L’ivresse des mots
Certains préfèrent l’alcool, moi, ce sont les mots. Je les aime jusqu’à devenir ivre, jusqu’à avoir la tête qui tourne, jusqu’à ne plus m’en souvenir après. Moins dangereux, allez-vous me dire. Pas sûr, car on peut tomber sur de sacrés givrés qui les décortiquent, les interprètent, les sortent de leur sens profond. Alors, les mots ne deviennent plus que de simples mots, sans substances. Des mots qui ne veulent plus rien dire. Des mots qui n’existent pas. Des mots qui s’enfoncent dans le papier pour disparaître, parce qu’ils ont honte de ne plus être. Je hais ces voleurs de mots. Ils détruisent l’inspiration, la folie qui germe dans chaque plume. Ils étranglent la créativité. Ils aspirent les émotions pour les recracher avec dédain.
J’aime les mots parce qu’ils prennent vie lorsque j’écris, lorsque je lis un roman, peu importe, ils ne sont jamais figés. Les mots sont des bulles de champagne qui pétillent, alors que l’on me laisse m’enivrer jusqu’à ce que la dernière des bulles fasse exploser à jamais mon cerveau pour l’éternité.
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