Rougepolar

Déjà la troisième rentrée scolaire que je ne vais pas faire, deux ans que je suis en pré-retraite, que j’ai laissé mon cartable dans un coin, qu’il a pris la poussière. Terrassée par cette cochonnerie de maladie auto-immune, j’ai dû renoncer à un travail que j’adorais. Je ne dis pas que ce ne fut pas difficile, mais j’avais d’autres passions, heureusement, sur lesquelles j’ai rebondi. Je n’ai aucun regret aujourd’hui, si ce n’est lorsque je vois chaque mois ma pension s’afficher. Il n’empêche que chaque rentrée, je revois toutes mes rentrées d’enseignante défiler, ces premiers jours, uniques, où tout se joue, ces gosses avec leurs cartables flambants neufs, leurs stylos à la dernière mode, leurs agendas aux couleurs des jeux vidéos. Ah ce premier jour vers le chemin de l’école, c’est une journée magique. Elle donne le tempo à une année entière. Une seule fois dans toute ma carrière, je suis rentrée déprimée. La classe s’était révélée dès ce premier jour insolente, agressive, vulgaire, et cela a duré toute l’année. La pire classe de ma carrière où ces petits mignons ont mis le feu à l’école, tagué un musée et tant d’autres « bêtises« . Avec le recul, j’ai envie de dire aux parents, l’école est indispensable, c’est l’endroit où votre enfant va se construire, va forger son avenir, alors éduquez le avant ! Un enseignant ne peut rien faire si la famille derrière ne parle pas le même langage.

Plein de courage à tous les enseignants et bonne rentrée à tous les enfants !