Fatiguée de lire sans cesse des remarques négatives sur nos dysfonctionnements, des attaques qui nous placent en victimes, qui vont jusqu’à ridiculiser nos maux. Tellement facile de dénigrer une maladie invisible, parce que par e qu’elle ne se voit pas, elle ne peut être réelle, pire nous sommes des « affabulateurs ». Rien n’est pire que de ne pas être cru ! Il m’arrive de souhaiter que toutes ces personnes prennent ma maladie pour une semaine, un mois, juste pour voir comment elles se débrouilleraient. Seulement voilà, notre pathologie ne se donne pas, ne s’échange pas. Et ce n’est pas parce qu’elle n’est que rarement mortelle qu’elle n’en est pas moins handicapante !
Que vous soyez en hyperthyroïdie, en hypothyroïdie, avec une maladie auto-immune ou sans thyroïde, la réalité reste la même ! Rien ne se voit sur votre visage, sauf exceptions, vous avez l’air plutôt bien, et pourtant, par période, vous n’êtes que douleurs.
Il n’existe pas de poudre de perlimpinpin miracle qui va vous guérir, juste un pansement qui passe par une prescription médicale. Ablation ou hypothyroïdie, ce sera cette hormone de synthèse qui va tenter comme elle peut de rééquilibrer votre organisme. Mais tout le monde sait qu’une balance a bien du mal à rester en équilibre, et pour notre corps, c’est pareil.
Je vais prendre la maladie d’Hashimoto, car c’est celle que je connais la mieux, mais amis papillons atteints d’une hyperthyroidie ou après une ablation, vous vous reconnaîtrez certainement. Il a été prouvé scientifiquement grâce à des chercheurs américains et canadiens que lors d’une thyroïdite Hashimoto, votre zone de confort se trouvera entre 0,5 et 1. Pourquoi ? Tout bonnement parce qu’il faut éviter de mettre la thyroïde au ralenti, ou de la mettre en mode accélérer. On comprendra alors le drame de certains praticiens qui refusent de prescrire un traitement avant d’avoir dépassé 10 de tsh. Si, croyez-moi, nous avons régulièrement des adhérentes en souffrance pour cette raison ! Car la fatigue, elle survient dès que cet équilibre se dérègle, que ce soit si la thyroïde s’accélère ou si elle se ralentit. Dans les deux cas, arrive un moment où on n’en peut plus ! On a beau vouloir, être positif de nature, on n’y arrive pas. Et c’est toujours dans ces moments-là que l’on va se prendre une remarque acide dans les dents ! Alors on les serre, ces dents, et on continue d’avancer, en portant cette fatigue comme un sac plein de pierres. Beaucoup de malades vous diront qu’ils ont l’impression d’avoir d’un seul coup quatre-vingts ans ! Des douleurs musculaires, des raideurs, l’impression de marcher comme des petits vieux.
Une vraie réalité !
À cela s’ajoute les difficultés de concentration. Si j’en parle, c’est que personnellement, si je dépasse 1 de tsh, c’est parti pour les oublis de code de carte bancaire, les clés que je ne retrouve plus, et j’en passe des meilleurs. Un rééquilibrage du traitement et au bout de trois semaines, tout rentre dans l’ordre. Mais ce peut-être long trois semaines ! Il en va de même pour le poids. Un petit dérèglement va me faire prendre 3 kg en moins de dix jours, sans augmenter les calories. C’est même un des premiers symptômes avant même la fatigue qui me fait dire : « Attention ! Si cela persiste, directement la prise de sang ! »
Dans tous les cas, vous l’aurez compris. Se plaindre ne sert à rien, car tout le monde s’en moque. À vous de faire attention à votre corps, à écouter ce qu’il vous dit, à vous prendre en charge. Si vous avez la chance d’avoir un médecin compétent et à l’écoute, il vous aura expliqué comment rééquilibrer doucement sans fatiguer l’organisme. Parfois il suffit d’un petit coup de fouet pour relancer Mademoiselle la Thyroïde ! Parfois, ce sera une remise en question du traitement, voire un changement de médicament.
Dans tous les cas, ne baissez pas les bras. Faites le maximum pour vivre le plus normalement possible. Évitez le stress, les personnes nocives, critiques.
Vous n’êtes pas des victimes, vous êtes des combattantes, des guerrières qui ne se laisseront pas mettre à terre.
Car vous n’êtes pas seules.
D’autres papillons sont là !
Courage les papillons