Alcoolisme ce fléau
Je suis fatiguée de rencontrer encore des esprits si fermés à notre époque, de ces braves gens qui traitent l’alcoolisme comme une tare alors que c’est une maladie, une cochonnerie de maladie. Il faut cesser de juger, de critiquer, de montrer du doigt.
L’alcoolisme est reconnu depuis peu d’années comme une vraie maladie. Avant on reprochait à la personne d’être faible, influençable, d’avoir eu un problème d’enfance ou de couple.
C’est bien plus compliqué. Certaines personnes n’ont même pas conscientes de friser l’alcoolisme, buvant midi et soir leurs verres de vin ou leur apéros, et n’hésitant pas à critiquer allègrement ces « poivrots » du dimanche. Le fossé entre eux n’est pas si grand, juste le verre de trop qui fait tout basculer.
On ne devient pas alcoolique en un jour. On devient addict, tout comme on peut-être addict au sucre, à la cigarette, à des somnifères, à des jeux en ligne. Une addiction comme une autre qui va s’installer petit à petit de manière sournoise, invisible même pour les proches. On notera des signes, une trop fréquente gaité, des sautes d’humeur, mais qui n’en a pas ? Et un jour, on découvre que cet autre que l’on pensait connaître n’est plus. Empestant l’alcool dès le début de la journée, la bouche pâteuse, celle que nous avons connue n’est plus. Ses traits du visage vont s’épaissir, changer, jusqu’au jour où le point de non-retour sera atteint. Le foie touché, la fin inéluctable.
Tout comme la cigarette, on devrait enseigner aux jeunes de ne jamais commencer, car l’alcoolisme détruit une vie, des vies. Certains vont sombrer dans la violence, la brutalité, d’autres dans l’apathie. Le résultat sera identique. Les enfants resteront toujours des dommages collatéraux dont les séquelles invisibles sont écrites dans la chair.
J’en veux beaucoup à la médecine souvent victime d’inertie qui devrait avoir un rôle préventif, qui pourrait éviter qu’un malade s’enfonce. Le déni d’un alcoolique est une réalité, et seuls des professionnels peuvent sortir un alcoolique de cette dépendance avant qu’il ne soit trop tard, avant de laisser la famille avec ce sentiment d’impuissance de n’avoir pas su quoi faire, avec cette culpabilité qui ronge.
Ma soeur était une alcoolique. Elle était malade. Elle n’a pas reçu l’aide qui aurait dû lui être prodiguée. Elle a beaucoup souffert, car certains médecins au lieu d’aider ces patients, leur font payer leur addiction. Elle en est morte. Elle n’avait que 56 ans.
Alors non, que je ne vois plus personne rire de cette maladie ou la montrer du doigt !
Elle n’avait pas choisi cette maladie ni de mourir avant moi.
Elle a juste oublié un jour que l’alcoolisme est un fléau.
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