeune femme de trente ans qui va voir sa balance afficher vingt kilos de plus en quelques mois sera complètement désemparée perdant confiance en elle. Une femme plus âgée le vivra souvent mieux étant passée par des fluctuations de poids plus fréquemment dans sa vie. On comprendra donc facilement que chaque personne devrait être traitée individuellement, sans se reposer sur une éventuelle comparaison avec les autres, sans n’avoir comme modèle qu’un tableau de « normes ».
Combien de fois les malades de la thyroïde n’ont-elles entendues que c’était de leur faute car elles n’avaient pas supprimé le gluten ? Si c’était la clé de la guérison universelle, tout le monde adopterait ce régime alimentaire, mais une fois encore s’il fait des miracles à certaines personnes (qui souvent sans le savoir avaient bien avant une intolérance au gluten), ce régime restrictif sera nocif pour d’autres.
Il en va de même pour toutes les pistes. Dernièrement une malade m’a interpellée sur le fait que je pointe trop l’impact du stress. Mea culpa ! C’est vrai que dans mon cas, le stress est la cause déclenchante de toutes mes thyroïdites et que je les ai réduit de plus des trois quart en adoptant une vie sereine. Mais effectivement pour d’autres ce sera l’alimentation, d’autres encore le manque d’exercices etc
Comme je le dis souvent, on n’a pas une maladie de la thyroïde par hasard. Cette glande est primordiale à notre bon équilibre et elle est le centre des émotions. ˋ
Elle nous oblige à changer notre manière de vivre, de manger, de penser aussi parfois.
Elle n’est pas facile à vivre, mais on y arrive, si on le veut, si on tombe sur de bons médecins qui écoutent le corps et non juste un dosage sanguin.
Elle reste une plaie pour beaucoup et il ne faut pas l’oublier ! Souhaitons qu’un jour elle soit reconnue pour éviter aux générations futures de devoir toujours de battre pour expliquer simplement que : non ! Ce n’est pas dans la tête !