J’aurais voulu …
Quand on arrive à un certain âge, on ne peut que jeter un regard derrière son épaule. Nous avons tellement plus d’années vécues que d’années à vivre. Alors se pose inexorablement la question, qu’aurais-je voulu faire ou être ?
Je m’interrogeais dernièrement.
Aurais-je voulu être auteure « avant » ? Je ne crois pas. Je me serais lassée. Je n’aurais pas eu assez d’idées. Et puis, il faut bien le dire, mes mots sont la résonance de toutes mes expériences, de mes rencontres, donc écrire à vingt ans, non.
Aurais-je voulu une autre vie ? Je ne pense pas ! J’ai la chance d’avoir une magnifique famille. Certes, j’aurais aimé gardé plus longtemps « mon ange », mais c’était ce que j’avais ) vivre
Aurais-je voulu un autre travail ? Là encore, j’ai exercé une profession que j’ai adorée, qui me convenait parfaitement, qui m’a enrichie, où je me sentais en accord total. Quand ce ne fut plus le cas, je suis partie.
Peut-être simplement j’aurais voulu prendre le pinceau plus tôt. J’avais envie, mais je n’osais pas. À tort !
Peut-être aussi aurais-je voulu apprendre à mieux cerner les gens, à ne pas me faire phagocyter par les autres. Mais c’est certainement mon chemin de vie. Ma grand-mère était ainsi.
Peut-être surtout …
J’aurais voulu simplement vieillir moins vite, attraper les secondes qu’elles ne passent pas si rapidement, peut-être même stopper le temps …
Lorsqu’on pose une pierre avec l’intention d’en ajouter d’autres, on sait très bien qu’on est en train d’édifier. Bien sûr, sauf à avoir un projet bien défini, on ne sait pas ce que ce sera à terme. Non plus si on l’appréciera.
Rendu à un certain âge, l’édifice est bien haut, ou bien long, ou bien gros. Ceux qui le regardent ne peuvent pas comprendre ce qu’a voulu le bâtisseur, sauf peut-être à l’avoir suivi tout au cours, et encore…
Et quand à savoir si poursuivra, en maître d’œuvre, si on l’habitera, en profiteur, non, en usufruitier, voire, si on l’anéantira? Eh bien c’est comme au début je crois, nous n’avons pas les moyens de savoir et surtout pas pour combien de temps !
Il y a une « morale » à cela? Oui bien sûr : l’important est de poser la pierre à l’endroit qui nous semble le plus opportun, le plus adapté. A chaque pierre, jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus. Ou qu’on ait plus envie de bâtir
Je t’embrasse très tendrement ^_^