Moral et thyroïde
Beaucoup de médecins préfèrent prescrire des petits cachets roses lorsqu’un malade arrive avec une baisse du moral même si cela s’accompagne de troubles divers comme prise de poids et fatigue. Le verdict sera tranchant ! Dépression. Un mot à la mode. Facile, trop facile. Et hop, un traitement fera l’affaire, une ordonnance d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques et envoyez la monnaie.
Et pourtant, le fonctionnement de tout notre système nerveux est lié à cette petite glande en apparence insignifiante. Cette hormone thyroïdienne va donc agir au niveau de l’humeur avec un grand H. Les statistiques montrent que les risques de troubles de l’humeur sont multipliés par 7 ( vous avez bien lu !) avec un dysfonctionnement thyroïdien et pas nécessairement un « gros ».
Comment cela peut-il se manifester ?
Au travers de crises d’angoisse fréquentes qui peuvent même conduire le malade aux urgences. On lui trouvera une TSH un peu haute, autour de 4 par exemple, et au lieu de conclure à un problème de thyroïde, on se tournera vers un problème psychologique voire psychiatrique. Résultat, le malade ne verra aucune amélioration, et dans les cas extrêmes, ses taux vont s’envoler.
Ce dysfonctionnement du système nerveux aura une incidence sur la tension qui sera instable pouvant monter très haut ou baisser tout aussi vite. C’est pour cette raison que souvent un traitement hypotenseur est inutile. On assiste dans ce cas à ce que l’on nomme communément « tension nerveuse ».
On devra également faire face à une instabilité émotionnelle : réactions vives, changements d’avis, apathie complète. Des études américaines ont montré qu’en cas d’un dysfonctionnement thyroïdien les personnes se heurtaient plus agressivement, avec impatience à leurs conjoints ou collègues ce qui devrait être pris en compte dans la détection précoce d’un problème de thyroïde.
On notera des pertes d’intérêt, une baisse de motivation, une tristesse régulière sans raison précise, une baisse de la libido. Les idées peuvent être confuses, avec un ralentissement de la concentration et de la mémorisation, ce qui augmente l’angoisse et l’anxiété. De nombreux malades voient le spectre « Alzheimer » se pointer à l’horizon.
« Le rôle de la thyroïde dans la santé du cerveau a été établi depuis plus d’un siècle. Déjà en 1888, le Comité de la société clinique à Londres avait établi le lien entre l’hypothyroïdie et le déficit mental, associé à l’époque à la folie, la mélancolie, la manie chronique et la démence. » (dr Brogan)
« Il y a effectivement matière à s’interroger : dans une étude française, l’hypothyroïdie a été constatée chez 52% des personnes souffrant de dépression résistante, ce qui confirme l’importance d’approfondir sur les taux de TSH. Dans une autre étude, on a constaté chez un quart des patients déprimés des taux de thyroxine (T4) supérieurs à la normale, avec une corrélation entre la gravité de la dépression et la quantité de T4 dans le sang. En outre, jusqu’à un patient déprimé sur cinq présente des anticorps antithyroïdiens (« anti-TPO »), évoquant une maladie auto-immune impliquant la glande thyroïde (maladie de Basedow, thyroïdite d’Hashimoto).
Dans le cas où les taux de TSH sont pourtant considérés comme acceptables, la présence d’anticorps thyroïdiens chez la femme augmente le risque de dépression post-partum. Le Dr Brogan s’est appuyée sur six essais randomisés contrôlés par placebo, qui ont conclu que les suppléments hormonaux thyroïdiens donnés aux femmes qui ne répondent pas aux antidépresseurs ont permis d’améliorer l’efficacité des médicaments défaillants. » ( voir articles du docteur Brogan sur Internet)
Ne jamais oublier que c’est la maladie qui agit sur l’humeur et non le traitement !
Une fois encore, il est important que cette maladie soit reconnue, car si elle l’est, ces erreurs médicales n’auraient pas lieu. Tous les médecins penseraient thyroïde avant de penser dépression, tous les malades seraient reconnus pour ce qu’ils sont, des personnes en souffrance, qui ne sont pas fous, qui ne jouent pas la comédie.
Ajoutés aux autres symptômes, ces problèmes d’humeur sont terribles et difficiles à gérer. Il est important d’être pris au sérieux, car non, nous ne sommes pas fous, nous ne faisons pas semblant, nous sommes juste des malades de la thyroïde.
N’hésitez pas à vous procurer le recueil dont les bénéfices servent à faire vivre l’association l’envol du papillon.
https://www.amazon.fr/Maladies-thyroïdiennes-Dévoreuses-Sylvie-Grignon/dp/B07DY2C221
Je me pose une question ..tout l’hiver ma TSH était au normes j’avais un moral d’acier une bonne énergie ,et là depuis le début du mois de mars je sent un changement + irritable le moral en bas et crises d’angoisse