L’érotisme est-il un passage obligé en littérature ?
Une fois encore je vais aborder un sujet récurrent, celui de ce genre littéraire qui inonde les pages facebook et cette question pertinente : un livre sans érotisme serait-il devenu un mauvais roman ? Je joue l’avocat du Diable !
J’aime à raconter cette anecdote datant de mes prémices en écriture. En 2011, j’avais vu passer une sorte de mini-concours canadien dont le sujet était : « une amitié qui s’enflamme. » Pour différentes raisons, j’avais trouvé le thème amusant. La nouvelle s’appelait « Autopsie d’une amitié ». Le retour fut le suivant : « Le texte est poétique, bien écrit, mais il manque au moins une fellation pour être accepté ! » Je tiens à préciser que ce n’était pas une nouvelle érotique qui était demandée ! Je n’ai pas continué la réécriture et abandonné le concours même si avec une relation, on s’était amusés à introduire un axe érotique pour le fun . Malheureusement cette nouvelle fait partie des multiples écrits dérobés lors de mon piratage de 2012, et je n’en ai plus aucune trace, à mon grand regret car je l’aurais mise en ligne pour avis.
La question est donc cruciale : faut-il « du cul » pour vendre ? Nous en discutons régulièrement avec un ami auteur qui se reconnaîtra !
Nous voyons éclore cette dernière décennie de plus en plus d’éditions qui misent principalement sur les romans érotiques ou libertins. Phénomène de société ? Demande des lecteurs ?
Je m’interroge ! Il m’est arrivé de ponctuer quelques scènes légères dans mes romances ou polars mais est-ce que cela change quelque chose à l’intrigue ?
Je suis loin d’être coincée du popotin, mais franchement des romans uniquement axés sur le cul, cela m’ennuie ! Toujours suite à une discussion avec un ami auteur, nous avons plongé dans quelques uns « pour voir » et que dire ? Soit je suis trop vieille et j’ai trop vécu, soit le niveau littéraire de notre société est vraiment en baisse.
Quelques lignes dans un roman, pourquoi pas … après, je trouve, et cela n’engage que moi, que cela dénature l’essence même de l’écriture. Dans une belle histoire d’amour, la fille doit-elle automatiquement faire une pipe à son mec pour que la romance soit ovationnée ?
L’érotisme est-il donc un passage obligé ? Vos avis m’intéressent !
Je ne vais surtout pas me gêner !
Pourtant auteur d’un ou deux passages à caractère un tant soit peu érotiques dans mon premier roman écrit (que tu as lu) je ne me dis absolument pas auteur cédant au genre. On va dire (?) que c’était un incident (l’âge peut-être? pas sûr !)
Non l’érotisme n’a rien d’un passage obligé dans les écrits ! On peut bien sur tenter une petite allégorie, un hommage à ce que partagent les êtres vivants… L’histoire, parfois, réclame un de ces accents de sincérité qui oblige le texte à respecter les faits. Alors oui, un peu de tendresse plus osée, un carré de peau dévoilé, quelques humeurs s’échappant des corps peuvent ponctuer un récit, mais sans esprit de voyeurisme, sans connotation oiseuse, osée, une allégorie dis-je, rien de plus.
En dehors? Un polar avec du « cul », c’est dans la lignée San A. Bon OK, mais c’est une copie, une façon d’écrire comme, une romance avec une partie de fesses en l’air, mais c’est du Arlequin en un peu moins soft…. Ce qu’on veut, d’accord.
Mais rien n’y oblige et surtout, ça ne fait pas qualité !
J’ai raison? j’ai tort? ce n’est que mon avis? Si vous voulez, mais la suggestion, en art littéraire, vaudra toujours plus que l’ostentation, fut-elle écrite !
Franchement je ne trouve pas ça utile du tout. S’il faut mettre du cul pour être vendu, je trouve que ça dénature l’œuvre. De plus, du cul derrière la poésie, c’est nul ! La plupart des auteurs le suggèrent sans réellement le dire:le rouge et le noir, chanderlos de la Los nana de zola… Ça donne beaucoup plus envie de continuer le roman que des scènes de cul à répétition.