Ça y est ! Vous en avez bavé pendant des mois et votre résultat en main, vous lisez enfin que votre tsh est bonne. Enfin, selon votre médecin. Et pourtant, vous n’arrivez pas à exploser de joie. TSH dans la norme n’est pas obligatoirement synonyme de grande forme. Vos gros symptômes se sont volatilisés, mais il reste « les autres », ceux qui s’accrochent comme des glues et qui vont vous pourrir la vie.
Ce sont ces maux qui n’intéressent pas les médecins, parce que « pas assez grave », trop peu parlant.
Et pourtant, ils ne sont pas dans la tête, ces symptômes, ils ne sont pas inventés, ils ne sont pas psychologiques. Ils existent ! Le souci est qu’effectivement, ils vont augmenter avec l’anxiété, et une thyroïde déréglée va inéluctablement générée une grosse anxiété. Donc on assiste au chat qui se mord la queue.
Il serait temps de comprendre que tout est lié dans cette maladie. La thyroïde est une glande indispensable, que de nombreuses personnes ne découvrent que le jour où cette dernière débloque. Avant, elle fait son travail, on ne s’en occupe pas. Après, elle fait partie de notre présent. Tout change, en particulier dans le cas des « sans thyroïde » ou des maladies auto-immunes. On sait alors que tout est lié, la plus petite fatigue, le plus petit dysfonctionnement, on analyse, on réfléchit, parfois même mieux que le médecin qui lui ne vit pas cette maladie au quotidien. Surtout que l’effet « blouse blanche » peut être anxiogène, tout comme à l’inverse voir son médecin peut redonner un tonus ponctuel.
Que faire ?
Vivre le mieux possible, parce que plus on se pose en victime et moins on va avancer.
Ensuite ne pas hésiter à noter les fluctuations sur un carnet pour avoir du concret à présenter à son praticien et non « du vague ». Cela va également permettre de différencier ce qui est réellement lié à un souci de thyroïde ou à autre chose.
Il semble important de bien garder en tête les dysfonctionnements communs à de nombreuses personnes et pouvant persister même avec une bonne TSH.
La concentration, par exemple, est un véritable problème, invisible, qui fait sourire les endocrinologues car tellement éloigné des maladies graves de la mémoire. Seulement le malade qui lui va le vivre au quotidien ne le supporte pas. Rien de pire que de chercher ses mots, ses idées lorsque l’on présente un projet, de buter sur une date ou un numéro de téléphone. Cela fait peur. Cela angoisse et comme toute situation anxiogène, cela n’arrange pas la thyroïde.
Le système digestif se rappelle souvent à l’ordre, créant dans plus de 80% des cas le syndrome de l’intestin irritable. De nombreux malades essaient le sans gluten, le sans lactose, des régimes divers, des compléments variées, et pourtant rien n’est vraiment miraculeux pour certains. On assistera à un ralentissement du transit, pouvant être une véritable épreuve douloureuse : selles petites, dures, difficiles à évacuer, constipation durant des jours ou à l’inverse accélération du transit, sans parler des gargouillements peu esthétiques en société ou des « pets » incontrôlés. Certains malades sont même allés jusqu’à avouer ne plus oser sortir de chez eux en cas de « crise ». Et on va nous dire que cette fichue maladie n’est pas handicapante ?
Dans « l’invisible », on va se heurter encore plus à ces maux de dos, problème de société, certes, que tout le monde a, mais qui peuvent avec une maladie auto-immune prendre des proportions énormes. La souplesse musculaire étant réduite par une déficience hormonale, le malade va voir se dessiner des courbatures plus fréquentes, des tendinites, lumbagos, cervicites, un dos qui ne « tient » pas. De grandes sportives atteintes de la maladie d’Hashimoto ont été obligées de renoncer à des compétitions pour un claquage anodin en apparence mais qui ne s’est pas remis en un seul jour.
Mais comme le mal de dos est le mal du siècle, on ne va pas considérer que cette maladie est un handicap ! Car il y a bien plus grave pour ne citer que la SEP.
Seulement, plus grave ou pas, ce n’est pas une raison pour prendre cette maladie à la légère, pour le « snober » comme font de nombreux médecins, pour surtout culpabiliser le malade comme s’il était un idiot de s’imaginer des maux.
Des maux, il y en a , et ils sont nombreux, et ils sont invalidants,et ils sont difficiles à vivre au quotidien, et cela même si on est dans la norme, car cette dernière est tellement « large » que c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. Il y a le traitement à prendre en compte, la vie familiale, le travail, le stress, le passif de la malade.
On voit fréquemment des personnes passant de apathiques à surexcitées juste à cause d’un surdosage médicamenteux. Et il en faut peu.
Là encore l’entourage devrait être là comme miroir pour signaler au malade qu’il déborde de vitalité ( presque trop) qu’il est devenu excessif, volubile, signe souvent d’un léger passage en hyper.
D’où l’importance de bien comprendre cette maladie qui est complexe, qui n’aura pas le même impact chez tous les malades. On n’est pas face à un diabète où un manque de sucre va nécessité une injection, on est face à une glande qui fonctionne anormalement et qui va alors agir négativement sur tout le fonctionnement du corps.
Cela ne va empêcher personne de vivre, juste poser des limites par moment et donc il faut être attentif aux changements afin de profiter au maximum du présent !
Bon courage les papillons