Thyroïde et norme
Ah cette norme derrière laquelle les médecins aiment se cacher pour éviter de comprendre, d’écouter. Depuis que les scientifiques ont découvert cette TSH, il n’y a plus qu’elle qui compte ! Oublié le ressenti des malades, oublié les autres dosages, oublié les symptômes. Si la « norme » a parlé, c’est que c’est la vérité ! On sait tous que l’hypophyse sécrète un taux d’hormones qui fut ensuite mis sur une échelle officielle.
Seulement, beaucoup de personnes oublient que cette dite référence varie selon les laboratoires, selon les pays. De quoi en perdre son latin, non ? Chez nous, en France, la norme est située entre 0,5 et 5. Au dessous on est dit en hyperthyroïdie, au-dessus en hypothyroïdie. Aux States, la norme est entre 0,3 et 3.
Cela paraît simple, seulement cette norme va changer selon que l’on est atteint d’une thyroïdite classique, une maladie auto-immune, ou d’une ablation partielle ou totale de la thyroïde. Autant de cas différents que de malades. Il est primordial de faire donc très attention à cette norme. Seule, elle n’est rien !
Encore une fois, le plus important, ce sont les symptômes ! Certaines personnes vivent toute leur vie avec une tsh avec des valeurs astronomiques aussi bien hautes que basses sans aucun symptômes et aucune détérioration de leur organisme. D’autres ne supporteront pas la plus petite fluctuation même de 0,4 …
Cela remet les choses en place. Il est bon toujours d’associer d’autres recherches comme la T4 libre et la T3.
Pour la norme des symptômes, c’est la même chose. Un dit symptôme ne peut seul donner un diagnostic.
Rappelons brièvement que la fatigue va se retrouver en hypo, en hyper, sans thyroïde, mais peut également être dû à une carence en fer par exemple. La prise de poids qui est toujours mis sous l’étiquette « hypothyroïdie » peut à l’inverse apparaître en hyper ( et inversement)
Les troubles du sommeil, de l’humeur, anxiété, dépression se retrouvent aussi bien en hypo qu’en hyper.
Là effectivement, seule la TSH et la T4 pourront donner une indication et un éventuel traitement approprié.
Là encore, la norme fut longtemps d’opérer systématiquement en cas d’hypothyroïdie. On en est revenu sachant que « sans thyroïde », le corps souffre. Ce bistouri facilement utilisé oublie la souffrance des malades. Autant, on doit opérer en cas de cancer thyroïdien, un des seuls cancers qui ne métastase pas et qui a une guérison totale, autant pour un nodule ou une maladie de Basedow, il faut bien réfléchir avant de passer à l’extrême. Tout comme pour la maladie auto-immune Hashimoto, il faudra alors impérativement prendre un traitement de substitution à vie, ce qui semble anodin, au début, mais peut devenir très pesant au cours des années. Un médicament restant sujet à des possibilités de ruptures de stock ( on l’a vu avec l’affaire du nouveau levo) ou simplement des oublis lors de voyage ou autres. Rien ne remplacera jamais une thyroïde en bon état !
Pour couper court aux idées fausses, lorsque la thyroïde est enlevée en totalité, elle ne peut repoussée ! Par contre, lors d’une thyroïde d’Hashimoto avec une destruction qui n’est pas totale, il existe des cas où la thyroïde « a un peu repoussé ». C’est extrêmement rare ! Donc plutôt que de stopper son traitement en pensant que cette éventualité est une certitude, mieux vaut bien se soigner !
Je terminerai donc par quelques points essentiels qui sont toujours bien polémiques.
Quand prendre son traitement de substitution ?
Les médecins imposent une norme ( encore !), mais ce n’est qu’une norme. On a coutume de dire de prendre le traitement le matin De nombreux malades le prennent le soir sans aucun incidence. C’est à chacun de trouver ce qui lui convient. Par contre il faut espacer du petit-déjeuner, au moins 30 minutes ( certains endocrinologues vont jusqu’à une heure). Dans tous les cas, on évitera au maximum de prendre un thé ou un café en même temps car théine et caféine diminuent l’absorption. Surtout ne jamais prendre avec du fer par exemple ce qui annule totalement l’hormone de substitution ( deux heures minimum). Vous trouverez la liste des médicaments qui interagissent avec les traitements thyroïdiens. Mieux vaut prévenir que s’apercevoir au bout de deux mois que le traitement n’a pas marché, pestant sur les symptômes alors qu’au final, ce n’était juste qu’un souci d’incompatibilité d’absorption.
Pour les aliments, c’est la même chose. On voit pour certaines personnes l’apparition d’un goitre en cas d’hypothyroïdie. Le chou est un des aliments qui bloque le plus l’hormone thyroïdienne. Une fois par hasard, vous ne risquez rien, mais avec régularité, c’est contre indiqué. Pour le soja, c’est la même chose.
Après, chaque personne est différente, complètement, et va réagir différemment. Il est donc important de taper sur la table si votre médecin est borné et ne fait que regarder la norme.
Si on observe les statistiques « de bien-être », on s’aperçoit qu’à notre époque, certainement à cause d’une vie stressante qui déstabilise la thyroïde, on recommande une tsh autour de 1 que ce soit pour les maladies auto-immunes ou les posts ablations.
À quand des autotests qui permettraient aux malades de savoir où ils en sont tout simplement pour adapter ensuite leurs comportements à leur thyroïde !
Bon courage les papillons et prenez soin de vous !
Bien vrai. J ai dû changer x fois de médecin pour me faire entendre.
Tout ce qu ils me préconisaient de consulter un psychiatre, ou me bourré d anxiolytiques et d antidépresseurs, voir même des somnifères. Aujourd’hui j ai un bon médecin qui ne se fit pas à la prise de sang mes a mes symptômes et me dirige vers un endocrinologue. TSH bonne T4 un peu haute, TPO haut et ac anti thyroglobuline un peu haut. Merci pour l article.
Tout a fait d accord ! Si j avais su tout ça ya 11 ans jamais je ne me serais faite retirer la thyro entière ! Pendant les 6 premières années oú j etais au plus mal j ai vu endos,professeurs,qui ne tenaient compte que des résultats labo et pas de ressenti et quand j insistais et que je disais je ne suis pas bien du tout ils me répondaient allez voir un psy Madame et prenez des AD ! depuis je ne vais plus voir personne à part mon doc et je me gère moi même mais bon chaque jr est un lot de souffrance et de fatigue ! J ai + appris par les groupes que par les docs ! Ils ne savent absolument pas gérer l après ! Et souvent ils s en foutent ! Une honte !! On sert de cobaye point barre !