Changement de saison, changement d’heures, la thyroïde peut se dérégler, perdre la tête. Elle va « créer » des nodules, voire des cancers, ou des dysfonctionnements liés à des maladies auto-immunes ou simplement une hypothyroïdie ou hyperthyroïdie. Ce n’est jamais plaisant, car tous ces troubles poussent à une fatigue extrême. Nous noterons qu’un dysfonctionnement accompagné d’une hypothyroïdie va pousser les organes à fonctionner au ralenti par manque d’hormones tandis que l’hyperthyroïdie fera fonctionner l’organisme en mode accéléré. L’asthénie va apparaître dans 99 % des cas. C’est énorme. Trop souvent, les généralistes vont simplement donner un cocktail de vitamines en tous genres. Mais, en cas de souci thyroïdien, ces vitamines ne font rien. Quelles différences alors avec une petite fatigue passagère ? Tout d’abord, bon nombre de malades présentent une frilosité anormale ( difficile à poser comme diagnostic s’il fait froid dehors), une peau sèche, jaunie, voire grisâtre dans les pires des cas. On va également retrouver des symptômes de bradycardie (rythme cardiaque au repos en dessous de la normale), ce qui n’est pourtant pas général, car l’inverse peut se voir. De nombreux malades en hypothyroïdie signalent des battements du cœur violents. Le malade présentera des cheveux secs, cassants, avec uns chute de cheveux plus que possible, et souvent très angoissants pour le malade.
En cas de grosse hypothyroïdie, le visage sera souvent gonflé, surtout autour des yeux et du menton, les traits s’épaississent, les ongles peuvent se strier, devenir mous, puis se casser et les sourcils se raréfier.
Devons-nous reparler de la prise de kilos à laquelle rares sont ceux qui y échappent et qui souvent reviennent au moindre changement de saison ou de vie, des troubles digestifs, cognitifs ?
Malheureusement, cette maladie ( autant hypo qu’hyper), le corps est tout aussi touché que l’esprit et ces dysfonctionnements pousseront le malade à être dépressif, irritable, nerveux, très instable émotionnellement. Il pourra pleurer sans raison, être plus sensible, prendre tout à cœur. Ceci restant variable pour chacun. Non soignés, ces symptômes peuvent s’avérer très handicapants pour une personne. En cas d’hyperthyroïdie, le malade va avoir son corps qui s’accélère, il va transpirer au moindre effort, aura les mains moites. L’accélération du rythme cardiaque avec palpitations va apparaître, empêchant de dormir, avec une tachycardie toujours présente. En cas d’hyperthyroïdie, le malade devient anxieux, avec des sautes d’humeur, de l’agressivité possible, un énervement parfois incontrôlable. Une fois encore, non soignés, un malade en hyperthyroïdie, pourra causer de gros dégâts dans le monde du travail, familial. Beaucoup de conjoints se séparent, car nombreux sont ceux qui ne veulent pas comprendre ce que vit l’autre, devenu insupportable.
La douleur n’est pas comprise ! Les personnages ont beau expliquer la cause d’une fatigue ou d’un changement d’humeur, et pourtant, toujours les mêmes remarques :
« paresseuse ! » , « folle », « ce n’est rien, c’est dans la tête ! »
Vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien, c’est faire un pas vers un monde d’incompréhension, voire parfois d’incompétence.
Comme vous le savez, je me bats depuis plus de trois ans pour la reconnaissance d’Hashimoto, ainsi que pour les autres maladies auto-immunes invisibles, tout comme tout dysfonctionnement, pour que l’on entende ceux qui souffrent. Ce n’est pas pour cela que je minimise des maladies bien plus graves. Ayant perdu un enfant d’un cancer, j’ai envie de vous dire, « je sais ! » Le cancer est un des fléaux de notre siècle. Il tue encore, des enfants, des plus âgés. Une maladie de la thyroïde est effectivement moins violente dans le critère espérance de vie, mais ce n’est pas pour cela qu’on doit à l’inverse les juger « bénignes ». Certaines maladies invisibles ont pourri la vie des malades, détruisant leurs relations avec les autres (les sautes d’humeur de certains malades de la thyroïde en sont la preuve), d’autres ont faussé l’avenir (examens universitaires ratés pour fatigue intense, permis de conduire refusé, entretiens ajournés).
Demander la reconnaissance d’une maladie invisible n’est pas une aumône. C’est une nécessité. Cette reconnaissance doit passer par l’écoute du corps avant les normes de laboratoire.
Continuons à être soudés, car non, ce n’est pas un cadeau cette maladie !
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