Marre de ces kilos et de ma thyroïde !
Comme ils pèsent lourds ces kilos, comme ils font mal ! Personne ne les accepte, personne ne veut les comprendre. Contrairement à ceux liés à une overdose de gourmandises, eux ne peuvent, ne veulent, n’arrivent pas à partir ! En hypothyroïdie, cela devient vite un enfer. Marre de voir des émissions télévisées où la prise de kilos est montrée du doigt sans qu’aucun journaliste ne parle de la thyroïde. Cette prise de poids va pourtant intervenir lorsque la thyroïde se dérègle, lorsque l’on subit une ablation totale, lorsque l’on est atteint de la maladie auto-immune Hashimoto, en cas de récidive Basedow… parfois les malades luttent contre la perte rapide de poids tout aussi complexe même si cette dernière est beaucoup moins stigmatisée. Trop facile également les raccourcis qui vont dire qu’avec un simple traitement de substitution tout va rentrer dans l’ordre et que le malade va oublier définitivement sa maladie. Il n’en est rien. Le nombre de personnes qui affirment ne plus avoir aucun symptômes ( que ce soit de poids, de mémoire, de fatigue etc) sur une durée d’étude de cinq ans n’est que de 8 % ! Ce qui signifie que pour « les autres », la maladie est là, sournoise, réapparaissant régulièrement, ainsi qu’une prise effective de poids dans ce cas.
Cela signifie-t-il que les malades sont contraints à « être gros » toute leur vie ? Heureusement, non ! Avec le temps, une diminue progressive de la prise de poids peut se faire et cette dernière va s’étaler sur de nombreux mois. Aucun régime ne peut-être conseillé avec certitude. Tout simplement car chaque malade est différent. Tout va dépendre de l’âge de la personne, de son mode de vie, de son travail, du médicament qu’elle prend etc. Ce qui convient à l’une n’ira pas pour une autre. Il faut donc cesser de préconiser « un type »de régime et plutôt se tourner vers une naturopathe qui aidera à un suivi régulier. Les retours montrent que pour certains l’arrêt total du gluten fut efficace, mais pour d’autres ce fut une catastrophe. Ne jamais se lancer dans un régime sans l’accord d’un médecin ! L’effet de yoyo peut parfois être pire ! Nous ne sommes pas égaux face aux kilos. Certains vont prendre quelques kilos en hypothyroïdie et d’autres vont jusqu’à noter une trentaine de kilos en plus en quelques mois sans un apport alimentaire alarmant. C’est certainement pour cela que les médecins ne peuvent, ne veulent, comprendre ces maladies invisibles. Pour eux, une personne qui grossit est une personne qui mange mal et beaucoup trop. Il n’en est rien. J’ai eu lors de mes interviews, une personne qui avait pris plus de douze kilos en mangeant hyper sainement et bio. Inutile de vous dire à quel point son moral fut catastrophique ! Elle n’arrivait plus à se reconnaître. C’était comme si elle avait perdu son identité. À ces kilos thyroïdiens s’ajoutent souvent des dérèglements hormonaux comme la grossesse ou la ménopause. Pour cette dernière, personne n’échappe à la possibilité de prendre une moyenne de trois kilos, qui vont se rajouter à ceux de la thyroïde. Bien décourageant !
Alors, allez-vous me dire, encore des paroles, paroles … mais que faire avec l’été qui arrive ?
Sans faire de répétition, d’abord bien stabiliser son traitement ou du moins le plus possible. Flirter avec les fruits et salades, et marcher ! Beaucoup de personnes atteintes d’une déficience en hormones thyroïdiennes ont du mal à faire un sport intense donc privilégier la marche qui permet, faute de perdre du poids, de ne pas en prendre.
Et surtout, faire savoir haut et fort que kilos et thyroïde ne font pas bon ménage, et qu’il ne faut pas dénigrer ceux qui peinent à maigrir. La gourmandise, le laisser-aller n’est pour rien dedans !
Courage amis papillons, car il en faut !
Merci pour ce magnifique message qui résume notre vie de femme en hypothyroidie et parfois ménopausée. Mais c’était tellement difficile au quotidien !