Rougepolar

Il y a les globes-trotters, pas si nombreux qu’on le pense, et les autres, majoritaires, ceux qui aiment s’enraciner. C’est toujours amusant lors de discussions entre amis d’écouter l’opposition entre les deux, chacun se campant sur ses positions en ne voulant surtout pas écouter les autres. Dans ces cas, tel le cancer que je suis, j’entends, mais je préfère m’enfouir dans le sable plutôt que de tenter de faire connaître mon opinion. J’ai ma plume pour cela ! Vous l’avez compris depuis longtemps, si vous me suivez, l’arbre est un symbole important pour moi. Ses racines qui s’infiltrent dans le sol pour y puiser son énergie est pour moi, depuis que je suis gamine, magique.

Je me suis toujours sentie comme l’arbre en osmose avec la terre. J’ai besoin de cet enracinement pour fleurir diraient certains. En vieillissant, j’ai cultivé cet enracinement, y puisant ma sérénité et mon équilibre. Une amie me disait dernièrement que s’enraciner était contraire à la liberté. Je n’irai pas la contredire puisque c’est ce qu’elle pense, et surtout parce que nous sommes tous différents. À l’inverse, je pense que cette fusion symbolique avec la nature est une totale liberté. C’est cet enracinement qui me fait m’autoriser à choisir mes chemins de vie et à ne jamais les regretter.

Demain mes racines vont changer d’endroit, un moment que j’attends depuis bientôt deux ans et qui se dessine enfin. Je vais m’arracher à la terre où j’ai grandi, pour les replanter ailleurs, emportant mes souvenirs, que les bons bien sûr, pour poursuivre mon petit bonhomme de chemin. Il suffit juste « d’être bien incarnée », au sens puriste du terme, afin que l’énergie positive continue de m’animer. Pour moi, et cela n’engage personne d’autre, c’est une de mes définitions du bonheur. Alors heureuse ? Oh que oui !

peinture personnelle d’après photo