Pardonner est difficile
Pardonner, on entend toujours les mêmes mots : « pardonner fait du bien » Longtemps, j’ai été une utopiste, convaincue que toute personne méritait le pardon, certainement des restes de mon éducation ! Seulement, le temps apporte parfois un nouveau regard, et on ouvre les yeux, peut-on pardonner l’impardonnable ? Peut-on tout pardonner ? Pardonner, c’est inconsciemment « remettre » une personne dans sa vie, quelqu’un que par exemple, on a rayé définitivement de son présent. Pardonner, c’est offrir à l’autre un apaisement, mais est-ce pour autant que cela fait du bien à la personne qui pardonne ? Pardonner, c’est effacer une mésentente, mais a-t-elle vraiment besoin d’être effacée ?
Pardonner n’est jamais facile surtout lorsque cela a laissé des traces. Le pardon sera alors chargé de rancune. Pardonner ne veut pas dire oublier, car rien ne s’oublie jamais. Pardonner ne veut pas dire non plus recommencer ou reprendre contact. Pardonner ne doit pas non plus être une obligation imposée par des tiers. Le vrai pardon est rare. Que l’on ait pardonné ou non à une personne, l’important est surtout de ne jamais se retourner et de vivre en paix.
Le plus grand pardon, celui qui est essentiel à chacun, indispensable dans la vie au moins à un certain moment, niveau de prise de conscience, c’est le pardon à soi-même.
Tout le reste n’est que petit arrangement avec sa conscience, et ça, il faut bien reconnaître que l’honnêteté y manque furieusement !