Rentrée tendue …
Monsieur le Président l’a dit, la rentrée des classes sera tendue. Pourquoi ne suis-je guère surprise lorsque l’on annonce que des milliers de postes ( pas des centaines, des milliers) ne sont pas pourvus. Lorsque j’ai mis les pieds dans cette marmite il y a trente ans, le niveau du concours était très sélectif, beaucoup de recalés mais plus de cinq mille à postuler. Aujourd’hui, le concours est tellement facile qu’un gamin sortant du lycée pourrait réussir, et surtout il y a plus de postes que de candidats. Pas attractif ? Peut-être, je n’en suis pas certaine que ce soit l’unique raison même si effectivement un enseignant sortant frôle le smic. Ah oui, il a les vacances scolaires ! Euh, on n’est pas payé pendant ces vacances, mais personne ne le sait, et je peux vous dire que cela se ressent quand on part en retraite ! Trop de travail ? Je n’y crois pas ! Si on aime enseigner, on se donne à fond sans compter les heures ! Il m’arrivait régulièrement avec mes CM2 de passer quatre heures de correction et préparation chaque soir , en plus de mes heures devant les élèves, et je ne me suis jamais plainte . Non, l’échec vient pour moi de cette réforme débile qui a ouvert l’école aux parents ! Avant un enseignant était respecté, on l’écoutait, on ne contestait ni son programme ni son savoir. De nos jours, c’est une catastrophe ! Les parents sont rois et ont fait des enfants rois. Punir un enfant ? Quelle horreur ! Il va rester traumatisé ! Lui mettre une évaluation qui peut déplaire à la famille = danger ! Les parents ont tous les droits. De plus en plus d’enseignants se retrouvent avec des plaintes injustifiées, des convocations par la hiérarchie qui ne met jamais un pied dans les écoles. L’école est devenue le monde où on ne fait que parler avec de grands mots pour tenter de se faire une place. Le ballon est devenu un référant rebondissant. Quelle stupidité ! Au lieu de se focaliser sur la l’écriture et la lecture, la base ou des notions de mathématiques, on va plébisciter la philosophie ( je veux bien en CM2, mais en CP !!!), le sport à outrance souvent dans des écoles qui n’ont pas la place pour le pratiquer résultat ces heures dites de sport qui pourraient servir à bien lire ou compter sont des secondes récréations. Et l’anglais enseigné par des enseignants qui ne l’ont pas toujours appris durant leur cursus, et l’informatique que tous les gamins savent mieux pratiquer que leur prof, sans parler de ces coins informatiques dénués d’Internet ou avec un réseau si lent qu’une recherche, une seule, met une heure. Mais une fois encore, les parents sont contents !
Alors, que l’on ne s’étonne plus de voir les enseignants prendre la poudre d’escampette ! Même si on a la dite vocation, à force de se faire rabaisser, insulter, on finit par perdre la foi, ou à s’user la santé. C’est ce qui m’est arrivé pour le second cas. Alors on prend sa valise et on part, sans regrets.
Pourtant, Monsieur le Président, qu’est-ce que c’est un beau métier, peut-être le plus beau du monde que celui d’enseigner, alors que l’on rende la liberté aux enseignants et que les parents restent à leur place, celle d’éduquer leurs rejetons, et ce serait déjà pas mal !
Bravo Sylvie. Je n’ai rien a rajouter à ton analyse. Elle est totalement exacte et j’ai vécu tout ça personnellement.
Et oui Sylvie, mon analyse est la même …. et je vais encore subir cette année mais on est résigné, on y va sans conviction et on attend les plaintes des parents … c’est terrible….