La force actuelle de l’autoédition
En cette période de confinement, les auteurs autoédités voient leurs lecteurs s’envoler. Cela peut surprendre et pourtant c’est logique. La majorité d’entre eux publie sur Amazon à un prix bas où on peut baisser son prix de vente favorisant ainsi une offre alléchante. De plus, les colis n’étant majoritairement plus livrés, les français se tournent vers le livre numérique. Les réfractaires aux livres brochés continuent à râler et pourtant, nul ne peut ignorer ce qui se passe actuellement. De nombreux auteurs inconnus sortent de l’ombre, préférés aux auteurs connus. L’autoédition permet la diversité.
L’édition classique continue pourtant de dénigrer ce système éditorial qui lui fait de l’ombre, affirmant qu’étant en dehors de la chaîne officielle du livre, elle n’a aucune importance. Ce que l’on oublie trop souvent, c’est que cette chaîne du livre a changé considérablement depuis l’apparition de l’impression à la demande, fonctionnement qui au final se rapproche beaucoup de celui de l’autoédition dans son essence.
Beaucoup d’éditeurs vont cogner à la porte des autoédités, tout comme à l’inverse, beaucoup d’auteurs en ME finissent par sortir à un moment un livre en autoédition.
Il n’y a donc plus un système éditorial unique, il y en a plusieurs et l’important est l’accord de confiance qui se fera entre l’auteur et ses lecteurs puis l’auteur et son éditeur.
La différence sera la vente en librairie puisque 80% des librairies ne vont fonctionner avec les autoédités qu’en dépot-ventes. Avec les ME « nouvelles », c’est un peu la même chose. Seules les grosses pointures continuent de proposer du stock, mais vu la crise qui s’annonce, il y a de fortes chances que les rayons vendent d’abord leurs stocks de célébrités avant de lancer les nouveautés.
67 % des influenceurs se disent favorables à la présence de livres auto-édités en librairie
Il y a dix ans, l’autoédition n’était que de 2%, tandis qu’aujourd’hui, elle atteint les 29%.
Je pense que nous allons voir sa force dans « l’après » Covid. Le ralentissement des ventes papiers, le blocage des IBSN, l’annulation des nombreux salons, tous ces facteurs vont peser très lourds dans la gestion des petites éditions qui ont déjà bien du mal à ne pas se noyer. Le lecteur non concerné par ces considérations financières continuera à chercher la bonne occasion, l’offre et la demande, et il y a de grandes chances que les livres autoédités fassent un bon en avant ! Il suffit de regarder juste les tarifs d’un roman classique chez un grand éditeur qui peut atteindre jusqu’à 15€ en numérique ( et on s’étonne que les prêts de numérique soient si fréquents), les petites éditions dont le prix sera autour de 7€, et les auteurs indépendants dont le numérique restera autour de 2,99€ en moyenne.
Dans un monde en crise, il est évident que le lecteur se tournera vers le moins cher, sachant que de nos jours, le prix n’est pas spécialement gage de qualité.
Il existe même de plus en plus d’auteurs hybrides qui confient leur manuscrit à une édition exclusivement pour le papier et s’autoéditent pour le numérique. Certains ainsi vivent correctement de leurs revenus ce qui n’est pas le cas des auteurs lambdas.
D’autres, dont je fais partie, préfèrent ne pas mettre tous leurs légumes dans la même marmite et alternent entre publications en autoédition, en édition alternative, en éditions classiques. Une liberté totale ! Et le plaisir d’écrire assuré !
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