Les romans policiers
Auteure de polars, mais pas que, je revendique ce genre que trop de personnages assimilent aujourd’hui au thriller. Un thriller n’est pas un polar. Quelle différence allez-vous me dire ?
« Le roman policier ou « polar » est un roman qui n’utilise pas le point de vue de la victime et base son intrigue sur des faits concrets au travers d’un regard : équipe policière, journaliste, etc. On peut parler de lecture participative car le lecteur tente de trouver le coupable en même temps que l’enquêteur, voire avant. Tandis que le thriller, l’intrigue n’est pas basée sur l’investigation comme pour le polar. »
Que de polars sont publiés en se disant des thrillers alors que ce ne sont que des polars comme si le mot « polar » était aujourd’hui décrié.
J’aime écrire des polars, interagir avec le lecteur en lui donnant des pistes, des indices, tout en l’embrouillant. Peut-être parce que j’ai moi-même depuis mes douze ans lu essentiellement des romans policiers, d’abord dans les collections jeunesse, puis les classiques du style Sherlock Holmes, Hercule Poirot, miss Marple, Arsène Lupin, et la liste est longue. Aujourd’hui encore, lorsque j’arrive à la fin d’une lecture, je ne peux me coucher qu’après avoir lu le fin mot de cette intrigue policière.
Écrire un roman policier, pour moi, c’est avancer dans la psychologie des personnages, dans la vie des victimes, jusqu’à fidéliser le lecteur afin qu’il ait l’impression de connaître réellement les personnages principaux. Ma série des couleurs a pris fin avec Ambre, le cinquième de la série ( Indigo ayant été enlevé des plateformes et non réédité par choix). Lors de cette pirouette finale, plusieurs lecteurs m’ont contactée, car « la fin » d’Ambre ne leur convenait pas ! La série ne devait, ne pouvait se stopper, mon inspecteur Antoine Bourgnon ne pouvait cesser d’enqêter.
Seulement, pour faire un bon livre, il faut savoir aussi mettre le mot « fin » à une série.
C’est génial pour un auteur ! Cela signifie que les personnages étaient pour eux devenus « vivants ». D’où l’importance, et c’est ce que font les grands écrivains, de sortir « une suite » avec régularité : Inspecteur Harry Bosch, Erlendur Sveinsson, John Rebus, Kurt Wallander, Guido Brunetti, Kay Scarpetta, Harry Hole, Alex Cros, parmi mes préférés, mais il y en a beaucoup d’autres.
Ma plume a quelques temps sécher, les contraintes éditoriales nuisent à l’envie, mais libérée de clauses d’obligation, les graines ont poussé et l’encre jaillit de nouveau.
Je m’aperçois que je peux de nouveau inventer des intrigues afin de faire oublier à ce monde sa noirceur, afin d’oublier moi-même la réalité, car nous vivons une période bien difficile et l’évasion par les mots est un peu une montgolfière qui m’empêche de ne pas couler.
J’ai donc débuté une nouvelle série policière avec de nouveaux personnages, et je m’éclate vraiment à faire vivre ce premier opus, classique, car je reste classique dans mon style d’écrits, avec ma griffe. Et peu importe s’il sera lu autant que le fut Rouge en 2013, l’important est d’écrire et de ne plus voir le temps passer !
Et je suis certaine que si comme moi, vous êtes quelqu’un de curieux, qui aime comprendre, qui applaudit quand la vérité triomphe, quand le méchant est attrapé, le roman policier a encore de beaux jours. Le thriller ne doit pas écraser le polar !
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