Ces lettres épistolaires
D’une autre époque diront certains, ces correspondances épistolaires existent depuis la nuit des temps, un lien entre une ou plusieurs personnes, parfois des prémices de romans. L’art de la correspondance est en train de disparaître, et c’est vraiment triste. Un mail n’est pour moi qu’une pâle copie d’une lettre, souvent sans saveur. C’est pour cette raison que je n’ai jamais cédé à cette mode préférant continuer à écrire sur des feuilles de papier. Récemment, j’ai appris que j’étais qualifiée de folle pour aimer autant écrire, pour aimer encore l’odeur du papier, le plaisir de poser un timbre sur une enveloppe et d’écrire avec ma plus belle plume l’adresse. C’est aussi pour cette raison que mes premières pages de manuscrits ou mes premières nouvelles avant que je ne publie officiellement furent toujours manuscrites. Des correspondances épistolaires, j’en ai eu des dizaines depuis l’âge de treize ans, écrivant aux quatre coins de la Terre. J’aime encore parfois envoyer ainsi de mes nouvelles à un ou une amie, ces liens forts qui défient le temps, ces relations où aimer se conjugue au sens le plus puriste. J’en reçois aussi en retour, ces pages noircies, simplement là pour que l’écrit vive. La réalité de la vie m’a fait prendre conscience que certains individus sont hermétiques à ces échanges, à tel point qu’il faut se demander pourquoi cela résonne si négativement pour eux. En tous les cas, mieux vaut même ne pas essayer, car le moindre mot sera déformé ou interprété.Tant que des dinosaures comme moi continueront à faire trembler la plume au travers de lettres épistolaires, le français, notre belle langue, ne sera pas tout à fait morte …
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.