C’est toujours avec une extrême tristesse que je constate sur les groupes de malades une montée des nouveaux cas ! Souvent les mêmes questionnements, les mêmes angoisses.
Qui consulter en cas de soucis thyroïdiens ?
Pas simple, car spontanément, on a envie de dire un spécialiste, mais … En premier lieu, le généraliste sera là, théoriquement, pour rassurer, palper, définir le diagnostic, prescrire un traitement ou une échographie thyroïdienne. Ce dernier pourra orienter vers un endocrinologue, spécialiste des hormones, en cas de troubles thyroïdiens sévères. Il est important que tout malade de la thyroïde puisse voir un cardiologue et un ophtalmologiste afin d’éviter les désagréments liés à cette pathologie. Seulement, trop de médecins prennent les symptômes de cette maladie pour un effet somatique, et dans ce cas, il ne faut pas hésiter à en changer, même si les retours montrent que c’est loin d’être facile.
La découverte se fait souvent par le biais des dosages. Souvent, la malade consulte, car elle mélange ses mots, n’arrive plus à se concentrer, voit la balance hurler, ressent une grande fatigue, un état dépressif. La liste est tellement longue. Comme je l’écrit dans maladies thyroïdiennes, comme Lola, toutes les per passent par cette phase anxiogène.
« Lola avait subi de nombreux examens dont une prise de sang complète.
— Voici donc vos résultats : votre TSH est à 7,58 (norme labo : 2,2 à. 4,3), vos T4 sont à 14,2 (norme labo : 13 à 21). Quant à vos anticorps HT : 5 000 UT/ml. Juste pour votre information, ces derniers devraient impérativement être inférieurs à 115.
Lola ouvrit la bouche et n’osa plus prononcer un seul mot. Mille questions s’entrechoquaient dans sa tête. Cinq mille ! C’était énorme. Et cela signifiait quoi ?
D’une toute petite voix, elle osa demander :
— Et, c’est grave, docteur ? »
C’est effectivement la question principale : c’est grave ! Car cette maladie invisible porte des stigmates intérieurs que ce soit lorsque l’on se retrouve sans thyroïde ou avec une thyroïde Hashimoto. Pour ne prendre que cette dernière, Hashimoto est une maladie difficile à diagnostiquer. Elle n’est pas assez étudiée durant les années de médecine et la majorité des médecins ne s’en souviennent que comme une thyroïdite classique, ce qui n’est pas le cas. Résultat, on assiste trop souvent à des lenteurs dans le diagnostic. Souvent, trop souvent, cette maladie ne sera pas prise au sérieux, pire le médecin va conclure que tout ira bien avec le traitement, seulement, ce n’est que rarement le cas. Le traitement n’est qu’un vulgaire pansement et comme tout pansement, il y a des fuites. Un traitement de substitution dans les deux cas cités est à vie. Des personnes le stoppent sur un coup de tête, et vont subir les effets parfois des mois plus tard. En ce qui concerne les débuts de la maladie, le médecin doit prescrire des doses réduites afin que la glande qui souffre ou l’absence de thyroïde ne fasse pas trop de mal au corps. L’hormone de synthèse va réduire la tsh et les effets du dysfonctionnement. Sauf intolérance à un traitement, tous les symptômes négatifs sont liés à la maladie et non au médicament. D’où l’importance de ne pas stopper un traitement en pensant que cela vient de lui. Il est important également de ne pas surdoser un malade.
Parfois, on voit des médecins prescrire dès le verdict une dose élevée. Le corps va souffrir, peiner à stabiliser et surtout exposer à une situation d’hyperthyroïdie. Il faut donc rester vigilant en tant que malade, ne pas hésiter à avoir un second avis.
Courage les papillons ! La route est longue, mais on survit !