Être fort, un mythe !
Fatigants ces raccourcis que l’on ne cesse de croiser sur l’importance d’être toujours fort. La faiblesse est une tare dans notre société bien pensante. Rien ne semble pire que de montrer ses points faibles ou ses larmes, on se retrouve avec double peine et coups de bâton. Que de fois j’ai entendu ces mots ! « N’importe comment tu es forte, toi, tu vas surmonter cette épreuve, encore ! » , comme si certaines personnes avaient un quota illimité de douleurs à supporter tandis que d’autres avaient le droit de se plaindre. Qui parmi ces bons penseurs savent la souffrance endurée, comme si parce qu’elle ne se voit pas, elle n’existe pas. À la perte de mon fils, je l’ai vécue. Ne m’étant jamais considérée comme une victime, j’évitais de partager cette douleur, pleurais seule, isolée pour ne pas contaminée les autres, car le négatif est vite absorbée par autrui. Lorsque je me suis faite harcelée, agressée il y a quelques années, on m’a reproché de ne pas avoir parlé, de ne pas avoir été touchée. À quoi cela aurait servi de raconter mes crises d’anxiété, mes peurs, mes insomnies liées à cette situation ? Je ne cherchais pas à être forte, juste à me convaincre que cela n’existait pas, sans résultat. Heureusement, une thérapeute en 2017 m’a aidée. Je lui en serai éternellement reconnaissante. Alors quand je vois aujourd’hui certaines remarques acides destinées à des personnes que j’affectionne, ces mots qui me furent dits à une époque, je prends ma plume pour dire stop !
Être fort est un mythe, une apparence. Personne ne sait ce que vit l’autre, personne ne peut comprendre s’il ne franchit pas la carapace blindée. Peut-être serait-il temps d’accepter simplement que chacun a le droit d’être faible, le tout est de ne pas se victimiser.
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