Parler de lui …
Perdre un enfant est un deuil unique que ne peut comprendre que celui qui l’a vécu. C’est contraire à la normalité. Nul ne devrait jamais avoir à vivre une telle souffrance qui laisse une plaie ouverte à jamais. On n’en guérit pas, car l’absence s’apprivoise juste, mais ne l’efface pas, lui, notre enfant. Peu importe qu’il soit mort in vito, à la naissance, ou après. Il fut. Et nous sommes ce que nous sommes parce qu’il fut.
Lui, il est l’encre de mes mots, l’énergie dans laquelle je puise ma force, mon étoile éternelle. Alors oui, j’écris sur lui à mi mots depuis 33 ans, des textes, des poèmes, des simples passages de quelques lignes que je mets dans mes manuscrits, sans jamais oublier mes remerciements. Ce qui a fait dire à un monstre que j’étais folle d’écrire sur lui, de penser à lui, suggérant qu’il était temps de clore ce chapitre. Méprisable !
Faire son deuil ne veut pas dire oublier, mais cesser d’avoir mal. Et parler de lui peut aider d’autres personnes dans la souffrance à ne pas se noyer, parce que malgré cette tragédie, j’ai continué de vivre, je n’ai rien lâché, je ne me suis pas abrutie de calmants comme on le voit dans les films, non, j’ai tout fait pour qu’il soit fier de sa maman !
Parfois j’ai fait des erreurs, des mauvais choix, mais je suis restée fidèle à ce que je suis et à la mère que j’étais pour lui. Alors non, le plus fou des deux n’est pas celui que l’on croit, simplement parce que …
J’ai parfois envie de parler de lui …
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