Écrire pour inventer un monde nouveau
Que cela m’agace les raccourcis qui tentent de mélanger l’auteur et ses personnages. Certes, certains écrivains ne savent écrire que leur vécu, mais d’autres ont ce petit grain de folie qui les incitent à noircir les pages blanches d’histoires totalement imaginaires. Un psychiatre se régalerait certainement, mais laissons aux mots la vraie valeur qu’elles ont. Écrire un livre n’est pas tenir un journal, cela prend du temps. Ceux qui me disent avoir écrit, publié un livre en un mois me laissent perplexe. J’en ai lu un récemment écrit durant le confinement, une histoire courte, simple sans profondeur qui aurait pu donner un excellent livre si un minimum de travail avait été fait. Seulement voilà ! trop vite, mal ficelé !
Comment je procède m’avez-vous, encore, demandé ? Je l’ai expliqué plusieurs fois sur ce blog, mais je sais que presque sept ans d’articles, cela commence à faire beaucoup pour trouver celui que l’on cherche. Donc je reprends.
D’abord, contrairement à beaucoup je ne fais jamais de synopsis. Je sais, cela peut paraître étrange. Je laisse les idées s’inviter et durant quelques semaines, je vais écrire des pages, parfois sans lien entre elles. Ensuite, je vais poser mes personnages, un peu comme des fiches ( c’est mon côté enseignante qui laisse des traces), avec la personnalité très détaillée, les interactions possibles entre eux etc. Ce travail est extrêmement important, car sans lui, rien de tel pour se mélanger les pinceaux. Ensuite va venir la phase de recherche que j’adore, où je vais passer des semaines à chercher des informations autant sur Internet qu’en bibliothèque. Je rêve depuis longtemps de faire un ouvrage historique afin de m’enrichir de ces recherches, mais c’est très phagocytant et même en retraite anticipée, je n’ai pas assez de temps. Ensuite, j’assemble, je pose la trame, j’écris vraiment, je jette beaucoup de pages aussi.
Lorsque j’ai commencé à écrire des nouvelles peu réussies en 2010, je jouais avec cet effet ping-pong en faisant lire page à page mes écrits, à cette époque écrites à la main, que je raturais, gribouillais selon les retours. Aujourd’hui, je continue à faire mes fiches, mes recherches sur des carnets, mais j’écris principalement sur mon Ipad, évitant le plus possible la contrainte d’un ordinateur.
Car il est important, pour inventer un univers nouveau, de se sentir « bien » lorsque l’on pose les mots. Une douleur à la nuque liée à une mauvaise position peut faire voler en éclats le meilleur des scénarios. Car autant le manuscrit n’est pas la vie tout comme les relations d’un auteur, autant la plume sera plus fluide selon l’humeur. En ce qui me concerne, je ne toucherai jamais à un manuscrit si je suis souffrante ou si j’ai un coup de blues de peur de faire passer trop de négativité dans mes mots.
Alors n’hésitez pas à faire valser vos phrases sur la gamme de votre imagination, mais surtout, ne cherchez pas à finir vite ! L’écriture d’un livre se savoure, alors dégustez !