L’euphorie du premier roman
Ah cette euphorie, cette sensation unique, ce bonheur d’avoir réalisé un vieux rêve. Je m’en souviens encore même si ce n’est pas si loin, et pourtant … Je me souviens de cette joie en recevant mon premier contrat d’édition, pourtant d’un label bien peu renommé, mais je n’en savais rien à l’époque. Je m’en moquais complètement. C’était une belle époque où nous étions tout un groupe d’auteurs qui croyions en nos rêves. Beaucoup ont quitté la route éditoriale, d’autres ont pris du galon et sont dans éditions plus connues, d’autres encore ont simplement pris « le melon ».
C’est la vie, tout simplement.
Je n’ai jamais retrouvé cette euphorie dans le milieu éditorial depuis. Comment ai-je pu être blasée si vite ? Peut-être simplement parce que, poussée, j’ai choisi d’accepter de signer dans des éditions classiques, et je m’y suis perdue. J’ai perdu l’envie des mots. Je n’écrivais pas pour vendre ou pour la gloire. Je ne gribouillais que pour être lu. Cela me suffisait amplement.
Je n’en veux à personne. Je comprends que les éditeurs souhaitent avant tout, du chiffre. Moi, je ne souhaitais que l’anonymat, que l’on me laisse respirer en paix. Dire non, faire un autre choix, fut compliqué. J’ai tellement eu l’habitude de dire oui pour tout.
Renoncer à proposer mes manuscrits à une édition classique ne fut pas facile. J’ai eu l’impression de me mettre en échec.
Aujourd’hui, cette euphorie, ce frisson, je l’ai ressenti de nouveau lors des expositions de peinture. Simplement parce que ce n’est pas moi qui suis mise en avant mais mes couleurs, mes émotions, et cela change tout.
Cela ne m’empêchera pas d’écrire, et surtout, d’espérer un jour retrouver cette euphorie lors de la sortie d’un futur roman, tout simplement parce que c’était bien.
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