Quand Hashimoto entre dans nos vies
Est-ce l’effet Covid, mais nous recensons de plus en plus de nouveaux malades avec une hypothyroïdie Hashimoto. Ces multiples confinements ont généré beaucoup de stress et d’angoisse et les malades, trop souvent, n’ont pu être diagnostiqués ou traités à temps. Résultat, les symptômes s’intensifient et prennent de l’ampleur. On assiste à un individualisme qui ne favorise pas l’écoute.
Apprendre que l’on est atteint d’une maladie auto-immune n’est jamais simple. Souvent, on n’avait auparavant jamais pris conscience de l’importance de notre thyroïde et soudain, on découvre qu’elle régit notre vie, de notre mémoire à nos humeurs. On se sent complètement désemparé et surtout incompris, car qui peut vraiment comprendre ce que l’on vit puisque cela ne se voit pas. En prime, on va toujours croiser quelqu’un qui connaît quelqu’un qui va avoir une soeur qui se porte à merveille ou une tante qui a escaladé l’Everest avec Hashimoto. Double coup de massue, car là, à l’instant où on apprend que l’on est malade, on n’a qu’une seule certitude : on ne va pas bien, on ne se sent pas bien ! On s’en moque de ceux qui vont bien, qui ont la forme. On ne voit que ces cinq, voire dix ou vingt kilos que l’on a pris sans raison, ce visage gonflé que l’on ne reconnaît plus, ce sentiment de déprime qui nous envahit par moment. Aucun mot ne sera assez fort pour panser la peur qui s’infiltre, ces pertes de mémoire qui nous font imaginer le pire, le coeur qui jusque là se faisait discret qui se met à tambouriner et à nous jouer de vilains tours, cette tension qui explose, parfois ces maux de tête, ces vertiges. En ai-je oublié ? Certainement ! Il y a tellement de troubles liés à un dysfonctionnement thyroïdien qu’il ne peut qu’y avoir un oubli.
Accepter cette maladie, c’est apprendre à vivre avec, et rien n’est moins simple. Beaucoup de médecins ne prennent pas le temps d’écouter ( spécialistes ou non), préférant juste prescrire un médicament, certes indispensable, mais qui n’a rien de magique. Le traitement d’hormones de substitution n’est pas un antibiotique et ne sera pas efficace en claquant des doigts. Il va falloir du temps et beaucoup d’ajustement. Pour certains cela mettra quelques mois, d’autres deux ou trois ans.
Ce problème se retrouvera dans les ablations de thyroïde où on retrouvera parfois des problèmes identiques à une maladie Hashimoto.
Accepter la maladie, c’est prendre conscience de notre corps, de ses symptômes, de ses réactions afin d’avoir un mode de vie qui va éviter que notre thyroïde se détruise. C’est accepter de ne plus pouvoir faire certaines choses, d’être ralenti, plus vite fatigué. C’est surtout accepter de s’autodétruire, ce qui n’est jamais un constat agréable.
C’est surtout ne pas faire porter à cette maladie le poids du monde. Elle est invisible, n’est pas comprise. C’est donc à chacun de fixer ses propres limites, et surtout pas aux autres. Si vous visez l’escalade de l’Everest, accrochez-vous ! Ce sera long, mais vous y arriverez ! Hashimoto, il va vous falloir vivre avec, et tel un amant jaloux, cette maladie ne vous laissera pas vivre sans elle, alors plutôt que de la refuser, il va juste falloir apprendre à l’apprivoiser !
Portez-vous bien amis papillons
Le plus difficile c’est l’incompréhension : des conseils sans savoir de quoi il s’agit et quand on explique….peu d’effort pour comprendre, avec au final un isolement familial et amical. Dur, dur