Souvent, des affirmations sont dites avec force faisant douter les personnes qui débutent un trouble de la thyroïde. Rendons à César ce qui lui appartient !
Il est impossible de changer de traitement lors d’une prescription d’hormones de substitution !
Faux ! Le malade peut imposer un médicament plus qu’un autre. Souvent, les médecins ont des peudos engagements avec les laboratoires et vont prescrire une « marque » plutôt qu’une autre. Ce fut le cas avec la NF du levothyrox de Merck dont les médecins furent inondés sans trop savoir pourquoi. Aujourd’hui, depuis 2017, la lise sur le marché de plusieurs autres marques comme le TCAPS, le Tsoludose etc ont ouvert des possibilités. Ces traitements souvent non remboursés ont tout de même des avantages pour certains malades. Il faut bien comprendre que de nombreuses intolérances aux médicaments sont liés aux excipients et non à l’hormone de substitution.
Il faut voir impérativement un endocrinologue !
Faux. Même si ce sont des spécialistes, les nombreux retours montrent que souvent ils ne répondent pas plus aux interrogations des mal qu’un bon médecin de ville ou un homéopathe. Ces derniers pouvant prescrire bien évidemment un traitement pour un dysfonctionnement thyroïdien.
On peut guérir d’Hashimoto !
Faux également ! C’est une idée divulguée par certains malades qui souvent ont vu une amélioration. La maladie d’Hashimoto est une maladie auto-immune qui une fois enclenchée est à vie. Certains malades sont diagnostiqués avec juste quelques chiffres au-delà de la norme anticorps. Ce sont des réactions auto-immunes mais non une réelle maladie Hashimoto qui peut disparaître. Par contre, une personne avec des anticorps supérieurs à 500 par exemple aura cette maladie à vie. Même si ses anticorps diminuent, le côté auto-immune restera et pourra se réactiver même dix ans après. On voit trop souvent l’idée fausse d’une guérison se propager dans des groupes de thyroïde décourageant les autres malades. Une amélioration est possible, mais ce n’est pas une guérison. Contrairement à un cancer dont une longue rémission signifie la guérison, avec Hashimoto, cela restera une rémission. On a vu des thyroïdites destructrices survenir dix ans après une accalmie.
On peut stopper un traitement avec Hashimoto ou après une ablation de la thyroïde !
Faux. Un traitement pour une vraie maladie auto-immune de la thyroïde est à vie. Rappelons que cette maladie implique la destruction progressive de la thyroïde. Donc le corps aura un besoin vital d’hormones de synthèse. Pareil avec une ablation totale.
Par contre une personne « au début d’Hashimoto », sans destruction, avec juste des symptômes peut se passer de traitement, mais en aura un jour ! Ce qui ne sera pas le cas pour les ablations totales.
Un dosage traitement thyroïdien va sans cesse augmenter.
Faux. Le dosage du traitement variera en fonction des symptômes et de la zone de confort du malade. ( c’est ce qui fait dire à certains qu’ils peuvent s’en passer à vie)
Une thyroïde enlevée ou détruite ne va pas repousser. Ce serait formidable ! Au mieux, on aura une accalmie. Cette « pause » permettra de baisser effectivement le traitement. Il y a quelques années, certains endocrinologues augmentaient le traitement en fonction du temps de prescription : exemple six mois 75 ug, deux ans 90, cinq ans 100, dix ans 200 etc
Ce n’est heureusement plus le cas ! Un dosage trop fort et les symptômes d’hyper vont apparaître. Il faut donc trouver le bon dosage qui va fluctuer en fonction des saisons et de la vie.
Une échographie thyroïdienne est indispensable tous les deux ans.
Vrai et faux, tout dépend de la pathologie. En cas de nodules ou cancers, c’est une bonne chose. Avec une simple hypothyroïdie ou une thyroïde Hashimoto, c’est totalement inutile.
Un dysfonctionnement thyroïdien est lié à un problème d’absorption intestinale.
Voilà une affirmation que l’on trouve souvent et qui est prise comme une vérité vraie. Certaines personnes développent une maladie auto-immune ( Hashimoto ou autres) à cause d’un souci d’absorption, c’est vrai, mais c’est loin d’une généralité puisque cela ne touche que 33% des malades.
Pour les 33% la maladie verra des jours meilleurs avec un régime alimentaire permettant une meilleure absorption. Pour les autres, ce type de régime sera totalement sans effet. Après sans examen intestinal, difficile de savoir s’il y a mauvaise absorption ou non, alors pourquoi ne pas tester quelques mois et si aucun effet, trouver une autre option.
Elle allait bien hier. Elle affabule et joue la comédie.
Faux, bien sûr ! Tout le problème avec ces maladies thyroïdiennes qui font passer du soleil à la pluie en un claquement de doigts. Aucune personne ne choisit d’être malade. Aucune personne ne joue la comédie ou fatigue.
Il faut prendre beaucoup d’iode quand on a un problème de thyroïde.
Vrai et faux. Voilà une affirmation type qui montre que chaque personne est différente.
Avec Hashimoto, il vaut mieux éviter la prise excessive d’iode ( surtout non alimentaire) qui induira une hypothyroïdie. Par contre, en cas d’hypothyroïdies non auto-immunes, on va privilégier les aliments iodés. Mais avec modération.
« La thyroïde se protège contre un excès aigu en iode par une suppression de la métabolisation de l’iode, l’effet Wolff-Chaikoff. Une dysfonction à ce niveau amène à une hypothyroïdie ou à une hyperthyroïdie. »
Prendre du pamplemousse tous les matins ne gêne en rien un traitement thyroïdien.
Faux. « Le jus de pamplemousse est une excellente boisson, très intéressante pour ses propriétés nutritives et « détox ». Mais si l’on prend des médicaments, il est préférable de l’éviter. » Pourquoi ? Simplement parce qu’il contient de la naringénine, naringine et autres flavonoïdes comme la paradisine et, surtout, la bergamottine, qui peuvent constituer un danger car ils modifient la réaction de l’organisme à l’égard de certains médicaments. Donc un jus de temps à autre, pourquoi pas, mais jamais deux jours de suite. Pareillement pour les médicaments en naturopathie à base de pépins de pamplemousse qui sont à prendre sur plusieurs semaines et peuvent changer l’absorption du traitement.
La maladie d’Hashimoto est reconnue et donne droit à l’allocation handicap.
Faux ! L’association l’envol du papillon se bat depuis huit ans pour cette reconnaissance indispensable pour ceux qui en ont besoin. Aucun mi-temps thérapeutique n’est validé avec cette maladie. On voit beaucoup de personnes affirmant être en invalidité reconnue sur les groupes. En creusant, on s’aperçoit que ces personnes ont souvent une autre pathologie, elle, reconnue. Pourquoi pas Hashimoto ?
On pourrait continuer durant des heures ! Encore une fois, toujours se dire que l’on est unique, que nous seul savons ce qui est bon pour nous, que nous ne devons pas tenter les idées d’un tiers parce que chaque personne réagit différemment face à un dysfonctionnement thyroïdien. Et surtout, même si c’est dur à admettre, c’est une réalité. Un dysfonctionnement thyroïdien n’est jamais anodin. C’est une maladie et comme toute maladie, elle devrait, elle doit être comprise et reconnue.
Courage les papillons.
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