Les kilos en hiver et les dysfonctionnements thyroïdiens
Même pour le commun des mortels, en hiver, les kilos s’entassent, vestiges d’une époque lointaine où on faisait « du gras » pour supporter le froid. Et même si nos hivers ne sont plus aussi froids, la mémoire des corps se souvient. Résultat, à la fin de l’hiver, on se retrouve avec trois bons kilos en plus. Pas dramatique diront certains, avec un petit régime, tout va partir à partir de mi-mars. Seulement avec un dysfonctionnement thyroïdien, en particulier en hypothyroïdie, rien n’est aussi simple, car ces trois petits kilos vont rester, s’installer, et nous pourrir la vie.
Nous ne sommes pas égaux face à ce surpoids, pas égaux face à ces maladies qui nous pourrissent bien la vie. Hormis le côté esthétique tellement important à notre époque, il ne faut pas oublier que grossir implique des soucis cardiovasculaires, de l’hypertension, des douleurs osseuses et j’en passe. C’est un véritable handicap qui n’a pas nécessairement de solution. De nombreux témoignages montrent que les malades de la thyroïde en surpoids ou obèses sont en très grande souffrance. Beaucoup finissent en dépression. Tout simplement parce qu’il ne suffit pas de manger moins, voire de s’affamer pour perdre ces fichus kilos. Ce serait trop simple. Tout comme la prise de poids rapide devrait faire penser à un dysfonctionnement thyroïdien. À cela, de nombreuses études cliniques ont montré un lien entre prise de poids, taux de cholestérol en hausse et hypothyroïdie. Pourquoi, lorsque l’on diagnostique une hypercholestérolémie et une avancée de l’aiguille de la balance, ne fait-on pas systématiquement un dosage de TSH et des anticorps thyroïdiens ? Pourquoi passe-t-on directement à un traitement pour le cholestérol ou pour le cœur, traitements souvent non dénués d’effets secondaires ? Le lien entre cholestérol, hypertension et hypothyroïdie existe.
Il est bon de rappeler que notre thyroïde régule de nombreux organes, dont le cœur, élément tout de même indispensable à notre survie. De ce fait, elle permet de réguler la tension, le rythme cardiaque et la température du corps. Le corps a besoin d’une certaine dose d’hormones thyroïdiennes pour maintenir une pression artérielle sous bon contrôle. Si le déséquilibre se fait, la tension artérielle augmente, avec en prime une montée du poids et du cholestérol qui cogne à la porte.
La prise de poids est donc à prendre au sérieux, car même si le côté sympa de l’hiver, c’est de pouvoir cacher ses rondeurs, l’été, c’est moins facile. En hypothyroïdie, mais pas que, la production d’hormones est mis en pause et le corps fonctionne au ralenti. Le corps va alors dépenser moins d’énergie. La fatigue de l’hypo se rajoutant les kilos et la rétention d’eau vont s’accumuler. On note des prises de poids énormes survenant même sans avoir une alimentation « riche » comme nous l’avons déjà dit.
On se retrouve avec un véritable combat contre les kilos et avec en prime, le regard et les remarques des autres, ceux qui ne savent pas, ceux qui ne comprennent pas, ceux qui ne veulent pas comprendre.
Terribles sont ces mots : « tu en as pris du poids ! Il faudrait te reprendre ! », « tu te laisses aller ! »
« Cesse de te goinfrer ! »
Et la liste est longue.
La plupart des régimes sont inefficaces lorsque la thyroïde n’est pas soignée. Il faut donc en premier tenter de réguler les hormones thyroïdiennes. Ensuite seulement, on va pouvoir essayer de s’attaquer aux kilos. Seulement, il faut savoir que maigrir va dépendre de l’âge, de l’importance du dysfonctionnement qui sera différent selon que l’on ait une maladie auto-immune ou simplement un dysfonctionnement ponctuel. Une personne de 20/30 ans arrivera à perdre du poids relativement facilement, alors que passer 50 ans, les kilos semblent être doubles. Même un régime privatif ne donnera que de faibles résultats.
Alors sommes-nous condamnés, nous les malades de la thyroïde, à vivre en surpoids ? Plutôt que d’être obsédé par des régimes basse calories, peut-être se mettre en mode « brûler les calories ». Cela ne veut pas dire s’inscrire dans un club de fitness et y aller à fond, ce qui serait également une claque pour la thyroïde, mais simplement « bouger »tout en gardant au printemps une alimentation saine et équilibrée. En général, on arrive ainsi en quelques mois à récupérer (sauf si ces poids s’inscrivent sur une flambée d’hypothyroïdie qui peut atteindre pour certains 10 à 20 kg)
J’aime préconiser la marche quotidienne qui m’a toujours aidée à réduire mes kilos emmagasinés l’hiver, m’imposant un minimum de 10 000 pas actifs par jour. Outre une amélioration du poids, on verra une action positive sur l’hypertension et la réduction des maladies cardiovasculaires. Il est important de se dire que l’on ne peut maigrir en claquant des doigts ni en quelques jours, que l’hiver, on grossit, qu’il faut impérativement éviter de se jeter sur tous les régimes que vont vanter certaines personnes. Certains peuvent être extrêmement dangereux en hypothyroïdie ou avec Hashimoto.
Ne pas se décourager ! Ne pas laisser les autres vous juger et surtout apprendre à s’aimer avec quelques kilos en trop. Éviter le stress qui fait grossir.
Il est bon de rappeler que malheureusement des malades en hyperthyroïdie contrairement à l’idée reçue peuvent aussi souffrir de prise de poids. Ce qui souvent fausse le diagnostic de certains praticiens.
Ce n’est pas facile de vivre avec une maladie qui change votre façon de vous voir, la façon dont les autres vont vous percevoir, mais il faut vous accrocher, amis papillon !
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