( 5 octobre, 2020 )

Thyroïde et déprime

Pourquoi la thyroïde influe-t-elle sur le moral ? Trop de médecins ne prennent pas au sérieux les soucis de thyroïde, les mettant dans la case « psy », simplement parce qu’un dysfonctionnement thyroïdien a une influence sur les émotions. Ainsi, on passe souvent à côté d’une thyroïdite avancée, d’un problème plus grave et surtout on laisse un malade en grande souffrance physique et morale.

Alors bien sûr, toutes les dépressions ne sont pas liées à un problème thyroïdien, mais une étude publiée dans le « Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry » a montré que 4 dépressions sur dix étaient intimement liées à une thyroïde auto-immune, ce qui ne veut pas dire, à l’inverse que toutes les thyroïdes auto-immunes induiraient un état dépressif. On comprend la complexité de ces maladies, et surtout l’importance que les médecins recherchent une maladie auto-immune comme Hashimoto ou Basedow avant de prescrire des doses de cheval d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques.

« L’étude montre que les personnes atteintes de thyroïdite auto-immune sont 3,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression, et 2,3 fois plus susceptibles de souffrir d’anxiété. Cela signifie, calculent les chercheurs, qu’elles représentent plus de 40 % de tous les cas de dépression et 30 % de tous les cas d’anxiété »

On notera également des troubles de l’humeur, des variations pouvant aller de l’excitation à l’apathie totale, des colères impulsives par moment, de l’agressivité, de l’impatience , des troubles du sommeil, selon que la personne soit en hypothyroïdie ou hyperthyroïdie.

Toutes nos émotions sont intimement liées à la thyroïde à tel point que beaucoup de médecines fonctionnelles ou parallèles font le lien avec le stress, fléau de notre société.

Quels sont les facteurs pouvant avoir une répercussion assez forte pour dérégler une thyroïde.

Selon une étude anglo-saxonne, on trouverait : le deuil, celui d’un conjoint, d’un enfant, d’un proche, un problème grave dans le travail, licenciement, harcèlement, chômage, des soucis financiers, des violences conjugales, etc

Apprendre que l’on est atteint d’une maladie auto-immune n’arrange rien. L’état pseudo-dépresseur va en plus s’accompagner de symptômes handicapants comme la fatigue, des dysfonctionnements du corps. En cas d’hypothyroïdie, on va assister à un ralentissement de la mémoire, des difficultés de concentration qui vont augmenter le stress et donc impacter un peu plus la maladie auto-immune. Un vrai cercle vicieux d’où il n’est pas simple de sortir.

Il est donc important que les proches ( amis, famille, collègues) tout comme les médecins, comprennent que ces changements d’humeur ne sont pas «  du chichi », que la malade ne joue pas la comédie, que ce n’est pas contre eux qu’elle en a et que ce n’est pas qu’elle ne veut pas s’en sortir, mais c’est qu’elle ne peut pas.

Il est important aussi que les médecins prennent le temps d’écouter les malades, qu’ils n’assimilent pas maladie thyroïdienne et maladie psychosomatique.

Il est surtout important que le regard se tourne un peu plus vers ces dysfonctionnements afin de mieux les comprendre et surtout afin d’éviter de juger !

Trop de couples se déchirent à cause de ces sautes d’humeur liées à un dysfonctionnement thyroïdien, trop de personnes ont des problèmes avec leurs collègues à cause de cette maladie.  Personne n’est coupable d’être atteint d’une maladie auto-immune, personne ne le fait exprès !

Courage à tous les papillons.

 

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