La question est récurrente pour beaucoup, faut-il opérer la thyroïde pour retrouver la pleine forme ?
Si c’était si facile, les services seraient bondés ! Malheureusement, prenons la maladie auto-immune Hashimoto, dont la glande se détruit petit à petit, il est totalement inutile de pratiquer une opération puisque la thyroïde finira par disparaître. Les chirurgiens endocrinologues ont trop souvent le bistouri facile, et on opère trop vite, trop souvent.
Il est important de toujours demander un second avis et de ne jamais se précipiter.
Les nodules thyroïdiens sont très fréquents, très souvent même les gens vont passer leur vie entière sans savoir qu’ils en ont. Ces nodules peuvent n’avoir aucune influence sur le fonctionnement de la thyroïde, et seul leur « grossissement » va s’avérer problématique. Le souci est que souvent, ces nodules vont accélérer l’hyperthyroïdie et sur le temps générer des symptômes alarmants.
La bonne nouvelle est que 95% des nodules sont bénins et il suffit seulement de les surveiller régulièrement. Quand on sait qu’il y a quinze ans, on opérait 70% des nodules, cela pose question !
Rien ne remplace une thyroïde entière et en bon état, le corps ne fonctionnera jamais plus comme avant ! Les hormones de synthèse seront indispensables, mais ne remplaceront jamais une vraie thyroïde.
Beaucoup de médecins préfèrent occulter ce problème.
Pourquoi tant d’opérations ? Comme pour beaucoup d’autres pathologies comme les cancers du sein, la sophistication des techniques d’imagerie médicale facilite la détection de nodules de plus en plus petits (jusqu’à 2 mm), ce qui accroît leur détection et donc la tentation de les supprimer. La majorité des opérations pourrait être évitées.
Par contre, dans le cas de suspicion de cancer, il est important d’agir. C’est également le cas pour les goitre inesthétique ou des nodules volumineux, gênants pour avaler ou pour parler, qui doivent aussi être retirés. Ce sera le cas avec la maladie de Basedow lorsque tous les traitements auront échoués. ( pour rappel, en général on ne prolonge pas un traitement pour Basedow au-delà de dix-huit mois. Contrairement à la maladie auto-immune Hashimoto, Basedow peut parfois être guéri. )
Dans tous les cas, il faut le redire, personne ne peut vivre sans hormones thyroïdiennes. C’est impossible.
Il faut un traitement de substitution, qui n’est pas miraculeux pour tous les malades, qui va nécessiter des réajustements réguliers.
Pourquoi hormis ce problème d’utilité de la thyroïde doit-on bien réfléchir avant de choisir l’ablation totale ?
D’abord parce que des complications sont possibles, avec des cordes vocales abîmées par exemple. On cite des malades qui vont perdre leur voix suite à l’opération, vont avoir une voix rauque, plus grave, des éraillements. Ensuite la cicatrice qui selon les chirurgiens peut être inesthétique, voire douloureuse très longtemps.
Dans tous les cas, les malades verront leur vie complètement changer. Souvent au début, débarrassés de leur goitre, ce sera le paradis, puis « le manque d’hormones » se faisant sentir, les troubles vont apparaître souvent ceux d’hypothyroïdie. Seulement le traitement de substitution mis en place, le malade fera vite le yoyo entre hyper et hypo avant une stabilisation durable ( ce qui ne veut pas dire durablement sans aucune rechute à
Courage les papillons ! Si l’opération est indispensable, il faudra y passer, tout en sachant que rien ne sera plus jamais comme avant même si vous avez un chirurgien remarquable.