Il y a plus malheureux…
Ah le mur des lamentations ! Le Covid a incité de nombreuses personnes à se plaindre de tout et de rien. Franchement, au début, on est emphatique, mais au bout d’un an, on sature un peu avec l’envie de dire à ces défaitistes : y’a bien plus malheureux que vous !
Hier, j’ai appris qu’une petite que j’ai connue s’est envolée, une leucémie foudroyante, faute de soins rapides à cause de ce fichu Covid. J’en ai la nausée ! Elle n’avait que treize ans, mais on préfère soigner une personne covidée ! Les autres maladies sont en attente …
Alors oui, il y a plus malheureux, il suffit de mettre un pied à l’IGR, centre anticancéreux de Villejuif, premier d’Europe, neuvième étage, les enfants. Je me souviens encore du jour où j’ai franchi le seuil de l’ascenseur, l’impression d’entrer en enfer. Ceux qui se sont fait traiter récemment ne peuvent pas comprendre, car aujourd’hui, un cancer se guérit souvent. À l’époque, ce n’était pas le cas. Le cancer, on n’en parlait même pas, alors quand cela vous tombait dessus, cela faisait vraiment mal ! Des petits bouts de choux perfusés, avec leurs crânes chauves, une impression de plonger dans un autre monde. Ce premier jour reste pour moi un souvenir marqué au fer rouge, une douleur sans pareille, qui me réveille encore en sursaut la nuit. Alors celui qui ose me montrer du doigt, je l’autorise à me décharger de ces souvenirs ineffaçables !
Quant à ceux qui se plaignent parce qu’ils ne vont pas pouvoir se faire un resto ce week-end ou partir en voyage, franchement, qu’ils cessent d’être centrés sur leur « petite personne ». Les services pédiatriques regorgent d’enfants qui sont en train de mourir d’autre chose que du Covid, et franchement, c’est tout de même un peu plus grave que de ne pas aller au cinéma ou alors j’ai raté quelque chose !
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