La maladroite
Hier, jour de pluie, j’ai regardé un téléfilm « la maladroite » qui m’a bouleversé. Pour une fois, le scénario ne plonge pas dans le patho, juste dans la réalité, celle que l’on croise lorsque l’on est enseignant. Basé que des faits divers, la réalité nous rattrape souvent. Que dire de ces enfants « martyrs », pourtant souriants, car ils ont appris à ne pas dire. Que dire de cette lenteur administrative et juridique qui laisse ainsi des enfants à leur famille ? Souvent, on accuse le système éducatif de ne pas avoir été assez vigilant, mais signaler un enfant à l’ASEU, c’est compliqué, cela demande beaucoup de paperasses, des preuves, et souvent la direction qui doit valider les motifs refuse de s’engager sur ce terrain miné. Maltraitance, abus sexuel, négligence, j’en ai croisé des cas lorsque j’enseignais, signalé quelques-uns, pour rien. Tout comme dans le téléfilm, l’assistante sociale qui passe voir la famille après avoir pris rendez-vous est une ineptie, un non-sens ! Il est évident que tout sera du tape à l’œil pour éviter que les enfants soient retirés ( et surtout les allocations non versées). Qui va vraiment avoir envie de s’affronter une famille dont l’enfant est couvert de bleus, « maladroit » comme dans ce film ? Sachant que certains parents ont la main leste même envers les enseignants ou l’esprit procédurier ! Manque de médecins, manque d’infirmières, l’éducation nationale devrait se sentir coupable de ne pas pouvoir garantir l’épanouissement des enfants. Et que l’on cesse de se fier aux apparences, la maltraitance n’est pas l’exclusivité des classes défavorisées ! Des enfants isolés, privés de contact, maltraités psychologiquement, on en trouve aussi bien chez les enfants de docteur que de PDG. En tous les cas, regardez ce téléfilm sur Salto, et vous ne verrez plus le regard d’un enfant maladroit de la même façon.
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