On fait comme si
Ces jours-ci, on fait comme si, comme si tout allait bien alors que le monde est de travers. Ce sont les vacances scolaires de la zone C et tous les projets parfois préparés depuis des mois se trouvent écroulés tel un château de sable, les perspectives des examens bien étranges pour nos futurs bacheliers, le monde tel que nous l’avons connu, semble métamorphosé.
On fait comme si c’était normal, comme si c’était une évidence. Certains parlent de la planète qui se venge, d’autres de Nostradamus ( il y avait longtemps !), d’autres incitent à la prière collective.
On fait comme si on avait mis des œillères, parce qu’à bien y penser, cela faisait des semaines « avant ce confinement » que cela nous pendait au nez. Pourquoi n’avons-nous pas réagi comme la Corée en désinfectant les métros, les bus, les écoles, les magasins, en confinant, en faisant porter des masques. ?
On fait comme si on était des imbéciles, ce que l’on est, croyant que ces masques ne servent à rien, alors qu’en Corée, le nombre de morts et de malades fut ainsi vite stoppé.
On fait comme si un virus pouvait être terrassé comme dans les jeux vidéos avec le seul pouvoir de la pensée.
On fait comme si « après », nos vies retrouveront notre sérénité alors que les caisses de l’état seront vides, que nos économies lapidés, et surtout que bien plus que les morts, ce virus aura emporté nombreux de nos rêves à tout jamais.
On fait comme si le monde n’allait pas changé, et je peux vous garantir que sur ce point, il faudra des années, pour enlever cette peur qu’un jour, cela puisse de nouveau recommencer.
On fait comme si la vie, notre vie, avait une importance capitale à l’échelle de l’humanité …
Moi, je me contente de regarder ce ciel bleu, si bleu, du jamais vu en région parisienne depuis des années, et j’ai juste envie de dire : faisons comme si, mais n’oublions rien ! Cette pollution disparue, ces animaux qui retrouvent leur place, cette nature qui revit, il ne va plus falloir faire comme si, mais agir, quitte à ce que notre mode de vie change.