La difficulté dans les zones sensibles
Gros titres, scandales, résultats montrés du doigt, ces gosses des zones sensibles portent malgré eux une étiquette. Dehors, dans la cité, ils doivent tenir un rôle, celui qu’on leur a attribué depuis leur enfance. Comment une société qui parque sa jeunesse dans des murs de bétons, la stigmatisant, lui faisant croire qu’elle ne vaut rien, peut-elle s’en sortir ?
Je suis hallucinée lorsque je vois certains collèges de banlieue fabriquer des classes de futurs délinquants, avec pour excuse « la protection des autres ».
Il faut que cessent ces pratiques honteuses. C’est la diversité qui fait l’unité.
Pourquoi un gamin qui déjà n’est pas né au bon moment, parfois dans une famille où ce n’est pas tout rose, puisse encore croire en un avenir lorsqu’il se retrouve dans « une classe foutoir » ! Bien sûr, allez-vous me dire, ainsi on protège peut-être la scolarité de soixante gamins en ayant une vingtaine de perdus. C’est la philosophie des dommages collatéraux !
Seulement, on oublie que parmi ces « kaïras », il y a des enfants à sauver, des gamins qui ont parfois un don pour la musique ou pour le théâtre, des jeunes qui adorent la mécanique ou la cuisine. Notre société est focalisée sur les professions dites nobles : polytechniciens, médecins, pharmaciens, notaires, en oubliant que pour faire un monde, il faut de tout, aussi bien des boulangers que des éboueurs, des policiers que des plombiers. Il faut aussi bien des matheux que des intellectuels ou des artistes !
Notre monde ne peut vivre qu’en intégrant toutes ces données …
Ah si nos politiciens pouvaient regarder les très beaux films qui leur permettraient peut-être ( même si j’ai un doute) d’enlever leurs œillères .
« Écrire pour exister »
« Le cercle des poètes disparus »
« Entre les murs »
« La vague »
« Être et avoir »
Et beaucoup de films américains ou de chansons superbes comme « Gangsta’s paradise ».
Regardez, écoutez, et changez votre manière de voir cette jeunesse qui hurle et peut-être le monde changera.
Bien évidemment!
J’ai le souvenir, certes un peu cuisant pour certains aspect, de mes années à la « communale » (privée catholique) en milieu rural moi qui débarquait de Paris, banlieue non stigmatisée encore. J’étais le vilain petit canard en quelque sorte puisque m’intéressant à bien plus de choses que mes congénères… parfois tête de turc, des « chers frères » avant de devenir par copie celle de mes camarades.
J’ai réussi à passer outre (après mes 18/20 ans) et je suis surtout resté ce que j’étais : un curieux, un passionné, certes par endroit un peu plus « érudit » que mes camarades de l’époque. Mais la grande victoire, c’est que je les aimes sans a priori, sans distinction, et que nous avons TOUS eu tendance à faire table rase de nos différence.
Intégration réussie? Peut-être! Surtout une grande victoire de l’intelligence, notamment rurale qui a porté tout le monde à se croire, se faire et se sentir l’égal de l’autre tout en respectant nos différences.