Vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien
En période hivernale, les malades ressentent souvent beaucoup plus de symptômes désagréables. Est-ce le froid ? Le changement de saison ou d’alimentation ? Est-ce important de savoir le « pourquoi » ?
Avoir un dysfonctionnement thyroïdien au coeur de l’hiver ralentit, fatigue. Doit-on pour autant s’arrêter de vivre ? Surtout pas !
Il faut bien comprendre que cette fatigue va se trouver intimement liée avec le moral. On va vite tomber dans un cercle vicieux. Cette impossibilité de bouger va jouer sur l’envie, et moins on va avoir envie et plus la fatigue va devenir présente. Au final, beaucoup de malades vont flirter avec la dépression ce qui fait dire à un bon nombre de toubibs incompétents que « tout est dans la tête », que le malade « psychote », qu’il ne fait aucun effort. Rien n’est pire à entendre pour une personne de bonne foi.
Alors non, le malade ne simule pas sa maladie, il ne fait pas semblant pour avoir des taches moins pénibles à son travail. Non, on est rarement fatigués sans raison.
Dernièrement une adhérente de « l’envol » me disait que depuis qu’elle avait cette pathologie, elle avait tout simplement cesser de vivre. Elle ruminait toute la journée, gelée, engourdie. Elle n’avait plus de projets, plus d’avenir. Elle ne songeait qu’à une chose : mourir !
Cette jeune femme n’est pas la seule à vivre très mal sa maladie, surtout lorsque les kilos s’installent et ne partent pas. Doit-on redire qu’une personne avec un dysfonctionnement thyroïdien qui grossit, ne le choisit pas. Elle le vit. Elle le supporte. Elle voudrait maigrir, seulement ces kilos s’incrustent et ne peuvent se perdre que lorsque la thyroïde est stabilisée. C’est terrible ! Terrible lorsque ce n’est pas lié à la gourmandise, terrible lorsque le regard des gens changent, terrible lorsque l’angoisse serre l’estomac.
Le drame est que trop souvent sur les réseaux sociaux ou sur YouTube, des personnes « bien attentionnées » vont prodiguer des conseils, bien trop souvent en lien avec une marque de vitamines ou autres. Résultat, la détresse augmente, car il n’existe aucune solution miracle ! Chaque malade est différent. Chaque malade verra sa TSH réagir différemment. Un malade avec Hashimoto ne réagira pas pareil qu’un malade avec une ablation de la thyroïde, même si le dysfonctionnement ralentira, pour les deux, l’organisme.
Il est important de garder le moral, de ne pas sombrer, car tout stress va jouer sur la thyroïde.
Alors que l’on se rassure, oui, on peut vivre avec un dysfonctionnement thyroïdien. Seulement, il faut se dire que rien ne sera comme avant. Il faut apprendre à gérer son stress, les angoisses souvent liées à ce dysfonctionnement. Ce n’est pas simple tous les jours, mais il faut vraiment accepter cette limite qu’impose notre corps. Cela permet d’apprendre à dire « stop », à déléguer ( même si les collègues font la tête au début, ils s’y font), apprendre à gérer ses amis, ses sorties. S’éloigner des personnes nocives est important.
Peut-on vivre « bien » avec un dysfonctionnement thyroïdien ? En évitant d’y penser tout le temps. Au début de cette maladie ( et c’est normal), les malades foncent vers les groupes FB et vers les associations, car les médecins, trop souvent, ne répondent pas aux angoisses. Ces mêmes malades vont vite devenir obnubilés par leur dosage de la TSH et vont enchaîner prise de sang sur prise de sang.
Cela rassure pour un temps, mais il est bon, par la suite, de ne s’imposer le passage au labo que lorsque l’on ressent, dans son corps, un problème et non par obligation. Déjà on soulage notre système de santé et on évite de d’angoisser inutilement. Il en est de même des régimes préconisés par divers personnes. Là encore, ce qui convient aux uns ne fonctionnera pas nécessairement aux autres. Tout comme l’engouement pour la médecine fonctionnelle qui a le vent en poupe sur les réseaux sociaux. À la base, ce type de médecine ne peut qu’être applaudie. Ce sont des médecins qui s’appuient sur l’identification de la cause du trouble et de la lutte contre la maladie. Personnellement, je trouve cela très bien, sauf que c’est devenu un commerce ! Des prises de sang à plus de 300€ , des consultations régulières à 150€ etc
Malheureusement, là encore, cela ne convient pas à tout le monde, non plus. Cela cible souvent un type de dysfonctionnement thyroïdien lié à l’intestin et donc à l’alimentation. Mais tous les dysfonctionnements ne trouvent pas leur racine dans l’alimentation.
Alors oui, on peut vivre sereinement avec un dysfonctionnement thyroïdien à condition d’accepter de voir sa vie changer, ce qui ne veut pas dire que ce sera négatif, simplement différent.
Bientôt le printemps, en général une saison agréable pour les malades de la thyroïde.
Alors courage les papillons !
Bonjour et merci pour l’article. Sans thyroïde depuis 98, je vivote, mais je vie et c’est déjà beaucoup. Salutations